_: IMPOTS - LE PREMIER MINISTRE PEINE À STOPPER LA CONTROVERSE Le gouvernement ne sait plus à quelle baisse se vouer Le gouvernement a tenté péniblement , hier , de stopper la controverse sur les baisses d' impôts . En pure perte , si l' on en croit les réactions cinglantes de l' opposition . Parce qu' il ne saurait être question de faire mentir le Président qui en a fait la promesse , elles seront poursuivies en 2003 , réitère Matignon , tout en laissant entendre que leur ampleur et leur calendrier dépendront de la croissance ... Bref , le capitaine Raffarin galère , lui si habile à la barre , sous l' oeil des médias , pour détourner le chimiquier Bow Eagle de sa route ( lire page précédente ) . En fait , bonne fille , l' actualité lui accorde un répit pour détourner l' attention du vain peuple sur les difficultés qu' il éprouve à mener la barque gouvernementale encalminée : la reprise se faisant attendre , comme parfois le vent en mer , comment garder le cap sur les promesses chiraquiennes , tout en évitant l' écueil des dérapages budgétaires sous l' oeil vigilant de Bruxelles ? Depuis que le centriste Pierre Méhaignerie , a conseillé à ses amis le report de ces baisses d' impôts , Matignon rame plutôt qu' il ne navigue . Le Premier ministre s' était bien démené , lundi , à La Rochelle , déclarant qu' il « interviendrait » simultanément sur les charges sociales , l' impôt des particuliers et celui des entreprises en 2003 . Mais dans le même mouvement , il avait ajouté que le dossier des charges sociales lui paraissait « prioritaire » , faisant douter de sa volonté de poursuivre contre vents et marées les baisses d' impôts . Le PS a eu beau jeu de s' engouffrer dans la voie d' eau pour dénoncer « une extraordinaire confusion gouvernementale » et une « cacophonie absolument indescriptible » . « Jean-Pierre Raffarin , de petit pas en petit pas , prépare la version 2002 du renoncement à la politique annoncée par Jacques Chirac et à la baisse d' impôt » , affirmait de son côté le PCF . Le porte-parole du gouvernement , Jean-Marie Copé , est donc monté sur le pont , hier après-midi : « Il n' y a ni pause , ni changement de cap , ni revirement de quelque nature que ce soit » , a -t-il dit , affirmant que les baisses d' impôts sur les ménages et les entreprises se poursuivront conformément aux engagements présidentiels . Pour autant , le porte-voix de Matignon s' est refusé à toute indication chiffrée . Et de renvoyer pour plus de précision à la loi de finances qui sera présentée en conseil des ministres le 18 ou le 25 septembre . Un report de date qui , en passant souligne , l' embarras du gouvernement dans cette affaire . Dans ses premiers travaux budgétaires , le gouvernement tablait sur une croissance du produit intérieur brut ( PIB ) de 3 % en 2003 , une prévision jugée désormais irréaliste par les économistes qui s' attendent plutôt à 2 , 5 % . Le président du Medef , dans un entretien au Parisien / Aujourd'hui se montre même plus pessimiste encore en avançant prudemment 2 à 2 , 5 % .