_: ÉDUCATION . C' est jour de grève , ils courent , ils courent les parents Grève générale , de la maternelle à l' université . En panne de moyens humains , menacée de toutes part par les restrictions de crédits , c' est l' Education nationale à tous les étages qui dit « stop » aujourd'hui . En espérant être davantage entendue que lors de la précédente grève générale du 17 octobre . mais , pour de nombreux parents , surtout de jeunes enfants , la course au « placement » a commencé dès vendredi soir : que faire des enfants en ce mardi de grève ? Il faut s' organiser et vite . Davantage encore pour ceux qui n' ont pris que lundi le train en marche . Pascal , perplexe , décroche son téléphone : « Allô , Raphaël a école demain ? Il y avait un mot sur son cahier de texte ? » . A Toulouse , Fabienne et Yann ont anticipé . Enfin « tenté de » en passant une partie du week-end à chercher « la » solution de garde pour les deux gamins , Alice et Nils , scolarisés en primaire : « Comme on travaille tous les deux , en temps normal , c' est déjà une organisation très lourde , soupire Yann . Alors là , c' est carrément la galère ... » Pas de famille directe à Toulouse , des amis empêtrés dans le même problème et les deux baby-sitters habituelles indisponibles ! « Finalement , j' ai dû prendre un jour de repos , les bienfaits de la RTT » , sourit Yann . En espérant que pour la prochaine grève ( des grèves légitimes , ajoute -t-il d' ailleurs ) , l' une des baby-sitters en aura fini avec ses partiels ! A la campagne , les réseaux traditionnels d' entraide sont aussi rattrapés par la vie moderne : « Il y a quelques années , aucun parent n' envoyait son enfant à l' école un jour de grève , remarque Jean-Marc Laffont , directeur de l' école de Samatan ( Gers ) . Aujourd'hui , ces jours -là , nous en avons toujours une dizaine qui viennent et qui sont naturellement accueillis ... » « OBLIGATION D' ACCUEIL » Car , certains parents l' ignorent encore , l' éducation nationale doit assurer partout l' obligation d' accueil . Dans les écoles primaires , rappelle Robert Senty , directeur de cabinet au rectorat d' académie , l' accueil et la cantine sont assurés par les agents territoriaux communaux . Pas sûr que les enfants aient classe , mais ils auront au moins cantine chaude . En revanche , dans le second degré , ce sont des personnels de l' Education nationale qui assurent l' intendance . Du coup , en cas de grève associant tous les personnels ( c' est le cas aujourd'hui ) , les élèves risquent fort de manger froid : « Mais il y a forcément un accueil , assure Robert Senty . Au collège comme au lycée , les chefs d' établissement , mêmes grévistes , sont obligés d' assurer la continuité du service public et la sécurité des élèves sur place » Mais pour les lycéens et les grands collégiens , c' est souvent « journée libre » avec l' assentiment des parents : « Les élèves vont en ville et ils vont manger au MacDo ! » , lance Elodie , 15 ans , collégienne à Toulouse . De l' influence des grèves enseignantes sur les habitudes alimentaires des ados , voilà un beau sujet de colloque . Daniel HOURQUEBIE