inconnue: | animaux de ferme à l' Ile Saint-Denis |
Jeanne_Mallet: | eh j' ai connu les chevaux encore sur euh le les Champs-Elysées hein ah ben oui ben bien sûr bien sûr |
Louise_Liotard: | j' ai une amie tous les jeudis elle allait |
Farah: | à la il paraît qu' oui il y en avait oui ah oui |
Jeanne_Mallet: | il y en avait mes parents sont nés sont nés ici d' ailleurs sont nés à enfin ils sont pas nés à Saint-Ouen ils sont nés dans le quatorzième ah ben oui |
Farah: | vos parents ah oui oui oui |
Louise_Liotard: | allez-y allez-y |
Mat_Pires: | alors ben euh ça tombe bien en fait euh je vais peut-être juste noter vos noms parce que si je dois euh vous vous vous qu~ quels sont vos noms |
Jeanne_Mallet: | Pollet |
Mat_Pires: | ça s' écrit |
Jeanne_Mallet: | comment P O deux L E T |
Mat_Pires: | d' accord madame Pollet et vous |
Louise_Liotard: | et moi je suis madame Liotard |
Mat_Pires: | Liotard ouais d' accord |
Louise_Liotard: | L I O T A R D |
Mat_Pires: | d' accord OK parfait |
Louise_Liotard: | il y en avait des Pollet à Saint-Ouen là qui étaient marchands de fumier rue Charles ah dis donc et ils étaient mariés il y avait il y en avait la villa Serrurier qui est cinéma Le Star et c' était le grand-p-~ le beau-père de monsieur Pollet |
Jeanne_Mallet: | remarquez s-~ allez savoir que ce soit de même famille |
Louise_Liotard: | qui avait fait construire toutes les maisons de la villa et il y en avait un stock hein |
Mat_Pires: | mm ouais ouais mm d' accord il y avait des stocks |
Louise_Liotard: | oh la la ils ont toujours des ben ils avaient des chevaux évidemment et puis ils envoyaient tout le fumier à la garde républicaine à Paris et dans les années trente hein la semaine dernière |
Mat_Pires: | mm ah oui voilà |
Louise_Liotard: | oui ben oui puis c' était vendu pour faire les champignons de Paris le fumier de cheval |
Mat_Pires: | d' accord mm ouais ça facili et donc vous vous êtes née euh donc à Saint-Ouen madame Liotard et vos parents également |
Louise_Liotard: | mes parents ah non mes parents étaient grainetiers à Saint-Ouen ça existe plus non plus ça grainetier |
Mat_Pires: | d' accord |
Jeanne_Mallet: | oui c' est déprimant |
Mat_Pires: | mais ils ét-~ ils sont ils sont de Saint-Ouen aussi ils étaient de Saint-Ouen |
Louise_Liotard: | ah non non non ah non non mon père était de Pantin et ma mère |
Mat_Pires: | de d' accord |
Louise_Liotard: | ah je vous dirai Champ Champ sur Marne |
Mat_Pires: | d' accord et euh v-~ vous vous savez pourquoi ils sont venus à Saint-Ouen pourquoi ils sont installés |
Louise_Liotard: | eh ben ils se sont mariés et puis mon grand-p-~ mon père ses parents étaient grainetiers à Pantin et il a voulu repren~ prendre un accompte grainetier et c' est comme ça qu' ils sont ils ont é~ exploré un peu toute la région puis ça c' est trouvé que à Saint-Ouen il y avait un coin à vendre |
Mat_Pires: | d' accord d' accord OK ils se sont installés là d' accord |
Louise_Liotard: | alors ils se sont installés là en dix-neuf cent vingt-et-un |
Mat_Pires: | ouais c' est parfait et euh et et vous madame Pollet vous vous êtes née à Saint-Ouen également |
Jeanne_Mallet: | non moi je s- ah non non non je suis née à Montigny-en-Morvan dans la Nièvre |
Mat_Pires: | ah oui |
Jeanne_Mallet: | accidentellement peut-être mais enfin |
Mat_Pires: | et comment vous êtes arrivée euh à Saint-Ouen alors |
Jeanne_Mallet: | comment je suis arrivée à Saint-Ouen ben je suis d' abord arrivée à Paris |
Mat_Pires: | mm |
Jeanne_Mallet: | j' ai vécu longtemps à Paris |
Mat_Pires: | d' accord |
Jeanne_Mallet: | eh à vingt-quatre ans bon ben je divorçais alors donc euh le propriétaire de qui me lo~ qui me logeait à Paris pour me cacher de mon mari qui était violent qui ne voulait pas divorcer qui était violent donc m' a m' avait mise dans un petit logement |
Mat_Pires: | mm mm |
Jeanne_Mallet: | un peu vétuste mais enfin bon hein bon donc rue Arago |
Mat_Pires: | d' accord mm |
Jeanne_Mallet: | et je suis restée dix-sept ans dans ce petit logement il y avait trois pièces quand même et tout mais a fallu que j' arrange hein parce que j' ai je vous dis c' était vraiment vétuste quand je suis arrivée hein vraiment et donc euh après je suis allée boul~ euh boulevard Victor Hugo non non c' est pas tout de suite boulevard Victor Hugo j' ai demandé à mon patron euh par le un pour cent patronal un logement je voulais aller en banlieue je commançais à en avoir marre de faire le feu de de bois tout ça euh charbon les cendres et tout je commençais à en avoir marre ben oui |
Mat_Pires: | mm mm oui |
Jeanne_Mallet: | euh faut être jeune hein alors donc euh j' étais à comment à du côté de Mantes là comment Mureaux aux Mureaux |
Mat_Pires: | les Mureaux ouais mm |
Jeanne_Mallet: | mais ce m-~ ça m' a pas plu d' abord le logement ne me plaisait pas |
Mat_Pires: | pas d' accord |
Jeanne_Mallet: | et puis en plus euh le transport surtout |
Mat_Pires: | mm |
Jeanne_Mallet: | c' était compliqué hein c' est pas comme maintenant maintenant ça s' est modifié mais à cette époque-là il fallait attendre une heure un train |
Mat_Pires: | ah oui mm |
Jeanne_Mallet: | alors euh deux fois en deux ans je suis restée deux ans et deux fois en deux ans j' ai j' ai j' ai perdu une heure de travail quoi enfin on me l' a pas retirée non enfin parce que j' étais un bon élément mais aur-~ aurait pas fallu que ça continue alors j' ai donc demandé c' est d' ailleurs euh Mitterrand et monsieur Lefort qui m' ont en commmun accord voyez enfin |
Mat_Pires: | mm ouais c' est sûr c' est embêtant mm mm mm mm mm d' accord |
Jeanne_Mallet: | le branchage de tout ça de de des des huiles comme on dit qui m' ont fait revenir à Saint-Ouen assez rapidement |
Mat_Pires: | d' accord mm |
Jeanne_Mallet: | mais euh c' était pas la le disons le ce que monsieur Mitterrand voulait monsieur Mitterrand voulait que j' aille habiter Suresnes |
Mat_Pires: | mm |
Jeanne_Mallet: | qui était beaucoup mieux pour lui que Saint-Ouen pour moi |
Mat_Pires: | d' accord mm ouais et vous avez toujours habité le même quartier dans Saint-Ouen ou vous avez bougé |
Jeanne_Mallet: | et alors non euh là maintenant je suis au Vieux mais j' étais là-bas |
Mat_Pires: | mm d' accord |
Jeanne_Mallet: | euh rue Arago alors je sais pas comment comment on appelle moi j' en sais rien alors j' ai donc été relogée à rue Ar~ rue A euh oh boulevard Victor Hugo où il y a le RER maintenant mm mais à cette époque-là il y était pas savez c' est les trois immeubles qui s' en vont euh je sais pas s' ils existent encore j' en sais rien ah bon bien dommage bien dommage parce qu' ils étaient b-~ ils étaient beaux |
Mat_Pires: | mm d' accord ouais ouais ouais ouais je vois bien ouais |
Anne: | ah oui oui oui euh non ils ont été abattus oui parce qu' ils construisent là oui moi je connaissais des gens là aussi dans ces bâtiments |
Jeanne_Mallet: | ces logements ah ils étaient beaux ces logements hein moi j' aimais j' avais fait vraiment euh vraiment un appartement magnifique et tout ah je garde |
Anne: | oui ils étaient en pierre hein les les bâtiments oui ils étaient beaux |
Louise_Liotard: | c' est des choses qu' ils auraient dû garder quand même |
Jeanne_Mallet: | ah oui et puis alors euh j' ai eu des ennuis avec les une locataire qui est arrivée à côté de ma porte mitoyenne la mienne comme ça la sienne là oh la la je vous dis pas j' ai eu tellement d' ennuis mais alors vraiment des ennuis qu' un matin je pouvais même pas aller au travail |
Mat_Pires: | quel genre d' ennuis oui mm |
Jeanne_Mallet: | alors donc comme j' avais ces ennuis j' ai dû appeler ma gardienne de venir me chercher pour sortir pour que j' aille travailler moi quand même elle elle travaillait pas elle s' en fichait je sais pas pourquoi elle avait pris c' est-à-dire qu' elle avait une vie spéciale |
Mat_Pires: | mm |
Jeanne_Mallet: | si vous me comprenez quoi bon ben elle aimait les femmes alors euh voilà sa vie spéciale c' était ça alors mais elle avait les hommes aussi et en principe les vieux les personnes âgées pour leur soutirer de l' argent |
Anne: | ah oui d' accord ah oui |
Mat_Pires: | mm ah d' accord |
Jeanne_Mallet: | elle avait une fille mais c' était la femme sa femme qui enfin la sa femme sa copine qui s' en occupait |
Mat_Pires: | d' accord ah oui |
Jeanne_Mallet: | alors tous les soirs quand je rentrais je trouvais le paillaisson parti enfin il était dans le le local du vide-ordures des ordures à ma porte enfin voyez des méchancetés quoi ça duré deux ans et j' en pouvais plus alors les le les HLM ont dit écoutez |
Mat_Pires: | mm ouais ouais ah oui |
