_: POLÉMIQUE - LUCIEN ABENHAÏM , ANCIEN DIRECTEUR DE LA SANTÉ , AFFIRME QU' IL AVAIT INFORMÉ LE MINISTRE Morts de la canicule : « Mattéi était au courant » Le professeur Lucien Abenhaïm , ex-directeur général de la Santé refuse toute responsabilité dans la vague de décès consécutive à la canicule . Hier matin , interviewé par la BBC , il déclarait : « J' ai démissionné parce que le ministre de la Santé , parlait aux radios , disant qu' il n' avait pas été informé ou alerté par la direction générale de la Santé d' un certain nombre de choses mais il avait été alerté . J' ai démissionné pour pouvoir m' exprimer et expliquer calmement et scientifiquement ce qui est arrivé. » Ce spécialiste de santé publique et d' épidiémologie , professeur agrégé , proclamé en 1997 « scientifique de l' année » par Radio-Canada se demande s' il y a un quelconque système dans le monde qui aurait pu réagir instantanément . En trois nuits , dans la région parisienne , de 10 à 12 000 personnes malades ont été amenées en urgence dans les hôpitaux. » TROIS CAUSES Pour l' ex-directeur général de la Santé français , cette situation résulte de trois causes . La température qui a atteint « des pics jamais vus en France depuis 50 ans , ce qui n' était pas le cas ailleurs en Europe » . Le manque de personnel soignant , particulièrement en août où il est réduit pour cause de vacances . Un manque de prévention qu' il s' empresse aussitôt de minimiser . « Il n' y a eu aucun décès dû à la canicule chez les enfants alors que les vagues de chaleur sont connues pour les mettre en danger . Cela veut dire que de la prévention a été faite de façon efficace . Pour toutes ces raisons , le professeur estime , haut et fort , que la direction générale de la Santé « n' a rien à se reprocher et n' a aucune responsabilité dans ce qui est arrivé. » ENCORE DES MORTS Chez les médecins urgentistes , la colère gronde toujours . Patrick Pelloux , président de l' Association des médecins urgentistes hospitaliers de France ( Amuhf ) , fait remarquer que la canicule n' a pas fini de provoquer des décès et ne se prive pas de le dire et de le faire remarquer . « On ne va pas se taire . On ne va pas minimiser . à l' heure actuelle , on peut penser à un mensonge d' état vachement bien ficelé qui limite les effets de la canicule à la période du 14 au 19 août » . Afin d' obliger le gouvernement à revoir ses comptes et à agir en fonction de ce qu' ils estiment être l' exacte réalité , les médecins urgentistes vont refuser « la prime exceptionnelle aux hospitaliers promise le 16 août par Jean-Pierre Raffarin . « On veut acheter notre silence « , tempête le docteur Patrick Pelloux ; « depuis des mois , nous demandons l' application de la directive européenne , ( elle limite le temps de travail à 48 heures ) . On nous répond qu' il n' y a pas d' argent . Voici qu' on en trouve pour une prime ! Ce dont les hôpitaux ont le plus besoin , c' est qu' on y crée des emplois. »