_: JUSTICE - LE PROCÈS ERIGNAC SE POURSUIT À LA COUR D' ASSISES SPÉCIALE DE PARIS Colonna « innocenté » par les accusés Certains des assassins présumés du préfet Erignac ont affirmé hier qu' Yvan Colonna , actuellement en fuite et considéré comme l' auteur des coups de feu mortels , était innocent et expliqué que « la pression policière lors des gardes à vue » les avait poussés à le désigner comme le tireur . « Yvan Colonna ne faisait pas partie du groupe » , déclare Pierre Alessandri , l' un des accusés devant la cour d' assises spéciale de Paris , qui a reconnu sa participation à l' assassinat du préfet Claude Erignac . Il fait allusion au « groupe des anonymes » qui a organisé et réalisé l' assassinat du préfet de Corse . De même , Didier Maranelli , Marcel Ottaviani et Alain Ferrandi confirment : Colonna « n' était pas là et Marcel Istria ( un des co-accusé , NDLR ) non plus » . Considéré par les enquêteurs comme le tueur , Yvan Colonna avait été désigné comme tel par Maranelli , Alessandri et Ottaviani lors de leurs gardes à vue dans les locaux de la Division nationale antiterroriste ( DNAT ) . Les deux premiers s' étaient déjà rétractés à la fin de l' instruction . S' ils ont mis en cause Colonna , c' est à cause des « pressions policières » , expliquent -ils . « Pourquoi citer Colonna ? » , demande le président Yves Jacob . « Le nom d' Yvan Colonna circulait depuis le début de la garde à vue » , répond Maranelli qui explique ne « pas avoir mis en cause Colonna » mais avoir « abondé dans le sens des éléments présentés par les policiers » . « Manque d' honneur et de panache » C' est la première fois depuis le début de l' enquête que Marcel Istria , détenu depuis mai 1999 , est disculpé par ses co-accusés . Par ailleurs , certains des accusés ont reconnu avoir « participé à la rédaction des communiqués de revendication de toutes les actions reprochées au groupe » , à savoirl'assassinat du préfet mais aussi l' attaque de la gendarmerie et les attentats contre l' ENA à Strasbourg et celui de Vichy ( Allier ) , tous trois commis à l' automne 1997 . C' est la première fois depuis le début de l' enquête , que les accusés , Alessandri , Ferrandi , Maranelli , étendent leur participation à la rédaction des revendications aux deux attentats de 1997 commis sur le continent . Ils ont cependant nié avoir participé à ces deux actions . Dominique Erignac , la veuve du préfet Claude Erignac , a stigmatisé lors d' une conférence de presse hier le manque de « panache et d' honneur » des assassins présumés de son mari .