_: CINEMA : LE DEUXIÈME ÉPISODE DE LA GUERRE DES ÉTOILES EST UN FESTIVAL D' AMOUR , DE GLAMOUR ET DE COMBATS . Star Wars : les clones attaquent Autant « La menace fantôme » souffrait d' une exposition longuette , autant « L' attaque des clones » démarre tambour battant . Car George Lucas , concepteur-réalisateur de « Star Wars » avait , en 1999 , reçu 5 sur 5 l' unanimité des critiques . Résultat : dès le générique de ce deuxième épisode , on est embarqué dans un tourbillon d' actions époustouflantes . Sur un résumé que Lucas fait défiler comme un tapis roulant , on apprend d' abord où en sont les personnages de la trilogie . Visiblement , il y a le feu au lac car la République est plongée dans le chaos et la discorde . Mais ici , pas question de descendre dans la rue en brandissant slogans et pancartes . Les intrigues sont souterraines et les comploteurs jouent double jeu . Au point d' inciter la Padmé ( Nathalie Portman ) à quitter Naboo où elle mène une brillante carrière de sénatrice afin de se mettre sous la protection du Jedi Obi-Wan ( Ewan McGregor ) et de son jeune assistant Anakin ( Hayden Christensen ) . Las , à peine débarquée à Coruscant , une bombe décime sa suite . Et à peine remise de ses émotions , cette Cléopâtre en modèle réduit échappe au venin de deux serpents à mille pattes . Fichtre ! Vexés , les Jedi de sa garde rapprochée se lancent alors aux trousses de l' agresseur en Ferraris héliportées . Une poursuite d' autant plus spectaculaire qu' elle est magistralement orchestrée par la musique haletante de John Williams et que les bolides jouent à cache-tampon avec les gratte- ciel en de vertigineuses plongées . L' IDYLLE PADMÉ-ANAKIN Mis en appétit par ces exploits du numérique , le spectateur peut alors s' accorder une pause . Histoire d' observer les travaux d' approche de la belle Padmé , de moins en moins indifférente au charme de l' un de ses sauveteurs , Anakin , l' apprenti Jedi ( cinéphiles , vous la comprendrez d' autant mieux que Hayden Christensen , nouveau venu dans la galaxie hollywoodienne s' est brillamment fait remarquer en fils à problèmes de Kevin Kline dans « Une maison sur l' océan » ) . Pour le séduire dans « L' attaque des clones » , Nathalie Portman y met le paquet . Dîner en tête à tête dans un somptueux dining room en rotonde ( tourné au Palais Royal italien de Caserta ) , affriolante toilette en mousseline brodée de roses et longs cheveux dénoués sur épaules nues . Alors , que voulez -vous qu' il fasse , notre Jedi affolé par tant de charme ? Il craque , évidemment . D' où une approche de baiser ( le vrai , le goulu , ce sera pour plus tard ) dans l' embrasure d' une porte-fenêtre aux rideaux flottants comme dans le « Roméo et Juliette » de Zefirelli . Tout ce deuxième épisode , nettement plus inspiré et maîtrisé que le premier , est ainsi semé de références cinématographiques que l' on s' amuse à identifier . Ainsi , les résidents de Kamino , qui vivent dans un monde hypermoderne monté sur pilotis , ont d' impressionnants bureaux relookés façon André Puttman qui ressemblent à ceux de « Manipulations » UN « GLADIATOR » FUTURISÉ Il rompt aussi avec le côté désincarné de « La menace fantôme » . Car ici , on aime , on se jalouse , on s' épie , on se ment , on s' invective et surtout on se bat avec astuce , ruse et détermination . Exemple : la grande bataille finale des deux cents Jedi contre la fourmillante armée des droïdes à six pattes . Une sorte de réplique futurisée de « Gladiator » . Avec monstres cornus que l' on dirait sortis des « Dinosaures » de Spielberg , poteaux de suppliciés où sont enchainés Padmé et ses deux Jedi et la tribune princière où l' on attend , presque le pouce retourné , ce faux-jeton de comte Dooku ( Christopher Lee ) . Une fresque impressionnante pimentée de l' humour des pantins articulés perdant la tête dans tous les sens du terme . Même si le numérique joue un rôle déterminant dans la manufacture d' androïdes et ce final exotique ( la scène la plus ample de tous les « Star Wars » ) , Lucas a eu la bonne idée de l' équilibrer de décors naturels splendides . Le désert tunisien comme doublure de la planète désertique de Tatooine , la plazza Espana de Séville qui sert de cadre à Theed , capitale de Naboo , l' Australie et sa terre rouge pour les combats et la villa Balbianello du lac de Côme pour abriter les amours de Padmé et Anakin . C' est là qu' en toilette de mariée , style reine Astrid de Belgique , Padmé échange le long baiser des accordailles . Cérémonie vite suivie d' une sombre menace à l' horizon . Car la saga continue . A quand le numéro III ? « Star Wars » , de George Lucas , avec Ewan McGregor , Nathalie Portman , Hayden Christensen . Durée 2 h 12 , sortie mercredi .