_: GERS : ANTONIO FERRERA BLESSÉ COUPE DEUX OREILLES ... Une feria entre bonheur et drame C' est sur une touche de drame que se termine la feria 2002 . Antonio Ferrera qui bascule ou se fait prendre par la corne du troisième Hoyo de la Gitana ... et part à l' infirmerie . Blessure sérieuse Vingt centimètres d' une cornada ascendante sur la cuisse droite qui ne touche aucun vaisseau . Antonio Ferrera a été soigné sur place , sous anesthésie générale . Il souffre également d' un léger puntazo sous le bras droit . Il a été transporté à l' hôpital d' Auch pour observation. , mais rien de férocement grave pour celui qui vient de triompher à Madrid et qui , hier , a empoché deux oreilles ... Deux trophées gagnés de haute lutte devant un toro difficile auquel il allait progressivement imposer sa loi à ce fauve qui était sorti du toril comme une bombe . Mais avant il y avait eu deux largas et quelques véroniques débordantes d' ampleur . Devant ces cornes parfois hésitantes et cherchant autre chose que la muleta , il allait dessiner quelques grandes naturelles , qui courrait lentement sur le sable , tirant derrière elle ce fauve ... Aux banderilles , échangées avec Padilla , il comblait l' arène de joie et servait un de ces quiebros dont on parle de longues années . Après deux années où il nous avait paru très hésitant , Juan-José Padilla s' est , hier , livré à fond . Présent dans tous les tiers de la course , il s' est posé devant les cornes de son premier adversaire qu' il intéresse sur les deux mains ... Ensuite c' est à une roulette russe réinventée avec des cornes qu' il se met à jouer , bien décidé à faire humilier Guapeton . Chaque fois , il a pris les banderilles sans se faire prier , se payant même le luxe d' un « violin » . Le public a bien compris cette volonté de bien faire et d' être le torero qu' il est souvent partout , en l' invitant à faire une vuelta à chacune de ses sorties . DES TOROS A LA VICOISE Cette deuxième participation de Fernandez-Meca , à la feria , ne fut pas la plus facile . Le sort lui avait réservé deux toros bien compliqués qui ne lui permirent pas grand chose ... surtout le second , toro jusqu'au bout des cornes , qui avisait dès les premières passes . Il put trouver un peu plus de réussite avec le dernier toro qu' aurait dû combattre Ferrera . Il le brinda à la cuadrilla du torero après avoir donné un agréable festival de cape . Le dernier bicho de la feria se voulait une illustration parfaite du toro vicois ... Parfait de présentation , très bien armé , et avec le sentido de ses cinq années . C' est à quelques millimètres des cornes qu' il enchaînait une faena ... qui faisait tomber le silence sur l' arène . Sur cette redoutable corne gauche , il se paye même le luxe de lui voler quelques passes ... Et sur un dernier coup d' épée il termine Pentecôte 2002 sur une oreille . Ce lot de Hoyo de la Gitana , très bien présenté , finement armé , débordant de codicia et de sentido était la course idéale pour finir sur une note vicoise . Voilà une feria qui avec ses dix oreilles , depuis samedi , renoue avec le succès ... mais qui reste dans cette auréole de légende , entre bonheur et drame . Fiche technique . - temps ensoleillé et chaud , plus de billets , six toros de Hoyo de la Gitana , bien présentés , lot homogène , tous deux piques , le sixième trois . Châtiments reçus avec bravoure . Maniables à la muleta , à l' exception du dernier , débordant du sentido de cinq ans . Stéphane Fernadez-Meca ( bleu Méditerranée en colère et or ) , au premier , deux pinchazos , une demie lame , une entière , trois descabellos , sifflets ; au quatrième , deux pinchazos , silence ; au dernier , une entière , une oreille . Juan-José Padilla ( bleu tempête des Caraïbes et or ) , au deuxième , une demie et un descabello , vuelta ; au cinquième , une entière , pétition d' oreille et vuelta . Antonio Ferrera ( violet archevêque intégriste et or ) , au troisième , un pinchazo et une entière , deux oreilles , blessé à l' estocade .