_: GRAND SUD - ECONOMIE - DES ACTIVITÉS À RECONSTRUIRE DANS DE NOMBREUX BASSINS DE LA RÉGION Un nouveau mode d' emploi pour les reconversions industrielles Reconversion industrielle : la formule est d' actualité . Au lendemain de la catastrophe de Toulouse , qui a privé d' emplois 600 ouvriers et techniciens du pôle chimique , à la veille de la fermeture des trois-quarts de l' activité de Giat à Tarbes et des usines Pechiney en haute Ariège , trois bassins d' emploi sont confrontés à la nécessité de retrouver une activité comparable aux usines disparues . Le défi n' est pas nouveau dans le grand sud . Decazeville , Millau , Mazamet , Graulhet , Carmaux , Lavelanet , Fumel Quillan , ont connu les fermetures « irrémédiables » d' usines qui assuraient l' emploi depuis des générations , procurant richesse et gloire sportive au pays . La chute parallèle , dans ces petites villes , de la démographie et des clubs de rugby qui naguère recevaient parfois le Stade toulousain , force à constater que la reconversion n' a pas apporté les compensations attendues , malgré les perfusions permanentes de crédits publics . La faute n' incombe pas à la seule fatalité économique . D' une part , dans la précipitation , les fonds publics se sont souvent égarés dans des expériences d' entreprises sans lendemains . D' autre part , en dehors de Carmaux où la mobilisation générale a abouti à Cap Découverte ( le site doit encore faire ses preuves ) , ces fermetures et plans sociaux n' ont pas été anticipés . « Ce qui s' est passé pour Pechiney à Marignac , c' est le contre-exemple de ce qu' il faudrait faire . Il était entendu que cette activité économique devait disparaître à terme et la réaction ne s' est faite que dans l' urgence » , constatait le préfet Hubert Fournier , en présentant les mesures en faveur de Tarbes et du pôle chimique ( lire notre édition d' hier ) . L' exemple tarbais est à cet égard révélateur . Depuis 1993 , la Sofred , officine spécialisée dans la reconversion des industries de Défense , l' Etat et les collectivités locales aménagent des zones d' activités et prospectent à travers la France . Quelque 500 emplois ont été créés sur le département et le niveau de l' emploi industriel s' est maintenu malgré les précédents « dégraissages » d' effectifs du Giat . A Tarbes et en Ariège , où l' on attend les crédits promis , le processus est mis en route par anticipation et il s' accompagnera d' un contrôle permanent des fonds public . Ce nouveau mode d' emploi des reconversions pose néanmoins deux questions . Le contexte économique actuel permet -il de remplacer par un tissu de PME les usines disparues ? Elus et pouvoirs publics doivent -ils dresser une liste régionale des sites menacés au risque de provoquer une explosion sociale , compromettre des avenirs politiques et accélérer les fermetures ?