Jeanne_Mallet: | c' est vous qui avez on va vous qu' on va reloger elle à cause de sa gamine et tout ça ben j' ai dit ben c' est quand même un comble ça moi je viens de faire des millions de travaux mon appartement est vraiment refait tout à neuf tout avait été refait à neuf je dis c' est quand même malheureux que c' est moi qui suis obligée de partir quand même moi moi je travaille et tout je n-~ je ne dérange personne euh Paul à ce moment-là travaillait |
Mat_Pires: | mm ouais ouais euh c' est c' est pas juste c' est sûr mm |
Jeanne_Mallet: | euh à Orléans donc il rentrait pas tous les jours il avait loué une petite euh un petit quelque chose là-bas du côté de Pithiviers pour être plus près commençait de bonne heure donc je dis je comprends pas enfin |
Anne: | bon ah oui une chambre oui |
Jeanne_Mallet: | alors j' ai on m' a logée là où je suis actuellement encore |
Mat_Pires: | ouais d' accord et vous y êtes toujours d' acc~ ça fait combien d' années que vous êtes là-bas |
Jeanne_Mallet: | il y a eu vingt vingt-et-un ans on est en deux mille huit alors donc vingt-et-un ans euh vingt-hu~ non vingt-huit ans ben oui puisque en quatre-vingt |
Mat_Pires: | vingt-huit ans d' accord mm ouais ouais c' est ça ouais vingt-huit ans oui ouais d' accord |
Jeanne_Mallet: | ben ça ben ça fait vingt-huit ans il y a eu vingt-huit ans le quinze janvier |
Mat_Pires: | et vous madame Liotard euh vous avez euh changé de quartier dans Saint-Ouen mm |
Louise_Liotard: | non ah mais moi j' ai pas enfin pas fait beaucoup de chemin j' ai peut-être fait trois cent mètres |
Mat_Pires: | ah oui c' est |
Anne: | tout vous êtes une sédentaire vous hein |
Jeanne_Mallet: | oui oui |
Louise_Liotard: | je suis née 58 rue Montmartre ça vous dit rien la rue Montmartre c' est la rue Charles Schmidt maintenant et à l' époque c' était la rue Montmartre parce qu' on voyait Montmartre |
Mat_Pires: | ah d' accord d' accord d' accord oui oui bien sûr oui mm oui oui on le voit toujours hein |
Louise_Liotard: | quand ma mère est arrivée là elle dit bon faut qu' on prenne ce pont-là parce qu' on voit le Sacré-Coeur |
Mat_Pires: | mm ça va nous porter bonheur alors je suis née l' année d' après et puis bon ben j' ai connu mon mari qui était un client puisque nous étions grainetiers mm bien sûr |
Louise_Liotard: | et puis ben je me suis mariée en quarante-six puis je suis venue habiter rue Gambetta côté là c' est la troisième rue à à g-~ à gauche |
Mat_Pires: | oui oui je vois bien oui ouais ouais |
Louise_Liotard: | oui puis j' y suis depuis quarante-six ben oui ah ça va vite hein en deux lignes vous avez mon |
Mat_Pires: | curriculum d' accord donc euh toute votre vie ouais |
Anne: | ouais vous avez pas bougé vous |
Louise_Liotard: | ah |
Mat_Pires: | non et qu' est-ce que vous avez vu comme changements euh depuis que v enfin depuis votre vie que vous êtes là qu' est-ce qu' est-ce qui vous frappe le plus euh depuis |
Louise_Liotard: | oh ben beaucoup beaucoup de choses oh la la alors là oh ben d' a~ d' abord la vie a totalement changé surtout à côté avant c' était pour moi c' était il y avait des jardins il y avait des mes parents grainetiers avaient des poulaillers il y avait des chevaux il y avait ben boulevard Victor Hugo là il y avait Charette le marchand de vins en gros |
Jeanne_Mallet: | la la la population |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | il avait six cents chevaux celui-là |
Jeanne_Mallet: | oh ben oui je pense |
Louise_Liotard: | bien alors il sortait le matin tous les matins c' était un et il y avait quatre chevaux d' attelés hein |
Mat_Pires: | waouh |
Jeanne_Mallet: | beaucoup d' industries quand même à Saint-Ouen et maintenant voilà voilà oui mais maintenant il y a plus rien |
Louise_Liotard: | ah ben énormément d' usines la rue Blanqui c' était que des usines il y en a |
Mat_Pires: | plus ouais oui oui |
Louise_Liotard: | il y a plus rien Saint-Ouen est mort oh |
Mat_Pires: | non ouais c' est vrai ouais ouais mm mm |
Jeanne_Mallet: | et même on n' a même pas de commerçants chez nous Louise puisque vous habitez le même coin que moi |
Louise_Liotard: | il y a rien il y a rien il y a rien rue Debussy il y a plus rien |
Jeanne_Mallet: | il y a rien on n' a rien |
Mat_Pires: | mm ouais ouais c' est les supermarchés euh c' est tout hein ils ont mis un fleuriste à la place |
Jeanne_Mallet: | ah ben non il faut aller en-encore le grand Franprix à la patinoire est un petit peu mieux que notre petit Franprix moi mon petit Franp-Franprix il me dépanne quand même pour l' eau les bouteilles d' eau c' est s~ évidemment |
Louise_Liotard: | oui oui oui oui |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | mais rue Montmartre là il y avait des commer~ il y avait deux boulangers il y avait deux charcutiers il y avait un boucher il y avait marchand de couleurs crémier ah il y avait un boucher de cheval en |
Jeanne_Mallet: | plus oh ben oui il y a plus rien |
Mat_Pires: | mm ouais ouais mm |
Anne: | ah oui |
Jeanne_Mallet: | où j' avais mon teinturier juste en bas de chez moi j' avais mon petit cordonnier oh la la ben maintenant c' est du bric-à-brac euh comme on dit à tout à dix tout à dix dix enfin même pas dix francs enfin moi je disais dix francs ce qui n' est pas dix francs mais enfin parce qu' en plus ils sont chers |
Anne: | oui voilà moi j' ai connu aussi cordonnier |
Louise_Liotard: | c' est quand euh quand c' est des hein des comment on dit là |
Jeanne_Mallet: | c' est des bric-à-brac euh soit disant à dix francs à cette époque-là hein à l' époque où ils s' installaient où ils s' ouvraient mais seulement mais ç~ c' est pas dix francs hein ils sont chers hein |
Mat_Pires: | ah ben ouais euh ah les bazars ouais les bazars mm mm mm |
Louise_Liotard: | ah c' est pas compliqué l-~ la rue Charles Schmidt le commerçant qui est resté depuis c' est la pharmacie la pharmacie Bichat je connais la rue depuis que je connais la rue |
Mat_Pires: | ah oui c' est le seul commerce qui est là depuis euh que que que vous êtes là enfin que depuis |
Jeanne_Mallet: | oui il y avait un miroitier il y avait un beau miroitier ah bon ah oui |
Mat_Pires: | ouais |
Louise_Liotard: | ah non pas ce moment-là pas quand je suis née ah non non non non non le seul que et puis bon ben il y avait après un éleveur de de vaches là que une laiterie plus haut là c' est vers euh où est le garage maintenant |
Mat_Pires: | mm |
Jeanne_Mallet: | moi il y avait une miroiterie puisque il a travaillé pour moi euh |
Mat_Pires: | mm d' accord ouais ouais ouais ça fait pas mal de choses quand même mm |
Jeanne_Mallet: | maintenant pour trouver pour trouver un un employé enfin voyez comment comment dirais-je charcuterie pareil il y en avait deux des charcutiers |
Louise_Liotard: | ah ben des charcuteries il y en a plus alors là il y en a |
Mat_Pires: | pas du tout mm ouais |
Jeanne_Mallet: | puis alors on avait un charcutier qui était du tonnerre tous les samedis il tuait le porc il le mettait euh égoutter dans la rue avec un tablier dessus et il faisait du bou~ du boudin mais alors comme ça puis tout tout le restant hein |
Mat_Pires: | mm ah ouais |
Louise_Liotard: | ç-ça devait être marrant ah ben oui ça m- ça m' étonne |
Mat_Pires: | pas mm |
Jeanne_Mallet: | ah oui oui oui ah je la vois encore mon dieu ah là là oh oui alors |
Anne: | oui c' est à l' ancienne ça c' est à l' ancienne |
Mat_Pires: | et euh est-ce que v~ est-ce que vous vous souvenez de quelque chose d' inattendu ou d' un d' un événement euh quelque chose qui s' est passé dans le quartier que vous pourriez nous nous raconter |
Jeanne_Mallet: | ben moi euh moi euh moi c' est au moint de vue de la population je m' attendais pas ce que la population devienne qu' on ne soit plus en |
Farah: | France cosmopolite |
Mat_Pires: | mm ah ouais |
Anne: | ben ça oui mais ça fallait s' y attendre |
Jeanne_Mallet: | non mais qu' on ne soit plus vraiment plus en France on on ne on n' est même plus plus cosmopolite là |
Anne: | hein mais c' est sûr hein que |
Mat_Pires: | mais j' entendais plutôt euh qu~ un événement ou euh je sais pas m |
Louise_Liotard: | oh ben il y a eu la guerre moi j' ai connu la guerre dans ce coin-là hein c' était pas pareil |
Mat_Pires: | des ouais mm |
Anne: | bombardements tout ça |
Mat_Pires: | est-ce que vous vous voyez un événement marquant euh |
Jeanne_Mallet: | non moi j' ai connu il y en a eu des événements marquants ben tour de Saint-Ouen a été rasée hein vieux château ça je |
Mat_Pires: | ouais qu' est-ce que |
