_: MALGRÉ LE MARASME DU SECTEUR DES TÉLÉCOMS , PAS DE PLAN SOCIAL CHEZ ALCATEL ET MOTOROLA UN MARCHE FRAGILE Si l' horizon ne s' est pas assombri , les deux entreprises restent prudentes . A eux deux , les géants emploient près de 4.800 personnes àToulouse . Une inquiétude renforcée par l' imprécision des annonces . Il était question , pour Alcatel , d' effets sensibles pour « la zone ouest- européenne » et pour Motorola , de répercussions dans « toutes les régions , tous les secteurs , toutes les activités » . Pas vraiment rassurant , en pleine crise mondiale des télécoms , une des spécialités toulousaines ... En se rémémorant le ralentissement de l' aéronautique , en déplorant l' avenir incertain de la chimie , certains se sont rappelé les prédictions alarmistes d' une étude demandée par la mairie de Toulouse , qui craignait 12.000 à 17.500 suppressions d' ici trois ans ... Chez Alcatel et Motorola , les salariés se sont inquiétés . Les informations qu' ils viennent d' obtenir les ont provisoirement rassérénés . Certes , « Toulouse n' est pas sortie de la crise » , comme le soulignait Claude Terrazzoni , président de la chambre de commerce et d' industrie , mardi , dans la « Dépêche économie » . Mais les deux unités toulousaines devraient échapper à cette onde de choc . « Le PDG Serge Tchuruk a annoncé 10.000 suppressions de postes , mais le conditionnel est important . On connaîtra exactement la situation dans trois mois » tempère Thierry Deloye . Le responsable de la communication pense lui aussi que ces contrats « en négociation finale , mais sur un marché concurrentiel » permettront , le cas échéant , de « préserver la situation » . Sinon , salariés et direction en conviennent , « il faudra se concerter en septembre , le plan de charges n' étant pas mirobolant » . Toulouse résiste à la crise Chez les voisins de Motorola ( 2.400 personnes ) , on respire aussi . « La direction nous assure que nous ne serons pas touchés . Et puis le groupe s' est engagé à ne pas licencier pendant trois ans , pour bénéficier de 11 millions d' & 226;& 130;& 172; de l' Etat et des collectivités territoriales en début d' année » , souffle Pascal Canizarès , délégué CGT . « Il n' y a aucun plan social de prévu . Notre site a déjà accompli des efforts pour réduire ses coûts et améliorer sa productivité » , confirme Michel Abitteboul , responsable de la communication . Si l' activité « redémarre doucement , plus lentement que prévu » , l' unité locale de Motorola s' appuie sur deux créneaux porteurs , où elle est « pôle d' excellence mondial » : les puces de puissance intelligentes , « Smartmos 5 » , destinées aux télécommunications , à l' automobile ( ABS , airbags ) et aux imprimantes , et son centre de recherches et de développement sur la troisième génération de téléphones mobiles . « Jusqu'à la fin de l' année , nous devons même recruter une centaine d' ingénieurs » , assure Michel Abitteboul . En évoquant respectivement 10.000 et 7.000 suppressions d' emploi la semaine dernière , Alcatel et Motorola ont suscité un émoi légitime dans l' économie locale . Le marché est fragile , cyclique . Alcatel perd régulièrement quelques-uns de ses 150 collaborateurs , préretraités à 54 ans , dont le départ a été décidé début février , et ne compense aucune démission . A Motorola , chacun se souvient que la moitié de l' effectif a été contrainte à la pause forcée , deux à trois semaines de chômage partiel , puis des vacances anticipées . C' était il y a moins d' un an .