_: EUROPE - ESPACE - L' AGENCE EUROPÉENNE A VOULU MAINTENIR SES CAPACITÉS DE LANCEMENT L' Europe vole au secours du programme Ariane Les quinze pays membres de l' Agence spatiale européenne ( ESA ) ont décidé , hier , à Paris , de donner un nouvel élan à la politique spatiale européenne . Pour l' ESA qui finance des développements du programme Ariane , l' enjeu est important car il s' agit de sortir au plus vite de la crise qui secoue l' ensemble du secteur spatial depuis plusieurs mois . Le malaise que connaissent Arianespace et le Centre national d' études spatiales ( Cnes ) , les restructurations massives que traversent les industriels Alcatel Space et Astrium du fait de la baisse des commandes de satellites commerciaux , l' absence de véritables budgets de la Défense , et surtout l' échec du vol 517 du lanceur Ariane 5 version « Plus » survenu en décembre 2002 , mettent en lumière le profond malaise du domaine spatial . Pourtant , tout le monde est conscient , et la France en particulier , des enjeux stratégiques de l' espace , composante essentielle de services dont on ne peut plus se passer : télévision et communications satellitaires , positionnement sur Terre avec , bientôt Galileo ( le GPS européen ) , prévision météo , observation de la Terre ... Autant de programmes qui ont un coût et qui nécessitent l' engagement à long terme des Etats et des industriels . Hier , les membres du conseil ministériel de l' ESA sont convenus de débourser 2 milliards d' & 226;& 130;& 172; pour financer cette relance . Première mesure : donner un nouveau souffle à la version 10 tonnes d' Ariane 5 grâce à un financement de 478 millions d' & 226;& 130;& 172;. Les tirs seront prolongés jusqu'en 2005 , date à laquelle la fusée sera sur son pas de tir guyanais prête à décoller . Les Etats ont aussi décidé de participer à hauteur de 124 millions d' & 226;& 130;& 172; au fonctionnement de la station spatiale internationale ( ISS ) . De même l' ESA soutient pour 145 millions d' & 226;& 130;& 172; le projet de futurs lanceurs à l' horizon 2013 . La Russie participerait à ce programme , avec son lanceur Soyouz . Pour cela , probablement à partir de 2007 , un pas de tir supplémentaire sera nécessaire sur la base de Kourou . DÉCEPTION À TOULOUSE Cette réunion intervenait au lendemain de l' accord signé lundi au sein de l' Agence spatiale concernant Galileo . Les états membres ont mis fin à leurs divergences sur le financement de ce programme de 3 milliards d' & 226;& 130;& 172; qui va offrir une alternative 100 % européenne au système GPS américain et au Glonass russe . Malheureusement , ce projet qui constitue un véritable défi pour l' industrie spatiale pourrait bien échapper totalement à Toulouse . Les charges utiles et l' ingénierie de la trentaine de satellites prévus reviendraient aux établissements d' Alcatel Space Cannes et Astrium Grande-Bretagne et Allemagne . Hier , le syndicat FO a fait savoir qu' Astrium ne pouvait être absent de ce grand projet , d' autant que Toulouse voit partir vers les usines de Brème la réalisation des cases à équipements d' Ariane 5 et de la navette cargo ATV qui , à partir de 2004 , doit relier la Terre à la Station spatiale internationale . Toujours concernant Galileo , le directeur des applications à l' ESA , Caudio Mastracchi , a indiqué hier que le premier satellite serait lancé en septembre 2005 pour devenir opérationnel avant la mi-2006 .