Louise_Liotard: | et puis oui c' est tombé sur le l' hôpital de du vieux Saint-Ouen c' étaient des religieuses j' ai un ami sa soeur a été tuée là elle avait treize ans les parents lui avaient dit quand il y a un bombardement tu vas chez les soeurs c' est là quelle s' est fait tuer ah ben oui oh là-bas non parce que j' habitais pas là c' était dans le vieux Saint-Ouen ce que je vous dis là c' était au bout de la rue Saint-Denis |
Jeanne_Mallet: | eh oui moi j' ai pas connu ça évidemment |
Mat_Pires: | ouais et v-vous étiez là ce jour-là ouais mm |
Anne: | mm mm |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | mais moi j' habitais toujours euh bon voilà oui maintenant oui maison de retraite |
Anne: | c' est la maison de retraite maintenant ils sont en train de rénover |
Jeanne_Mallet: | non mais c' est vrai que |
Mat_Pires: | et vous vous vous étiez là le s~ vous vous souvenez de ce bombardement vous non vous étiez peut-être plus jeune ah d' accord ok c' était pas |
Jeanne_Mallet: | le ah non non ah ben plus jeune que madame |
Louise_Liotard: | bon ben moi je suis je suis là depuis que |
Mat_Pires: | ouais |
Jeanne_Mallet: | madame est née tandis que moi je suis venue j' avais quatorze quinze ans |
Mat_Pires: | d' accord ouais |
Jeanne_Mallet: | mais j' ai démarré je vous dis dans Paris moi |
Mat_Pires: | ouais |
Louise_Liotard: | vous êtes née à quelle date quelle année vous |
Jeanne_Mallet: | jan~ janvier trente-trois |
Louise_Liotard: | ah ben oui mm ça fait onze ans quand même |
Jeanne_Mallet: | en ce moment ma date de naissance elle sort entièrement au kéno |
Louise_Liotard: | ah bon ah ah |
Anne: | ah ben ben faut jouer |
Jeanne_Mallet: | eh ben vous aussi mais mais oui mais elle va sortir hein ah ça m' agace tous les soirs je regarde justement le kéno pour voir les numéros ça m' énerve ça ben mois avant |
Anne: | c' est sûr hein si vous allez jouer euh |
Louise_Liotard: | de la même façon moi je me rappelle du du jour de naissance de Chirac il était né dix ans et un jour il était né le vingt-neuf novembre trente-deux et moi le vingt-huit novembre vingt-deux |
Mat_Pires: | ah oui |
Anne: | ah oui |
Jeanne_Mallet: | il est né il est né un mois avant moi un mois |
Mat_Pires: | d' accord dix ans dix ans |
Anne: | après ah vous êtes du mois d' octobre vous |
Jeanne_Mallet: | non il est il est il est de décembre lui novembre novembre novembre et du moi du mois de janvier |
Louise_Liotard: | non il est du vingt-neuf novembre novembre |
Anne: | ah oui |
Louise_Liotard: | ah oui deux mois avant |
Jeanne_Mallet: | mais il a eu ses soixante-quinze ans avant moi moi je les ai eus au mois de janvier |
Anne: | ah oui bien sûr novembre bien sûr oui oui bien sûr |
Louise_Liotard: | c' est pas la même année déjà lui c' était en trente-deux vous c' est en trente-trois mm |
Jeanne_Mallet: | ah ben voilà lui à la fin mais moi le début de l' autre année |
Louise_Liotard: | ah oui ah on a dix ans d' écart parce que moi je suis née à la fin de l' année vingt-deux et puis vous au début de l' année trente-trois ah ça compte dix ans |
Mat_Pires: | ouais c' est marrant ouais |
Jeanne_Mallet: | oui c' est comme Paul Paul il était il était de vingt-deux dix ans si ça |
Louise_Liotard: | compte ah oui |
Mat_Pires: | alors pour revenir aux quartiers un |
Anne: | petit oh ben oui ça compte hein |
Jeanne_Mallet: | on vieillit oui moi je l' ai vu avec Paul hein |
Mat_Pires: | peu est-ce est-ce qu' il y a des endroits dans le quartier le quartier où vous habitez où vous allez euh souvent toutes les semaines ou euh des des promenades que vous faites euh habituellement ou des choses comme ça |
Louise_Liotard: | oh la maintenant on |
Jeanne_Mallet: | a ça dépend de l' moi j' ai été agressée trois fois j' aime mieux vous dire que j' ai plutôt peur |
Mat_Pires: | où ça ah oui ouais ah oui |
Jeanne_Mallet: | j' ai été agressée trois fois alors dont une fois dans mon immeuble la dernière fois là récemment ben oui alors donc euh |
Mat_Pires: | vous pouvez nous raconter un petit peu ce qui s' est passé ce la dernière |
Jeanne_Mallet: | ah ben je rentrais de de l' hôpital comme tous les jours pendant neuf ans j' ai fait ce l' hôpital enfin les hôpitaux |
Mat_Pires: | mm parce que vous travailliez à l' hôpital non d' accord |
Jeanne_Mallet: | non non non pas du tout mon mari était enfin mon mari mon compagnon |
Mat_Pires: | ah oui d' accord il était |
Jeanne_Mallet: | hein puisque j' étais pas mariée bon et il ét~ il était pas il était pas tard il était vingt heures mais il faisait pas nuit je veux dire puisque j' avais encore mes lunettes de soleil alors euh il y avait encore soleil et comme j' ai les yeux très fragiles |
Mat_Pires: | bon euh hospitalisé d' accord mm |
Jeanne_Mallet: | bon ben comme d' habitude je rentre la porte d' entrée je passe à ma boîte aux lettres comme toujours chaque fois que je descends que je monte j' ouvre ma boîte aux lettres parce que je veux pas laisser de papiers dedans bon il y avait deux filles jeunes |
Mat_Pires: | mm mm |
Jeanne_Mallet: | euh genre maghrébines évidemment qui étaient là dont une tenait la porte ouverte et l' autre me tournait le dos puisque j' étais aux boîtes aux lettres elle me tournait le dos donc face à sa copine et elles discutaient mais rien ne me laissait supposer ces filles et puis j' allais pas leur demander si elles allaient monter ou descen-~ euh ou qu' est-ce que' elle faisaient m' occupe de personne moi euh je prends je referme ma boîte je prends mes clés dans ma main donc j' avais m - mais elles étaient en train de de contrôler mon sac à main parce que là c' est pas un c' est pas du tout un sac à main j' avais un sac de courses et j' avais pas de courses dedans parce que j' étais fatiguée ce j-~ ce soir-là donc j' avais pas fait mes courses est pour ça qu' elle ont pris l' argent d' ailleurs elles ont eu euh |
Mat_Pires: | bon mm |
Jeanne_Mallet: | donc el-elles regardaient certainement comment était euh pla-placé mon sac à main voyez et j' ai mis mes clés dans ma main comme d' habitude heureusement qu' elles les ont pas prises d' ailleurs elles m' ont laissé monter les huit premières marches et il y a le palier aussit~ a le palier aussitôt |
Mat_Pires: | mm |
Jeanne_Mallet: | et là j' ai senti mon sac qui évidemment qui se dérobait j' ai fait réticence elles m' ont elle m' a jetée dans le mur j' ai été à l' hôpital évidemment m' a transporté à l' hôpital des gens j' ai crié au secours au secours un fait exprès il y avait personne ni qui montait ni qui descendait on aurait dit ah ah moi j' ai d' ailleurs avec la police est ce qu' on a dit |
Anne: | c' est toujours hein |
Jeanne_Mallet: | c' était prémédité ah si on avait dit euh tous voilà sortir à peu près à la même heure rentrer à la même heure |
Mat_Pires: | mm |
Anne: | parce que vous rentrez tous les jours à la même heure aussi voilà c' est ça ça |
Farah: | c' est c' est pas que c' était prémédité c' est que les gens savent qui c' est mais euh ils veulent pas de représailles |
Jeanne_Mallet: | voilà ah ben moi il y a un petit gamin là qui habite un petit Africain il y a pas longtemps qu' ils sont locataires mais ils étaient déjà là il était à la fenêtre et c' est lui qui a qui m' a remis les papiers dans ma boîte aux lettres le lendemain matin donc pourquoi c' est lui il me dit je sais qui c' est je les connais les filles |
Anne: | il va pas le dire hein il va pas le dénoncer |
Jeanne_Mallet: | je dis pourquoi tu veux pas le dire Issaga pourquoi tu veux pas le dire qui c' est je dis parce que pour moi tu vois ben on me rembourserait mes lunettes et là on veut pas me les rembourser tant que tant qu' on n' a pas trouvé les les les coupables mais j' y dis mais c' est pas gentil Issaga tu ne risques rien on te fera pas de mal à toi tu n' es pas le fautif mais il dit oui mais j' ai remis les papiers alors comme j' ai remis tes papiers parce qu' ils vous tutoient tous savez bien il me dit comme j' ai remis tes papiers |
Louise_Liotard: | les agresseurs oui |
Jeanne_Mallet: | ah ben je dis je dirai pas que c' est toi qui a remis mes papiers et puis c' est tout hein mais il veut pas je veux pas leur causer des |
Louise_Liotard: | moi j' ai été agressée à dix heures du main avenue Gabriel Péri devant la B~ la BNP qui est au coin de la rue Ottino là un gars qui m' a sauté dessus avec un bas sur la |
Jeanne_Mallet: | tête ennuis mais quand même |
Anne: | mm |
Mat_Pires: | ouais ouais |
Jeanne_Mallet: | ah ben oui |
Mat_Pires: | ah ouais à ce point |
Louise_Liotard: | et puis qui m' a tiré mon sac alors c' était une petite tout petit un petit sac alors euh |
Mat_Pires: | mm |
Anne: | pochette |
