_: SAHARA - LES OTAGES SONT ARRIVÉS À GAO Fatigués , en haillons mais heureux Les quatorze touristes européens otages depuis cinq mois dans le sud Sahara sont arrivés hier soir à Gao à bord de cinq véhicules . Vétus de haillons ou de boubous ( tuniques traditionnelles maliennes ) , ils étaient visiblement très fatigués mais saufs et heureux de recouvrer la liberté . « C' est incroyable . Nous sommes heureux de revenir à la civilisation. » s' est exclamé un des otages suisses . Ils sont ensuite montés dans un avion allemand et ont atterri hier soir peu avant minuit , à l' aéroport de la capitale malienne , Bamako , accueilli par la Président malien Amadou Toumani Touré . Après avoir été « remis » officiellement aux autorités de leurs pays d' origine , les ex-otages subiront un examen médical pour déterminer s' ils peuvent supporter le voyage jusqu'à Cologne . Cette libération suscite déjà plusieurs polémiques . La première en Allemagne porte sur la rançon qu' aurait versée le gouvernement . La chaîne de télévision ARD évoquait hier une somme de 4 , 6 millions d' euros . Le chancelier Schroeder a refusé tout commentaire sur le sujet . Reste à savoir qui en sera bénéficiaire . Le groupe islamiste des preneurs d' otages qui initialement réclamaient 45 millions d' euros ? Le fils aîné du colonel Khadafi qui déclare avoir procédé à une intervention déterminante pour obtenir la libération ? Le gouvernement malien sous la forme d' aides au développement ? La longueur des négociations épaissit le mystère sur cette rançon . ARRÊT DU TOURISME DANS LE SAHARA Deuxième polémique : l' identité des ravisseurs , des spécialistes du désert qui ont échappé à toutes les investigations . Pour les autorités algériennes , ces enlèvements sont le fait du groupe salafiste GSPC , assimilé aux groupes terroristes islamistes . Côté malien , les diplomates et aussi les chefs touaregs , spécialistes de cette immensité privilégient la thèse de trafiquants et de contrebandiers qui ont découvert une nouvelle activité lucrative et s' abritent sous des mouvements extrémistes . Enfin , troisième sujet de débat et de controverses : les risques encourus par les touristes-aventuriers dans le Sahara . Gerhard Schroeder a appelé ses compatriotes à ne pas se rendre sans garanties dans ces régions hostiles . Alger affirme que le Sahara représente une base arrière et un sanctuaire terroriste . Localement , les professionnels du tourisme dénoncent le tourisme sauvage qui sévit dans le sud Algérien . Car le Sahara algérien ajoute aux risques naturels des bandes armées et des terroristes . Un terrain idéal pour les candidats à une expérience d' otage .