_: ECONOMIE . Pole chimique « Une absence de décision serait incompréhensible » Aprés l' annonce de son retrait de la présidence de la Chambre de commerce et d' industrie de Toulouse , François Junca revient sur le débat sur le pôle chimique et sur l' avenir économique de Toulouse . Cinq mois après , comment l' économie toulousaine Le choc a évidemment été très sévère d' autant qu' il s' inscrit dans un contexte économique défavorable avec notamment la récession de l' aéronautique et les difficultés de l' activité spatiale . L' activité bâtiment-travaux publics connaîtra , pour sa part , un niveau élevé , lié d' une part à la reconstruction des logements et équipements sinistrés et d' autre part aux grands chantiers de l' agglomération et de la région . La réactivité de l' économie américaine qui semble , d' après les derniers indicateurs , éviter la récession et amorcer une reprise , devrait influer positivement sur le marché mondial et redonner de l' espoir aux entreprises exportatrices toulousaines . Néanmoins l' immobilisation prolongée du pôle chimique est très lourde de conséquences pour les industriels , leurs sous-traitants et fournisseurs , et l' avenir économique de notre région est préoccupant . Le débat se poursuit sur le maintien du pôle chimique . A la lueur des dernières prises de position des politiques et des décisions de l' Etat , quel avenir lui voyez -vous ? Plusieurs éléments de réponse nous ont été apportés ces dernières semaines . Le premier , par le Premier ministre lui-même - suite aux débats régionaux et nationaux - ne ferme pas la porte aux productions industrielles proches des villes , à condition de pouvoir garantir un haut niveau de sécurité , acceptable par les riverains , en leur assurant une meilleure information et en renforçant les pouvoirs des comités d' hygiène , sécurité et conditions de travail . La commission d' enquête parlementaire sur la sûreté industrielle dirigée par Jean-Yves Le Déaut , est arrivée à des conclusions similaires . Il est maintenant clair qu' au niveau national , la position la plus largement partagée va dans le sens d' une sécurité plus grande et encore plus contrôlée par les pouvoirs publics , celle -ci associée à une plus large information des populations . Par contre , le problème reste complexe au niveau régional , car c' est ici que l' explosion de l' usine AZF a eu lieu et l' émotion est encore bien présente . Les efforts sécuritaires réalisés par les industriels , dans leurs propositions de reprise d' activité , sont très importants . La SNPE travaille avec les services de la Drire sur les dernières études de danger restant à valider . De leur côté , les sociétés Raisio et Isochem offrent toutes les garanties pour permettre une reprise immédiate . Une absence de décision concernant ces deux entreprises , en l' état actuel des choses , serait incompréhensible . Il faut espérer que chacun a bien conscience de l' importance de l' enjeu économique et social . A cet égard , l' échéance électorale ne doit pas être une excuse pour différer encore une prise de décision , risquant alors de provoquer un arrêt définitif des activités après la perte de tous les clients . Compte tenu du traumatisme subi par les toulousains , est -il raisonnable de défendre , comme vous le faites avec beaucoup d' aplomb , le maintien d' activités potentiellement dangereuses pour la population ? Bien évidemment , nous ne sommes pas pour le maintien d' une activité dangereuse . Qui pourrait l' être ? Nous demandons le maintien d' une activité sécurisée à des conditions acceptables . A partir du moment où nous tous , citoyens et consommateurs , avons besoin pour notre confort et pour notre progrès de vie , de l' apport de l' industrie , il faut admettre que cette industrie peut présenter des risques . Mais il ne faut pas cependant confondre la nature du risque avec la probabilité du même risque . Il convient d' oeuvrer de façon sécurisée de sorte que la probabilité soit la plus faible possible . De nouvelles réglementations viennent renforcer cette exigence sécuritaire et c' est forcément une bonne chose . Mais nous demandons qu' il n' y ait pas une spécificité toulousaine qui ferait de notre métropole et de son pôle industriel un cas à part , compte-tenu des antécédents d' AZF . Ce serait pour notre métropole un risque de marginalisation économique très grave . Parmi les pistes de délocalisation du pôle chimique , on évoque un transfert de certaines activités , telles que celles de la SNPE sur le site de Boussens prés de Saint- Gaudens . Etes -vous favorable à un tel projet ? La délocalisation de la SNPE n' a pas de sens . Il faut savoir que le transfert de l' activité chimique toulousaine vers un autre site représenterait un coût très important - de l' ordre de 3 milliards d' euros - et prendrait par ailleurs au moins 4 ans pendant lesquels la clientèle fidélisée par les entreprises aurait le temps de se tourner vers d' autres producteurs et d' autres partenaires . Sans oublier , non plus , les incidences très graves que cette délocalisation pourrait avoir sur le pôle universitaire toulousain lié à cette vocation chimique . Par ailleurs si risques il y a , je ne vois pas comment on pourrait admettre de les faire accepter davantage par d' autres territoires et d' autres populations . Pour toutes ces raisons , je le redis , un tel transfert n' a pas de sens . Toulouse semble engagée dans la spirale de la déprime . Comment le monde économique peut -il retrouver confiance et optimisme ? Je crois que les chefs d' entreprise en général et ceux de notre région en particulier ont besoin d' être entendus et mieux compris . Il y a dans cette région un formidable foyer de performance et de compétence . Mais ces capacités sont trop souvent entravées par des contraintes multiples . Redonner confiance au monde économique c' est d' abord lui faire confiance . Il faut surtout fonder notre optimisme et notre espoir sur la formidable mobilisation de tous les acteurs de notre région pour relancer la dynamique régionale . Je pense tout particulièrement au Sitef 2002 qui fait l' objet d' une très étroite collaboration avec le conseil régional et qui associe également les autres collectivités territoriales . Je pense aussi au Pacte pour Toulouse 2010 signé il y a quelques semaines entre la communauté d' agglomération du Grand Toulouse , notre CCI et la chambre de métiers . Je pense enfin à la mise en place de la plate-forme « Haute- Garonne Initiative » , véritable outil financier au service de la création des très petites entreprises , et fruit du partenariat entre la CCIT , le Medef 31 , la CGPME 31 et l' ORIFF PL . Toutes ces initiatives vont dans le sens du rayonnement de notre métropole et du retour à la vitalité .