Louise_Liotard: | une pochette heureusement d' habitude je mettais mes clés mon porte-monnaie j' avais pas mis mes clés heureusement oh ben oui parce que il y avait mon adresse et mais là par contre alors il a pas eu grand chose j' avais neuf euros dans mon porte-monnaie |
Jeanne_Mallet: | heureusement moi j' avais mes clés dans ma main elles les ont pas tirées heureusement parce que ben elles m' au-~ elles m' auraient déchirée |
Mat_Pires: | mm mm ouais avec le bas c' est c' est impressionnant |
Jeanne_Mallet: | ben moi j' avais quarante euros parce que bon ben j' allais faire mes courses comme je me sentais tellement fatiguée j' ai dit |
Louise_Liotard: | oh ben alors j' ai été porter plainte il me dit vous avez noté le numéro de la voiture ben tu parles elle était en deuxième file prête à partir |
Mat_Pires: | le ouais ouais ouais ouais |
Jeanne_Mallet: | alors paraît-il qu' elles sont montées sur une bicyclette et puis elles sont parties vers la mairie ça s' est passé le sac s' est vidé vers la mairie |
Mat_Pires: | mm bon ben on va peut-être pa-~ euh passer à des choses un peu plus agréables |
Louise_Liotard: | parler |
Mat_Pires: | alors j' ai-ce que est-ce qu' il y a des fêtes d' immeuble ou des fêtes de voisins des fêtes de rue des choses comme ça dans votre quartier euh est-ce que vous |
Louise_Liotard: | de oui oui |
Jeanne_Mallet: | ben au parte au parc ils font de temps mais moi j' y allais plus alors euh je ne sais plus je sais plus comment ça se déroule à part que je lis le Seine-Saint-Denis et Saint-Ouen |
Mat_Pires: | voyez des des choses comme ça mm |
Jeanne_Mallet: | euh je vois qu' est-ce qui s' y passe mais autrement j' y v j' y allais plus moi moi j' allais à l' hôpital vous savez j' étais vraiment chez nous ils font pas de fête d' immeuble c' était régulier deux heures et demie euh tous les jours je partais enfin quatorze heures trente je revenais vers euh avant je rentrais un peu plus tôt et les derniers mois là je rentrais vers vingt heures |
Mat_Pires: | mm d' accord ouais et au parc c' était |
Louise_Liotard: | quoi oh c' est tous les ans |
Jeanne_Mallet: | oh je sais pas il y avait eu un jour là que |
Anne: | c' est pour le quatorze juillet |
Louise_Liotard: | non il y avait au mois de septembre il y en a aussi il y a deux jours au mois de septembre |
Farah: | c' est un truc de la ville |
Anne: | oh oui ça il y a la ville oui bien sûr au mois de septembre oui et puis il y a la brocante |
Jeanne_Mallet: | il y a la ville et puis il y a aussi le le je sais pas oui là quand ils font des oh la la mon Dieu le jour qu' ils font les merguez et tout oh la la puis alors c' est pas ça mais le bus euh moi qui prenais le cent trente-sept |
Anne: | eh ben oui la brocante il y a la fête |
Jeanne_Mallet: | fallait venir le prendre à la mairie parce qu' il faisait tout le grand tour |
Farah: | si au mois de juin là ils doivent faire une fête là place du marché euh les ça doit être les Africains |
Jeanne_Mallet: | Ottino ah bon Ottino que j' ai dit c' est pas Ottino le magasin c' est comment euh |
Farah: | non chez nous il me semble qu' ils font une une petite soirée euh Londi Londi marché du Londi |
Jeanne_Mallet: | comment il s' appelle |
Farah: | ils doivent fête une ils doivent faire une petite un dimanche le un petit euh un petit repas convivial entre eux |
Jeanne_Mallet: | marché |
Mat_Pires: | d' accord |
Farah: | avec euh en association avec la ville puisque il y a de la musique il y a plein de choses il y a des ani-~ il y a des petites animations |
Mat_Pires: | et euh et donc dans le quartier où vous habitez est-ce que qu-quelles sont les communautés qui euh qui habitent dans le quartier des gens de différentes origines qu' est-ce que est-ce que vous voyez autour de vous |
Louise_Liotard: | ben moi dans l' immeuble j' ai Arabes |
Farah: | pas beaucoup parce que vous êtes en petite |
Louise_Liotard: | Marocains enfin du moins Tunisiens Marocains Africains |
Farah: | maison vous êtes en petite maison |
Louise_Liotard: | euh Algériens Turcs |
Farah: | vous |
Jeanne_Mallet: | voilà oui |
Louise_Liotard: | alors voilà si ça peut vous situer euh mon environnement |
Mat_Pires: | d' accord d' accord |
Jeanne_Mallet: | vous avez une impératrice de d' Iran qui est en face de vous |
Anne: | ah oui Farah |
Farah: | non non non non j' ai une habitante de Saint vous avez une habitante de Saint-Ouen c' est |
Jeanne_Mallet: | tout oui ouais ouais ouais ouais oui mais |
Mat_Pires: | et vous avez euh vous vous des conversations |
Farah: | il y a des Hindous maintenant oui oui oui oui |
Jeanne_Mallet: | oui oui |
Farah: | ils sont très gentils ah oui oui oui il |
Jeanne_Mallet: | y ah les en principe les Hindous oui mm ben voyez les Africains on les entend pas et pourtant il y a beaucoup de gosses ah oui il y |
Farah: | a a des Hindous maintenant ils sont très gentils |
Jeanne_Mallet: | parce que où il y a Is-Issaga là le fameux Issaga là le gamin ils sont très gentils hein moi je sais pas euh la petite Africaine dans sa porte que j' ai été jetée là euh c' est elle d' ailleurs euh qui m' a découverte sur le palier ensanglantée tout elle venait d' arriver pauvre femme elle a eu un drôle de spectacle et comme elle dit j' ai eu une drôle de hein de d' impression sur euh sur sur l' immeuble |
Anne: | quoi ah ben oui elle a entendu le bruit non en général il y a pas de de oui une drôle d' impression ah la |
Jeanne_Mallet: | la d' ailleurs elle l' a toujours l' impression elle dit elle parle à personne à part à moi elle parle pas comme elle dit euh ils sont pas intéressants et c' est vrai moi j' ai beaucoup beaucoup d' ennuis avec le petit Algérien au-dessus euh ça été un ça été un |
Anne: | comment |
Jeanne_Mallet: | ah oh co-co comment s il s' ap~ ça s' appelle un Antillais avant il a été expulsé parce que vraiment al-alors lui lui au moins il était franc il faisait pour |
Anne: | tout le monde oui ah oui |
Jeanne_Mallet: | donc il y a pu f-~ on a pu faire |
Mat_Pires: | quelque chose mm mm |
Jeanne_Mallet: | mais lui l' Algérien il le fait que pour moi toute seule la nuit |
Mat_Pires: | ah oui mais il fait |
Jeanne_Mallet: | quoi pour que moi j' entende ah ben il il roule s il roule sa banquette je sais pas quoi il fait tomber des bouts de bois il fait tomber des billes euh voyez |
Mat_Pires: | la musique |
Jeanne_Mallet: | il a il doit avoir un appareil qui fait tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac sans arrêt |
Mat_Pires: | ah oui |
Jeanne_Mallet: | si vous saviez ce que c' est énervant |
Mat_Pires: | mm |
Anne: | oui je sais mm |
Jeanne_Mallet: | qu' est-ce que c' est que cet appareil c' est une vidéo j' en sais rien je sais pas quoi je sais pas alors je l' ai signalé là je l' entends plus il y a il a dû être plusieurs fois qu' il est appelé à la loge par madame |
Louise_Liotard: | Jacques du bruit la nuit oui |
Mat_Pires: | mm est-ce que vous avez fait connaissance |
Jeanne_Mallet: | ah mais je suis montée le voir il m' a reçue comme un chien dans un jeu de quilles |
Mat_Pires: | euh enfin des des des |
Jeanne_Mallet: | oh la la comme on dit ah ben oui et il m' a dit que si j' étais pas une femme en mettant son poing comme ça j' ai dit oh attention jeune |
Mat_Pires: | ouais |
Jeanne_Mallet: | homme oh attention regardez oui oui faites bien attention à qui vous parlez hein |
Farah: | c' est un Arabe c' est un Algérien |
Anne: | c' était un violent |
Mat_Pires: | mm |
Jeanne_Mallet: | oh la la |
Anne: | parce que un violent |
Farah: | c' est un vieux |
Anne: | un violent |
Farah: | un violent |
Jeanne_Mallet: | c' est un oui c' est oui et pourtant c' est un jeune oui mais il travaille |
Anne: | pas un violent |
Mat_Pires: | oui |
Anne: | je connais quelques voisins chez mais bon je peux pas connaître |
Louise_Liotard: | tout le monde c' était comme la famille |
Jeanne_Mallet: | il a travaillé pour avoir des feuilles de paye à tous nos voisins tout autour de nous c' était comme de la famille comprenez pour faire un dossier et maintenant il ne travaille |
Louise_Liotard: | plus on faisait des repas |
Mat_Pires: | mm d' accord |
Louise_Liotard: | oh oui oh oui oh la la mon Dieu nous restions en relation |
Jeanne_Mallet: | quand il a eu le logement |
Mat_Pires: | et pourquoi ça changé à votre avis euh |
Louise_Liotard: | parce que c' était plus la même puis les gens vivent davantage chez eux maintenant c' est la télé et la voiture |
Mat_Pires: | mm mm ouais ouais |
Louise_Liotard: | alors euh l-la voiture c' est ce que je leur dis c' est le prolongement de votre appartement |
Mat_Pires: | ouais mm mm ils montent là comme ils vont dans leur salon et puis la ra-~ la télé oh ben il y a telle émission alors faut pas la louper mm ouais ouais donc |
