_: ECONOMIE - FINANCE . Risque de coup de vent sur le Livret A Mercredi dernier , Francis Mer Mer , le ministre de l' Economie et des Finances , a reçu le rapport réalisé par Christian Noyer , ancien vice-président de la Banque Centrale Européenne , et Philippe Nasse , conseiller à la Cour des Comptes , concernant le livret A et les autres produits de l' épargne administrée ( Livret bleu , Livret d' épargne populaire , Codevi et compte épargne logement ) . Ce document de travail devrait permettre au gouvernement de lancer un chantier important dont l' un des piliers serait la révision du mode de calcul des taux d' intérêts pour les produits de cette épargne . Concrètement cela pourrait se traduire par une révision à la baisse des taux actuels , celui du livret A passerait de 3 % à 2 , 25 % , et par la mise en place d' une indexation automatique trimestrielle . Cette réforme semble indispensable car , actuellement , la gestion de l' épargne administrée ( en grande partie assurée par la Caisse des Dépôts et Consignations ( CDC ) ) a une rentabilité quasiment nulle . Et l' un de ses rôles est de faciliter la construction de logements sociaux en accordant aux organismes chargés de leur construction des prêts à taux préférentiels ( 4 , 2 % pour des logements nouveaux et même 3 , 7 % pour des logements « très sociaux » selon les dires du ministre du Logement , Gilles de Robien . Cette mission pourrait donc , à terme , être remise en cause si aucune décision n' était prise . Si la nécessité d' encourager la construction de logements sociaux est un argument d' importance ( déjà utilisé durant l' été 1999 pour baisser le taux d' intérêt du livret A qui était passé de 3 à 2 , 5 % avant de remonter à son niveau actuel un an plus tard ) il risque d' être de peu de poids pour une grande partie des 46 millions de détenteurs du livret A. Surtout quand les mesures fiscales annoncées profitent aux nantis ( plafond fortement rehaussé pour la Loi Madelin Aujourd'hui , une personne qui prend une participation directe dans le capital d' une entreprise non cotée bénéficie d' une réduction d' impôt correspondant à 25 % de son investissement avec un plafond de 6.000 euros . Le projet « Pour l' initiative économique » prévoit de rehausser ce plafond à 20.000 euros. , révision de l' impôt sur la fortune ( ISF ) à la baisse ) , quand de nouveaux plans sociaux sont annoncés presque chaque jour ( Péchiney en Ariège , Metal-Europe dans le Nord , Daewoo en Lorraine etc. ) alors que le chômage est à la hausse ( 100.000 chômeurs de plus en 2002 ) et quand les retraites sont sur la sellette . Dans ce contexte une baisse de la rémunération de l' épargne populaire a fort peu de chances d' être appréciée par la « France d' en bas » alors que cette dernière soutient la croissance en continuant , malgré une inquiétude croissante , de consommer .