_: MONTAUBAN ( 82 ) - COMEDIE MUSICALE : AU THÉÂTRE , LE DUO DE MUSICIENS LAURENT CIRADE ET CHRISTIAN STAÏCU A DONNÉ UNE LEÇON DE SON TALENT Un duel de gentlemen A quelques semaines de la clôture de la saison du théâtre municipal et du festival Alors chante , il y avait longtemps que les lieux n' avaient offert un duo aussi étonnant et hilarant que Laurent Cirade , le violoncelliste , et Christian Staïcu , le pianiste . Ce spectacle , intitulé « Duel » , pourrait être qualifié , au sens premier , de l' expression d' une véritable comédie musicale . Sur une mise en scène d' Agnès Bourry , qui est loin d' être une inconnue dans le milieu de la musique , « Duel » fonctionne à la vitesse d' un TGV . C' est que cette dernière a , entre autres , collaboré à la Nuit des Molières , aux spectacles de Baffie , Virginie Lemoine ou Laurent Gerra . DES MUSICIENS DE GENIE AVANT TOUT Si le duo de Duel est comique , les deux musiciens ont voulu , en préambule et conclusion de ce spectacle musical , présenter , avant tout , un fragment minime de leur talent . De Bach à Prokofiev , Christian Staïcu s' est voulu , quelques trop courts instants , missionnaire de la musique classique . Sans aucun doute , les deux hommes , qui sont bardés de nombreux prix d' excellence pour leurs interprétations de musique classique , auraient pu , si leurs chemins ne s' étaient croisés sur les planches , être , qui sait , il n' est pas trop tard , de grands noms de ladite grande musique ou du jazz . Mais les deux comparses ont plus d' une corde à leur arc et réussissent , avec , certes , aux débuts , quelques grosses ficelles , à provoquer à la fois rires et admiration . L' un n' entraînant pas indubitablement l' autre . AU « GUINNESS BOOK RECORDS » ? Jouer du violoncelle en même temps que du didjeridoo et laisser sa main pianoter de temps à autre des airs de « Carmen » , de Bizet , sont l' une des prouesses de Laurent Cirade . Mais plus que ces démonstrations qui pourraient faire entrer les deux musiciens au « Guinness book records » , Staïcu étant capable de jouer une sonate la bouche couverte de scotch , les yeux bandés et menotté quand ce n' est pas couché et à l' envers , les deux hommes nous ont montré , à la fois , qu' ils faisaient corps avec leurs instruments et leur grand éclectisme . Les spectateurs , en effet , auront pu traverser les grandes contrées de l' Ouest américain , avec notamment les mélodies d' Ennio Morricone , en passant par la Roumanie natale de Staïcu en écoutant l' hymne à la joie des Roms , « L' Alouette » , ou encore , avec la voix de stentor de Laurent Cirade , les cabarets de jazz parisiens de l' après-guerre . Quelques coups de projecteur en forme de règlement de compte comique ne sont pas non plus oubliés . Tel cet ancien professeur de musique représenté comme un homme autoritaire et acariâtre , très suffisant de sa personne , qui oblige son élève à se tenir correctement sous peine de coup sur les doigts . Mise en scène ou épreuve vécue par nos deux artistes qui , par ce clin d' oeil , rappelle que leur duel est , avant tout , une affaire de travail .