Jeanne_Mallet: | c' est ah ben moi avant d' aller à l' hôpit-~ euh j' allais à l' hôpital bon ben d' accord je m' occupais pas de la télé à part le soir pour me changer les idées hein |
Anne: | ben c' est vrai |
Louise_Liotard: | extraire |
Jeanne_Mallet: | mais c' est vrai que maintenant là j' ai pris l' habitude de regarder Derrick |
Louise_Liotard: | les idées oui |
Jeanne_Mallet: | bon c' est un petit policier qui dure pas longtemps il dure une heure et j' aime bien mon petit Derrick |
Anne: | c' est un film allemand feuilleton allemand |
Mat_Pires: | ah oui mm |
Jeanne_Mallet: | ah oui vous aussi oh ben oui moi j' aime bien Derrick parce que d' abord j-j' aime beaucoup les deux personnages hein ils sont très bien et bon il y a aussi |
Anne: | comment c' est un feuilleton all-~ oh oui je le regardais quand euh quand j' avais quinze ans |
Jeanne_Mallet: | le soir alors là il y a des j' ai jamais regardé Les Feux d' amour parce que c' était pas de dans mes heures par contre on les voyait à l' hôpital pour les patients |
Anne: | c' est nul |
Mat_Pires: | d' accord est-ce que alors dans le dans les différents quartiers de Saint-Ouen donc euh est-ce quelles sont les différences que vous voyez enfin comment vous divisez la ville pour ainsi dire |
Louise_Liotard: | oh maintenant c' est compliqué le vieux Saint-Ouen c' est le nouveau Saint-Ouen c' est c' est tout neuf |
Jeanne_Mallet: | j' en sais rien |
Mat_Pires: | c' est ouais |
Louise_Liotard: | ici c' est le vieux Saint-Ouen maintenant et encore ça s' est arrangé |
Jeanne_Mallet: | de toute façon que vous alliez dans un coin ou dans un autre |
Mat_Pires: | donc et le vous dites le vieux Saint-Ouen c' est devenu le nouveau pourquoi ç~ le vieux Saint-Ouen en quoi il est devenu le nouveau Saint-Ouen |
Louise_Liotard: | en quoi il est devenu le vieux Saint-Ouen c' est des immeubles qui sont bons à à démolir des trois quarts |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | vous voyez ces rues là bon ben vous voyez une maison regardez ça rue Matthieu dimanche et ben ils ont euh bl-bloqué toutes les fenêtres et puis il y a plus de toiture et puis ben en face de chez moi c' est tout oh la la c' est dans un état pas possible |
Mat_Pires: | mm ouais |
Anne: | en face de chez vous oui c' est ça voilà |
Mat_Pires: | ouais ouais ouais mm d' accord donc il y a pour vous il y a comme deux parties de la ville |
Louise_Liotard: | c' est oh ben oui avant c' était le vieux Saint-Ouen parce que c' était c' était le Saint-Ouen du début où il y a l' église il y avait un cimetière autour puis des maisons parce que ici c' étaient les champs |
Mat_Pires: | divisé en deux ouais mm mm |
Jeanne_Mallet: | et l' église du vieux Saint-Ouen elle est |
Mat_Pires: | nouvelle d' accord mm |
Louise_Liotard: | oui mais elle vient d' un douze ou treize cents elle a été remis en état |
Jeanne_Mallet: | elle a été construite ah elle a été euh |
Anne: | oh oui euh oui oui treize quatorze elle a été finie au quinzième |
Louise_Liotard: | elle est du treizième ou quatorzième siècle |
Jeanne_Mallet: | qu' est-ce que je |
Louise_Liotard: | la et alors c' est que Isabeau de Bavière elle avait un jardin ici je l' ai connue moche et je l' aime pas cette église elle est triste |
Anne: | ben c' est les c' est la première hein |
Louise_Liotard: | elle avait un jardin immense et entouré de murs |
inconnue: | c' est la première elle |
Jeanne_Mallet: | je me sens mieux à celle de Garibaldi |
Anne: | ah mais c' est pas est pas pareil hein |
Farah: | ah oui mais attendez l' autre elle est récente hein elle date de mille neuf cent ou je sais pas combien celle-là |
Mat_Pires: | ah oui oui oui oui |
Louise_Liotard: | le il y a encore un mur qui est grand comme comme la table là qui est épais comme ça |
Anne: | par contre elle est classée monument historique la nôtre hein parce qu' elle a été faite en plusieurs euh étapes |
Jeanne_Mallet: | puisque on y allait souvent avec Paul pour euh regarder la pente qu' il y a justement là mais j' y suis pas retournée depuis tellement ben depuis la j' y suis pas retournée à part si à des enterrements mais |
Mat_Pires: | ouais ouais d' accord d' accord ouais ouais mm d' accord donc c' est c' est vraiment la partie la plus ancienne |
Louise_Liotard: | de la |
Mat_Pires: | comment c' est c' est vraiment la partie la plus ancienne |
Louise_Liotard: | mais là où vous où je suis moi c' était des champs |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | j' ai un ami qui collectionne les cartes postales il en a pas loin de deux mille hein |
Mat_Pires: | ah oui |
Louise_Liotard: | eh bien puis alors il écrit des il écrivait dans le journal monsieur Béranger il écrivait faisait un article tous les tous les deux mois |
Farah: | toutes les semaines |
Anne: | c' est aux arch-~ c' est les archives |
Jeanne_Mallet: | et alors |
Farah: | toutes les semaines ou tous les deux mois |
Louise_Liotard: | tous les deux mois |
Anne: | tous les mois tous les mois |
Farah: | tous les mois tous les deux mois |
Louise_Liotard: | tous les deux mois parce qu' une fois c' était Jean Lefort le coup d' après c' était lui oui |
Anne: | oui tous les deux mois oui oui oui tous les deux mois |
Louise_Liotard: | et alors il avait trouvé une carte les f-~ le euh les foins à Saint-Ouen |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | et parce que tout ça là où je suis moi avant que ça soit la rue la rue Montmartre c' était la rue Napoléon ah oui ah oui oui oui oui |
Mat_Pires: | ah oui d' accord ouais ça pas mal changé euh |
Louise_Liotard: | et puis après bon ben ça s' est arrangé évidemment Saint-Ouen c' était puis alors ce qui a fait du tort à Saint-Ouen c' est les chiffonniers qui sont venus s' installer après la guerre de quatorze |
Anne: | Saint-Ouen c' est un coin qui a changé hein |
Mat_Pires: | ah oui mm |
Louise_Liotard: | alors ils ont ils faisaient les poubelles évidemment et puis ils avaient construit des baraquements recouverts en tôle ondulée il y avait des petits pavillons qui étaient pas mal parce que il y avait différents euh |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | endroits il y avait de ce côté de la rue de l' autre côté et puis en allant sur euh Paris |
Mat_Pires: | après d' accord |
Anne: | vers le périphérique ça |
Louise_Liotard: | oui c' est avant le périphérique c' est là ici un peu plus loin que la la rue Paul Bert là oui |
Mat_Pires: | mm d' accord |
Louise_Liotard: | ah oui oui oui oui oui et là alors il y avait tous les matins ils f-~ ils faisaient ils chiffonnaient ce qu' ils ils renversaient les poubelles sur une toile ils triaient les métaux le les chiffons les bouteilles quand euh je me suis mariée mon mari était marchand de bouteilles d' occasion |
Anne: | oui il y a une transversale là |
Mat_Pires: | mm mm |
Jeanne_Mallet: | ben il y en a qui se sont enrichis n' empêche en faisant les poubelles |
Mat_Pires: | ouais ah ouais c' est le recyclage de l' époque en fait c' était euh maintenant on a des des conteneurs ouais ouais c' est le même principe en un peu plus organisé peut-être |
Louise_Liotard: | alors euh ça aussi ça disparu mais eh ben là on les tri~ on les triait puis c' était revendu |
Anne: | maintenant c' est les containers |
inconnue: | containers au détail |
Anne: | oui voilà c' est ça containers les bennes à papier |
Louise_Liotard: | eh oui mais ah non là c' est pas pareil fallait les trier les clas-~ classer ah oui |
Anne: | ah les bennes à les bouteilles à champagne que vous faisiez vous |
Louise_Liotard: | tout on faisait champagne oh oui le vin Bordeaux Bourgogne Alsace mais c' était surtout les champagnes on en faisait facilement trois wagons par semaine hein |
Anne: | le vin ah quand même hein |
Mat_Pires: | mm ah oui mm |
Louise_Liotard: | ah oui |
Mat_Pires: | alors pour vous déplacer euh dans Saint-Ouen ou euh enfin quand vous vous déplacez comment vous faites quelles sont vos habitudes |
Louise_Liotard: | ben maintenant |
Jeanne_Mallet: | ben ça s' est amélioré quand même au point de vue transports parce que il y avait rien en bas de chez moi il y a quand même le bus il y a un arrêt de bus maintenant deux deux bus cent-soixante |
Anne: | on a quand même le bus là oui on a deux là et puis ils ont et puis euh |
Louise_Liotard: | moi je trouve que ça s' est pas amélioré du |
Anne: | tout euh on est à une demi-heure |
Mat_Pires: | de ah ouais pourquoi vous dites ça |
