_: ECONOMIE - LE PREMIER MINISTRE EST PRIS AU PIÈGE DES PROMESSES FISCALES DE JACQUES CHIRAC Raffarin se débat dans le guêpier budgétaire « Je dois faire face aujourd'hui à des difficultés budgétaires que je ne cache pas. » A Epinal , le 17 juillet , Jean-Pierre Raffarin n' a pas cherché à minimiser la situation . Il sait que la rentrée ne sera pas chaude seulement sur le plan social . L' élaboration du budget 2004 devrait aussi lui donner des soucis . Et pour cause ! Alors que Jacques Chirac a réaffirmé qu' il n' était pas question d' augmenter les impôts , le gouvernement se trouve face à un vrai casse-tête . Il est confronté à une croissance molle qui entraîne une baisse des recettes fiscales , doit respecter ses engagements européens de ramener , dès 2004 , le déficit sous la barre des 3 % du PIB , mais ne peut augmenter les prélèvements fiscaux sous peine de déroger aux promesses de campagne du président de la République . Bref , Raffarin est dans la seringue . La quadrature du cercle devrait devenir encore plus complexe avec la diminution du taux de la TVA sur l' hôtellerie-restauration . Une mesure en faveur de laquelle le Premier ministre s' est beaucoup battu à Bruxelles et qui risque maintenant de se retourner contre lui , au moment de faire les comptes . Alors comment le gouvernement peut -il sortir de cet inextricable guépier budgétaire ? Les baisses d' impôts . Elles seront ciblées . Il serait certainement illusoire d' attendre une baisse générale des taux d' imposition en 2004 comme ce fut le cas en 2002 ou 2003 . En fait , la mesure la plus visible en matière d' impôt sur le revenu devrait être une exonération fiscale pour l' épargne retraite . La déduction devrait être plafonnée et similaire pour tous les produits d' épargne retraite . Mais en 2004 , d' autres baisses de prélèvements , d' ores et déjà décidées , prendront effet : diminution de charges sociales compensant la hausse du SMIC , loi Dutreil sur l' initiative économique avec d' importantes exonérations de l' ISF pour certains actionnaires . Pour tenter de compenser ces pertes de recettes , le gouvernement devrait agir en plusieurs directions . Le tour de vis budgétaire . Alain Lambert , ministre du budget , prône une maîtrise des dépenses de l' Etat . Mais quel ministre accepte -t-il de voir son budget amputé ? Comme certains secteurs ( Justice , Intérieur , Défense ) bénéficient de programmes pluriannuels assortis de crédits supplémentaires , d' autres secteurs devront réduire leurs dépenses . A l' Education nationale et à l' Equipement , on ne veut pas être sacrifié . Luc Ferry a déjà déclaré qu' il était « techniquement impossible » d' appliquer chez lui la règle souhaitée par Bercy du non remplacement d' un fonctionnaire sur deux partant à la retraite . Les ultimes choix budgétaires se trancheront dans le bureau de Raffarin ... La baisse du taux du Livret A. Aujourd'hui , Francis Mer devrait annoncer que la rémunération du Livret A devrait être ramenée de 3 à 2 , 25 % . De quoi rapporter un milliard d' euros dans les caisses de l' Etat . Une augmentation de la CSG . Certes Chirac vient de renouveler son opposition à une augmentation de la CSG . Mais un point de plus de ce prélèvement rapporterait 8 milliards , soit la moitié du déficit de l' assurance maladie sur 2002 - 2003 . Tentant pour le gouvernement !