_: GOUVERNEMENT - LE PREMIER MINISTRE A PASSÉ LE GRAND ORAL DEVANT L' ASSEMBLÉE Sécurité , proximité , libéralisme : le programme de Raffarin L' Assemblée hier a connu l' effervescence des grands jours pour la déclaration de politique générale de Jean-Pierre Raffarin . Lorsqu' il est monté à la tribune , le Premier ministre a été longuement ovationné par la droite debout . Puis il a commencé son discours de façon fort urbaine : « Monsieur le Président , cher Président , Mesdames et Messieurs les députés , chers députés ... » Mais cette ambiance courtoise ne devait guère durer . En déclarant « l' élection présidentielle a été un rendez- vous de vérité » , il a commencé à déclencher les vives protestations de la gauche . Il a néanmoins continué dans ce registre : « Le projet de Jacques Chirac a été le rempart contre l' extrémisme et le centre de gravité du rassemblement de tous les républicains. » Sur les bancs de gauche , un député a crié : « C' est de la provocation. » Bref , malgré le plaidoyer pour la « cohésion nationale » du Premier ministre , le ton est rapidement monté entre la droite et la gauche . C' est donc dans une ambiance parfois houleuse que Jean-Pierre Raffarin a décliné les grands axes de la politique qu' il entendait mener . Elle se fonde sur « quatre piliers » : un « Etat attentif » qui doit se « recentrer sur ses missions régaliennes et restaurer l' autorité républicaine » , une « République des proximités qui rapprochera les Français des décisions qui les concernent » , une « France créative » afin de « libérer toutes les forces vives de notre pays , et enfin une « mondialisation humanisée » . Détaillant ces têtes de chapitre , Raffarin a procédé à quelques annonces notamment en matière de sécurité et de justice : 13 500 nouveaux emplois sur cinq ans pour la police et la gendarmerie , et 10 100 sur la même durée dans le secteur judiciaire . Il prévoit également « d' adapter » l' ordonnance de 1945 sur les mineurs . Lorsqu' il a prôné « le dialogue social » , la gauche a scandé : « Le Smic ! Le Smic ! » . Souvent interrompu par les cris de l' opposition , il a lancé aux députés de gauche : « Vous ne me trouverez pas sur le terrain de la polémique . Vous perdez votre temps. » Raffarin s' est montré passionné sur la décentralisation , son cheval de bataille . Il est sorti plusieurs fois de son texte , s' enflammant gestes à l' appui , le doigt pointé vers l' hémicycle , et cherchant ses lunettes qu' il avait remontées sur sa tête : « Je vous propose une étape innovante de la décentralisation » . Et d' accorder la priorité à la Région qu' il pousse à « l' expérimentation » . Ces points essentiels exposés , le discours a tourné ensuite au catalogue des bonnes intentions visant à n' oublier personne . La gauche s' est calmée , Strauss-Kahn trompant son ennui en découpant en petits morceaux une feuille de papier qu' il a ensuite rangés dans une enveloppe ... Au bout d' une heure et quart , le Premier ministre a abrégé son discours à tonalité libérale et pragmatique en concluant sur une formule creuse : « La confiance est la clef du mouvement. » Les représentants des différents groupes se sont ensuite exprimés . Au nom du PS , François Hollande a vigoureusement répondu à l' intervention du Premier ministre : « Nous contestons et votre méthode , cette forme de libéralisme négocié , et votre politique , qui creusera les inégalités. »