Louise_Liotard: | pourquoi parce que j' habitais rue Montmartre il y avait le J et le cinquante-quatre |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | qui passaient maintenant il y a que le cent trente-sept le J il allait de la mairie de Saint-Ouen à la place Saint-Michel et l' autre le cinquante-quatre il allait de la Trinité à Enghien-les-bains et l' été c' était agréable comme tout parce qu' ils mettaient une baladeuse derrière le tramway c' étaient des un tramway celui-là |
Mat_Pires: | ah ouais à Enghien ouais |
Louise_Liotard: | et alors il vous emmenait au lac d' Enghien ah c' était agréable ça faisait une belle promenade |
Anne: | ben c' est vrai que |
inconnue: | ben ouais |
Louise_Liotard: | et puis là puis là bon là vous voulez aller à l' hôpital Bichat il y a rien du tout faut y aller à pieds il y avait deux bus il y avait le B W le quarante-deux |
Mat_Pires: | ouais c' est sûr |
Jeanne_Mallet: | ah ben ah ben non ça ça |
Mat_Pires: | non c' est sûr d' accord ouais ouais |
Jeanne_Mallet: | on est mal desservis malgré tout mais enfin |
Louise_Liotard: | le B W il allait de la mairie de Saint-Ouen à la Madeleine et l' autre le quarante-deux c' est le cent-quarante-deux il va Stains mais il passe plus par là |
Mat_Pires: | d' accord ouais ouais |
Louise_Liotard: | eh non il y a plus rien qui passe là j' ai été hospitalisée à Bichat pendant cinq semaines j' avais une voisine qui venait me voir mais à pieds alors oui ça tombait bien parce que c' était en été alors elle rencontre une amie qui lui dit ah dis-donc je vois que vous revenez de vacances qu' est-ce que vous avez bonne mine |
Jeanne_Mallet: | moi je connais pas beaucoup les bus à part le cent soixante-quatre le cent soixante-quatorze cent soixante-treize |
Mat_Pires: | ouais |
Jeanne_Mallet: | ah ben ça je sais |
Louise_Liotard: | elle oh oui oh oui c' était bien oh c' était du tonnerre alors elle lui dit donnez-moi l' adresse j' irai de votre part elle dit c' est pas facile hein ah bon c' est un club ben c' est-à-dire euh oui si on veut alors elle lui dit c' est l' hôpital Bichat |
Mat_Pires: | mm hum alors pour les les écoles alors ça doit faire un petit moment euh depuis vos années d' école mais euh ça s' était passé bien ou vous |
Louise_Liotard: | oh oui les écoles c' est toujours été bien à Saint-Ouen il y en avait une là côté elle y est toujours mais on entrait par là la rue Blanqui là |
Mat_Pires: | ouais d' accord |
Louise_Liotard: | ouais et puis ils en ont reconstruit ils ont cons~ alors c' est plus la rue Blanqui c' est la rue euh le c' est plus l' école Blanqui c' est l' école Joséphine Baker |
Mat_Pires: | d' accord collège là oui savez pourquoi |
Anne: | non collège |
Louise_Liotard: | collège d' accord ouais non eh ben moi j' avais un client chiffonnier qui faisait l' avenue Michelet et lui c' était un il était très très gentil il venait tous les matins il avait dix douze bouteilles qu' il nous qu' on lui payait et puis je sais pas quel depuis que De Gaulle était au pouvoir il couchait dehors pourquoi quel est le que qu' est-ce qui fait que la venue de De Gaulle au pouvoir l' a fait quitter son appartement je l' ai jamais su |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | il faisait les poubelles avenue Michelet |
Anne: | oui ça c' est à approfondir |
Mat_Pires: | mm d' accord |
Louise_Liotard: | et avenue Michelet il rencon~ il trouve un paquet comme ça bien ficelé euh ent-~ dans du papier les chiffonniers autrefois ils avaient des crochets |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | ils donnaient un coup de crochet pour et là il a pas osé il a ramassé le paquet il est entré dans le café il dit dites-donc vous voyez ce que je viens de trouver chacun va voir ce qu' il y a dedans hein c' était un nouveau-né |
Anne: | ça bougeait pas quand il l' a trouvé ça bougeait pas ah oui il commençait à s' étouffer |
Farah: | oh la vache |
Mat_Pires: | ah oui |
Louise_Liotard: | oh la la avec commençait à étouffer alors c' était un nouveau-né il était venu au monde heureusement qu' il a pas euh utilisé son crochet alors euh |
Anne: | bon ah ouais un petit garçon |
Louise_Liotard: | euh ils ont fait il est parti à la DDASS et là Joséphine Baker elle a adopté |
Mat_Pires: | ouais |
Louise_Liotard: | elle a adopté et elle a emmené aux Milandes là avec c' était la famille euh tri~ multicolore je sais pas comment elle avait des enfants de toutes les religions et elle avait pris comme parrain |
Mat_Pires: | ah d' accord ah oui ah c' est une belle histoire |
Jeanne_Mallet: | ah oui ça elle a elle avait avait |
Louise_Liotard: | il était parrain puis sa son habilleuse était marraine tous ceux qui eh ben il a bien fallu parce que lui de il a fallu qu' il donne son n~ son nom et tout et elle a demandé qui l' avait trouvé on lui a donné le nom de ce oui monsieur oui oui et alors mais il s' |
Mat_Pires: | est d' accord et et co-~ comment elle a eu vent de ça Joséphine Baker ouais ouais d' accord mm de du monsieur |
Farah: | ce monsieur |
Anne: | oui puis ç' avait été médiatisé ça c' était passé à la radio |
Louise_Liotard: | il avait pas beaucoup d' argent je vous le dis hein eh ben il s' était privé pour acheter un couvert en argent à son filleul et il avait acheté chez Pêchoux |
Jeanne_Mallet: | ah ben voyez hein |
Anne: | ah oui |
Louise_Liotard: | ça c' était de la belle argenterie |
Mat_Pires: | ah oui |
Anne: | voilà voilà voilà voilà ah oui vous le connaissez |
Louise_Liotard: | bien oui et alors il a été au baptême aux Milandes là |
Mat_Pires: | ah c' est sûr ouais |
Louise_Liotard: | et puis euh il était un peu décu parce que elle les a ramenés à Paris puis elle dit à son habilleuse ben vous viendrez passer une quinzaine au château mais lui elle avait pas invité |
Mat_Pires: | d' accord |
Louise_Liotard: | oui mais ça pas les mêmes relations vous vous êtes là qu' occasionnellement son habilleuse elle la voit tous les jours c' est vrai |
Mat_Pires: | mm ouais ouais bien sûr ouais ouais ouais une belle histoire |
Louise_Liotard: | ouais alors ils ont donné le nom Joséphine Baker |
Mat_Pires: | je savais pas ça j' apprends plein de choses en fait dans ces dans ces entretiens ouais c' est fascinant |
Anne: | ben oui ben oui mais c' est sûr hein c' est sûr des questions euh c' est ça les personnes âgées il y a de belles choses hein |
Mat_Pires: | à chaque fois il y a quelque chose ouais ouais ouais et vous madame Pollet votre votre école ça s ça s' est bien passé dans la Nièvre là |
Jeanne_Mallet: | ah ben non moi j' étais à l' école dans la Nièvre les monts de Morvan vraiment vraiment les monts du Morvan |
Mat_Pires: | ouais vous avez |
Jeanne_Mallet: | de euh je suis venue j' avais neuf ans mais une grand-mère à Champigny-sur-Marne mais comme c' était en pleine guerre je ne suis pas restée longtemps parce que moi descendre tout le temps à la cave les bombardements |
Mat_Pires: | ah ouais mm |
Jeanne_Mallet: | très peu pour moi j' ai préféré retourner chez ma mère à la campagne j' étais plus tran~ plus tranquille et puis donc euh non ben |
Mat_Pires: | ça s' est bien passé est-ce que vous vous souvenez d' une d' un enseignant qui vous a marquée euh |
Jeanne_Mallet: | j' ai fait mes écoles dans le Morvan madame Legris elle s' appelait euh elle m' a elle m' a fait pra-pratiquement toutes mes classes de la maternelle à il y avait trois écoles quand même dans ce bourg c' était un bourg important où est enterré Paul d' ailleurs |
Mat_Pires: | mm ouais ouais |
Anne: | ah oui |
Jeanne_Mallet: | cimetière on avait boulanger épicier euh mairie enfin tout quoi c' était vraiment un bourg important maintenant dans j' y suis allée non dans le Morvan cinquante-huit |
Mat_Pires: | mm ah oui |
Louise_Liotard: | et vous êtes dans le Loiret |
Anne: | non dans la Nièvre |
Louise_Liotard: | dans la ah dans les monts de Morvan ah oui |
Jeanne_Mallet: | j' y suis allée donc lundi dernier |
Anne: | mais ça a dû changer hein depuis |
Louise_Liotard: | hein c' est le pays à Mitterrand la Nièvre |
Jeanne_Mallet: | ah il y a plus rien |
Anne: | ah ben oui hein |
Jeanne_Mallet: | parce que oui |
Anne: | tout à fait oui c' est pour ça que vous vous êtes |
Jeanne_Mallet: | oui oui oui j' étais très bien avec Mitterrand |
Anne: | vous l' avez connu |
Jeanne_Mallet: | non mes parents étaient très bien il venait chez nous euh comme moi j' étais reçue en hiver euh chez Mitterrand |
Louise_Liotard: | j' ai été euh |
Jeanne_Mallet: | et c' est pour ça que j' ai bien regretté euh Mitterrand euh parce que certainement |
Louise_Liotard: | il ét-~ on déjeunait au même restaurant le vieux Morvan à Chateau-Chinon il était maire de Chateau-Chinon |
Mat_Pires: | ouais c' est ça ouais |
Anne: | oui il était maire oui |
Louise_Liotard: | je l' ai vu là on a parlé ensemble oui Chateau |
Jeanne_Mallet: | il a son musée là-bas à Chinon il y a le musée là de tout de beaucoup d' objets qu' il ramenait de qu' on lui offrait |
Louise_Liotard: | quoi -Chinon |
Mat_Pires: | ouais c' est ça mm mm |
Farah: | mais il paraît que sa femme a mis en vente ses euh ses ses affaires |
Jeanne_Mallet: | elle a vendu tous ses vêtements |
Anne: | oui ça y est c' est vendu hein |
Jeanne_Mallet: | mais ça s' est vendu cher hein |
Louise_Liotard: | au moins trente mille costumes |
Anne: | oui hein ça fait oui oui oui oui oui oui |
Jeanne_Mallet: | enfin c' est pour son association c' est pour euh c' est pas pour elle elle a pas besoin |
Mat_Pires: | de mm oui c' est ça |
Louise_Liotard: | mais moi quand je l' ai vu il était pas président de la République et je me rappelle et j' av-~ euh oui |
Anne: | c' est pas pour elle bien sûr hein |
Farah: | il devait être ministre |
Louise_Liotard: | non ben il était déjà euh député maire de son patelin j' avais acheté une carte postale petite deviendra grande |
Anne: | oui il a été pas mal ministre hein oui |
Jeanne_Mallet: | mais Chateau-Chinon à partir du moment que Mitterrand est n' a plus été président |
Louise_Liotard: | alors je lui dis vous pouvez me signer une car~ ah ben oui je dis avant lisez ce qu' il y a dessus je dis je vous souhaite la même chose ah ben ça c' est gentil |
Anne: | il était ministre sous De Gaulle |
Mat_Pires: | vous êtes très |
Jeanne_Mallet: | bien mais moi je sais j' ai beau-beaucoup regretté comme comme monsieur Lefort d' ailleurs comme disent les bons copains hein ben voilà ben voilà ben voilà |
Mat_Pires: | toutes les deux mm |
Anne: | ouais ça n' a rien à voir hein |
Farah: | mais il est décédé ce monsieur Lefort |
Louise_Liotard: | ah il y a longtemps |
Anne: | oui Fernand Lefort euh |
Jeanne_Mallet: | oh ben oui ça fait un moment |
Louise_Liotard: | quarante ans |
Anne: | cinquante-huit et il a dû décéder vers dans les années soixante à peu près |
Jeanne_Mallet: | oh c' est il y a pas des masses d' années quand même |
Louise_Liotard: | oh oui il y a une quarantaine d' années oui |
Jeanne_Mallet: | tant que ça |
Louise_Liotard: | après oh oui mm ah oui |
Farah: | oh oui oui oui |
Anne: | dans les années soixante après c' était Paulette |
Farah: | après oui oui oui |
Louise_Liotard: | Paulette elle a fait trois mandatures ah si ah |
Jeanne_Mallet: | si pas tant que ça quand même il y a pas oh non il y a pas quarante ans qu~ oh |
Farah: | non euh peut-être pas soi-soixante cinq |
Anne: | dans les années soixante quand même hein |
Louise_Liotard: | oui mais il y a au moins trente ans quand même hein parce que son fils il a t-~ soixante-quatre ans et il était déjà marié |
Anne: | monsieur Lefort oh oui oui oui oui oui oui oui oui puis après |
Jeanne_Mallet: | c' est parce que moi c' ét-~ j' ai connu euh donc euh monsieur Lefort puisque ils étaient copains vers enfin copains je ne sais pas s' ils étaient vraiment copains mais enfin bref avec monsieur Mitterrand et c' était sa secrétaire Paulette Fost |
inconnue: | après c' était Paulette ben ils étaient du même parti |
Anne: | il a inauguré pas mal de bâtiments en cinquante-huit en soixante il était encore là euh il a dû par-~ oui c' est ça il a dû partir euh vers les années soixante-cinq |
Jeanne_Mallet: | ah partir mais il est pas mort il est pas mort |
Louise_Liotard: | à il est venu inaugurer les bâtiments si si si ben si il a été |
Anne: | ah si si si si si il est mort euh dans les années soixante-cinq ah non non non non non non non monsieur Lefort |
Jeanne_Mallet: | attends je pensais je pensais que j' étais ici déjà moi quand euh |
Louise_Liotard: | je le vois encore quand il la maison dans la rue |
Anne: | après c' est après c' est Paulette |
Jeanne_Mallet: | ah ça alors là je suis pas alors là je suis pas convaincue faudra que je me renseigne de ça |
Anne: | non non non oui faudra vous renseigner |
Mat_Pires: | avant d' aller ça |
Farah: | regardez dans le di-~ regardez dans le dico il va vous le dire |
Anne: | oui dans |
Farah: | le dans le dictionnaire |
Jeanne_Mallet: | oh non oh non il y est pas dans dans 0 dictionnaire |
Louise_Liotard: | oui |
Mat_Pires: | ouais |
Louise_Liotard: | il a été sénateur un moment mais pas longtemps |
Mat_Pires: | bon on va |
Anne: | pas oui sénateur de Seine |
Jeanne_Mallet: | je vais pas dire que je vais demander à un de mes voisins parce qu' ils ne sa-~ la moitié savent pas lire ni écrire ni compter |
Louise_Liotard: | eh ben voilà monsieur Béranger aurait su nous le dire |
Farah: | dans dans le dictionnaire |
Jeanne_Mallet: | non je vais |
Anne: | la ah oui bien sûr bien sûr monsieur Béranger si vous voulez vraiment être sur Saint-Ouen bon alors vous allez interviewer |
Louise_Liotard: | ah oui |
Jeanne_Mallet: | je vais le dem-~ non mais je vais le demander demander à la mairie hein |
Louise_Liotard: | téléphonez à monsieur Béranger rue Saint-Denis |
Mat_Pires: | oui oui oui je vais je vais peut-être le faire ouais mm ouais ouais tout hein |
Louise_Liotard: | d' abord il fait partie de la Réa c' est connaître la Réa un service historique de Saint-Ouen |
Mat_Pires: | mm l' associa-~ historique c' est c' est |
Jeanne_Mallet: | quoi j' ai rendez-vous avec un avocat là le vingt-sept je demanderai l' avocat le saura peut-être je sais |
Louise_Liotard: | pas oui oui avec Jean Lefort |
Mat_Pires: | il s' occupe de de l' association historique c' est ça ouais sur Saint-Ouen ouais ouais j' ai bien vu ses articles dans le dans le journal municipal |
Jeanne_Mallet: | c' est drôle il me semble pourtant que savez qu' il ait quitté hein |
Louise_Liotard: | ben si vous voulez le contacter ben sans le déranger le mieux c' est d' aller euh rue Anselme au jumelage |
Mat_Pires: | mm d' accord d' accord ah ok ah ben c' est c' est un bon tuyau |
Louise_Liotard: | ils font leurs réunions au jumelage tous les jeudis après-midi |
Mat_Pires: | tous ouais merci ouais mm ouais c' est un bon tuyau |
Louise_Liotard: | les jeudis après-midi |
Jeanne_Mallet: | parce qu' il me semble quand même euh |
Mat_Pires: | alors je en je vais vous ramener à au questionnaire donc euh en je voulais parler un petit peu des langues qui se parlent donc euh dans la ville euh est -ce que vous avez idée des langues qui se parlent autour de vous euh |
Jeanne_Mallet: | ben petit peu de tout hein je les connais pas toutes hein |
Mat_Pires: | non pas trop ouais |
Jeanne_Mallet: | je trouve que justement on n' entend plus suffisamment le français |
Mat_Pires: | vous avez pas assez ah ouais |
Jeanne_Mallet: | autour de nous |
Mat_Pires: | d' accord et vous-même vous parlez pas d' autre langue que le le français vous avez pas l' occasion de mm d' accord |
Jeanne_Mallet: | non j' ai fait de l' anglais mais je l' ai pas continué alors comme c' était Paul qui était enfin j' avais un professeur mais comme c' était Paul surtout qui me qui le parlait donc euh évidemment |
Mat_Pires: | Paul c' était votre compagnon c' est ça d' accord OK |
Jeanne_Mallet: | eh ben maintenant |
Mat_Pires: | ben si on parlait du français euh est-ce que vous voyez différentes façons de parler français dans euh de de parler le français dans dans les différents quartiers à Pa- |
Jeanne_Mallet: | ben le le français si on le p-~ si on le parle |
Louise_Liotard: | bien oh il y avait les les les chiffonniers qui parlaient argot c' est une langue un peu fermée évidemment c' est hermétique |
Mat_Pires: | ouais ç- |
Louise_Liotard: | ben c' est comme les patois ils ont tourné un film là sur les euh le Nord là quand ils vous parlent j' ai une amie qui est du Nord alors elle disait euh le ils faisaient le matin ils buvaient de la chicorée |
Mat_Pires: | mm |
Louise_Liotard: | et puis ils faisaient des tran-~ ils coupaient des tranches de pain et les tartinaient avec du maroual puis ils trempaient ça dans le chicorée |
Anne: | chicorée Leroux |
Jeanne_Mallet: | ah ouais ça dans le Midi ça se fait beaucoup dans le Nord ça c' est du fromage |
Mat_Pires: | c' est une marque c' est quoi le maroual |
Louise_Liotard: | c' est dans le Nord elle est de la région de Lille |
inconnue: | c' est un fromage très fort |
Mat_Pires: | ah d' accord oui oui oui non ça y est je je vois oui ah ben dis donc et vous vous vous souvenez de d' exemples de leur euh argot des chiffonniers euh |
Anne: | du fromage du fromage |
Louise_Liotard: | sent fort |
Jeanne_Mallet: | alors |
Louise_Liotard: | ah oui ben moi j' ai connu les chiffonniers comme comme j' ai connu les nomades euh vous savez là euh |
Jeanne_Mallet: | euh l' argot |
Louise_Liotard: | où il y a où Augusto Baldi avait son petit café là dans la rue |
Mat_Pires: | mais vous vous souvenez comment ils parlaient |
Louise_Liotard: | euh le long du périphérique maintenant |
Anne: | oui oui ben c' est au périphérique c' est sûr hein oui mm tout ça il y avait |
Louise_Liotard: | à la place du péri-~ il y a le périphérique maintenant j' ai connu les nomades là euh qui étaient très gentils tout le monde en avait peur mais moi j' en avais pas peur jamais ils étaient très corrects et tout ils me demandaient l' heure les petits les petits bonhommes et puis bon non non moi jamais eu de problèmes avec eux il y avait Augusto Baldi qui avait son café euh il était pas dedans bien sûr pas s-~ oh en tous cas pas souvent |
Mat_Pires: | mm ah ouais mm d' accord donc euh le non ça vous revient pas ouais ouais ouais bien sûr oui des jargons mm ouais |
Louise_Liotard: | ben de l' argot c' est pas évident c' est parce que comme dans tous les métiers il y a de la mots ça c' est typique que vous qui sont un peu imperméables euh c' était fait pour ça dans les premiers temps |
Mat_Pires: | ouais |
Jeanne_Mallet: | j' ai pas parlé l' argot euh j' ai |
Mat_Pires: | pas et dans dans la autour de vous vous sentez une différence entre par exemple les jeunes et les vieux ou |
Louise_Liotard: | à l' époque |
Mat_Pires: | non à l' époque non 0 |
Louise_Liotard: | aujourd' hui |
Jeanne_Mallet: | non maintenant oui au fur |
Louise_Liotard: | à mesure oh aujourd' hui je vis en pavillon je suis chez moi elle connaît Jeanne ben ben Farah aussi elle est venue chez moi là je vois personne pratiquement |
Mat_Pires: | d' accord |
Louise_Liotard: | puis à côté ben c' est une maison en ruines et puis à droite c' est ma voisine ben ah non non non non ah non non |
Anne: | non oui puis il y a pas d' enfants il y a rien donc euh vous pouvez pas voir euh des différences |
Mat_Pires: | et vous avez des des enfants des petits-enfants ben vous deux vous ouais |
Louise_Liotard: | qui moi oui oui j' ai deux enfants moi deux jeunes |
Mat_Pires: | et des petits-enfants ouais |
Louise_Liotard: | oui puis je vais être arrière-grand-mère au mois prochain ah oui oui ben oui oh ben ils se sont pas décidés de bonne heure c' est ma petite fille elle a trente-et-un ans hein elle avait dit pour mes trente ans je veux un enfant |
Mat_Pires: | ah félicitations pour la première fois ouais mm mm un beau cadeau ça y est ils ont acheté un enfant |
Farah: | ben ça y est c' est là hein |
Mat_Pires: | et vous entre la façon de parler français de vos petits-enfants et votre façon de parler vous voyez des différences pas spécialement d' accord OK |
Louise_Liotard: | oh non ben non oh non ben |
Mat_Pires: | non euh d' accord hum alors est-ce que le quartier où vous habitez à Saint-Ouen est-ce que est-ce que vous vous avez vu des des problèmes économiques ou est-ce que vous avez senti que que le quartier a été touché par des des problèmes économiques |
Jeanne_Mallet: | oh certainement |
Mat_Pires: | ouais |
Jeanne_Mallet: | certainement pour que c' est malheureux à dire mais quand vous quittez votre pays c' est pas de bon coeur ou alors faut vraiment avoir une situation extraordinaire mais Farah je sais pas si |
Mat_Pires: | c' est mm |
Jeanne_Mallet: | vous êtes venue parce que vous étiez on vous a mis un travail intéressant |
Farah: | non moi je suis venue ici quand j' avais deux ans et demi |
Jeanne_Mallet: | ah oui c' est déjà les parents |
Louise_Liotard: | vous êtes quelle origine |
Farah: | donc euh algérienne c' est vrai que que quand je vois mon pays je ça ça me crève le coeur |
Jeanne_Mallet: | quoi ah oui ça c' est sûr c' est sûr |
Anne: | pauvre |
Mat_Pires: | donc les dans dans le dans Saint-Ouen les les problèmes économiques sont plus marqués aujourd' hui que qu' il y a vingt ans trente ans c' est d' accord |
Louise_Liotard: | c' est différent c' est totalement différent ça n' a rien à voir autrefois oh c' était à peu près tout le monde pareil les trois quarts ils travaillaient en usine dans notre mon quartier là bon ben tous les jours tous les jours ben ils allaient là rue Blanqui là il y avait je sais plus combien d' usines |
Mat_Pires: | mm ouais ouais ouais |
Jeanne_Mallet: | oh il y avait il y avait je sais |
Mat_Pires: | plus mm mm |
Louise_Liotard: | oh oui |
Jeanne_Mallet: | il y avait énormément |
Louise_Liotard: | de ben il y avait des ouvriers spécialisés ah ben c' était différent |
Mat_Pires: | mm mais ils étaient moins touchés par le chômage paut-être ou euh ouais |
Louise_Liotard: | complètement différent oh il y en a toujours eu mais |
Jeanne_Mallet: | on connaissait pas le chômage moi j' ai jamais connu oh peut-être mais enfin moi j' en ai j-j' ai jamais connu le chômage j' ai payé ma c~ ma cot-~ côte euh comme tout le monde je voyais chômage sur ma feuille de paie mais j' ai jamais été au chômage pas une seule journée parce qu' à c-c' est une époque euh vous vous pouviez quitter une maison et hop sortir s~ aller dans l' autre le lendemain ah oui vous avez du boulot partout il y avait de l' emploi partout avec un peu de connaissances un peu d' intelligence pff |
Mat_Pires: | ouais ouais ouais |
Louise_Liotard: | je me rappelle être allée au ministère du travail là quand mes parents ont co-~ comme je travaillais avec eux à un moment donné je dis quand ils vont prendre leur retraite qu' est-ce que je fais moi |
Anne: | ah ben oui ça |
Jeanne_Mallet: | c' ah oui |
Louise_Liotard: | alors j' ai été au ministère du travail et puis je leur dis ben j' habite Saint-Ouen ah ben il y a du travail à Saint-Ouen mais vous allez peut-être pas en vouloir |
Anne: | est le problème |
Louise_Liotard: | je dis pourquoi j' en voudrais pas c' est à côté j' ai travaillé à l' Alstom service x |
Anne: | hein ah oui |
Jeanne_Mallet: | ah oui l' Alstom tout ça moche comme tout moi j' |
Louise_Liotard: | bureau là j' y allais à pieds je prenais la rue |
Mat_Pires: | mm dans la rue des Bateliers |
Louise_Liotard: | c' était rue ça donnait sur le boulevard |
Mat_Pires: | Victor Hugo ouais ouais ouais |
Anne: | non Docteur Bauer Alstom |
Jeanne_Mallet: | moi j' ai fait des stages d' ailleurs chez là pour mon métier |
Louise_Liotard: | euh |
Anne: | non |
Louise_Liotard: | non ben non Alstom c' était la der~ rue des Bateliers |
Anne: | ah aux Bateliers ah oui oui oui |
Mat_Pires: | Bateliers ouais ouais c' est ça mm |
Louise_Liotard: | c' était là l' entrée |
Mat_Pires: | près des petits jardins |
Anne: | ah oui derrière là-bas oui c' est vrai il y avait tous les petits jardins oui voilà c' est ça les jardins oui c' est vrai |
Louise_Liotard: | et alors ce qu' il y avait à l' époque |
Jeanne_Mallet: | c' était une grosse ben moi je me suis trouvée enfermée moi un soir ben oui |
Louise_Liotard: | ils vendaient des légumes |
inconnue: | oh la les jardins oui c' est ça |
Mat_Pires: | ah oui les les jardiniers |
Jeanne_Mallet: | me suis retrouvée enfermée dans les jardins |
Louise_Liotard: | oh oui il y avait des jardiniers mais c' étaient des ouvriers d' Alstom on leur concédait un morceau de jardin mais j' allais acheter les tomates oh ben dis donc alors oh c' était formidable |
Mat_Pires: | com-comment ça se passait la vente ouais c' était ponctuel les ventes ou euh comme ça |
Jeanne_Mallet: | est-ce qu' ils existent encore les petits jardins c' est |
Farah: | tout non non non |
Anne: | non vous avez pas vu il y a cinq grues là dans les terrains |
Louise_Liotard: | et puis bon ben le le château de Saint-Ouen était concédé à l' Alstom pour un un un bail de quatre-vingt-dix-neuf ans |
Anne: | ça construit ça monte pfff |
Farah: | oui ils en ont fait euh des jardins dans le vieux Saint-Ouen euh pour euh pour les personnes de la ville où chaque année ils euh cultivent un petit peu de de terre bien à eux |
Mat_Pires: | d' accord d' accord oui oui oui mm mm |
Louise_Liotard: | et après la ville |
Mat_Pires: | a d' accord |
Anne: | ah c' est peut-être vers |
Mat_Pires: | le ouais ouais ouais maintenant ils cassent oui c' est vrai |
Louise_Liotard: | maintenant ils cassent |
Farah: | vous savez vers les vignes là les anciennes vignes |
Louise_Liotard: | ben eux ils ont refait |
Anne: | ben non il y a pas de terrain là c' est indivisible |
Jeanne_Mallet: | le TGV c' est Alstom encore mais c' était à Saint-Ouen avant |
Mat_Pires: | mm ouais ouais |
inconnue: | ah peut-être au fond |
Anne: | il y a rien |
Mat_Pires: | je vais juste euh |
inconnue: | peut-être en bas qu' est-ce qu' ils en ont fait |
Farah: | je sais pas moi je sais que c' est j-j |