_: Le hip-hop mis à toutes les sauces Pour leur septième édition , les Rencontres de La Villette provoquent , entre autres , des croisements entre danse hip-hop et danses traditionnelles venues d' un peu partout . Les Rencontres de La Villette se déroulent jusqu'au 9 novembre Les Rencontres de La Villette , jusqu'au 9 novembre . Accès porte de Pantin ( métro ligne 5 ) . Bus : lignes PC , 75 , 151 . Voiture : suivre le fléchage parc de La Villette ZSud ( parking payant sous la Cité de la musique ) .. La diversité demeure le maître mot de ces dix-huit journées de spectacles , de rencontres et de débats , où des formes , d' habitude en marge , prennent le devant de la scène . Hip-hop , rap , films , pièces de théâtre , tous les artistes présents portent un regard décalé sur le monde , osent bouleverser des pratiques qu' on dirait presque établies . C' est singulièrement le cas du programme hip-hop de cette édition . Il se voit dévoyé de ses figures habituelles - le défi , la battle , le demi-cercle , l' individu solitaire en recherche d' équilibre sur la tête , etc . - , comme c' est déjà le cas à Suresnes , pour mieux se frotter à d' autres cultures moins proches de la danse contemporaine que des danses traditionnelles venues d' Afrique et d' ailleurs . N' est -ce pas pour le hip-hop un moyen de faire retour à ses origines ? N' est -ce pas non plus une façon pour les artistes qui inventent des façons neuves de se mouvoir , de court-circuiter les formes " classiques " du hip-hop , d' inventer , de détourner , de raconter leur propre histoire ? Où l' on voit que le hip-hop peut servir à la fois de grille de lecture et de tamis . Ainsi en va -t-il de A Sogol ( " grand-père " en camerounais ) , fruit du travail , au sein de la compagnie Pambe Dance Company , de Jean-Claude Pambè Wayack ( un ancien de Macadam ) et de Bernard Wayack Pambè , son neveu . D' origine camerounaise , les deux athlètes abordent le hip-hop tout en flirtant avec la danse africaine . Dès lors , plusieurs pratiques s' emparent d' un même corps : les rotations des mains , celles des poignets relèvent moins du " smurf " que d' une esthétique venue du Sud . Ce corps scindé en plusieurs influences se lit aussi à plein depuis le partage des rôles sur scène , chacun des deux interprètes prenant en charge une part de l' héritage . Tandis que le neveu ( Bernard ) danse un hip-hop qu' on dirait timide , moulé dans la pratique traditionnelle , l' oncle ( Jean-Claude , qui a reçu une formation de jazz-rock , connaît le funk et la soul ) innove , modernise les pas . C' est comme si l' un évoluait pieds nus sur la terre battue tandis que l' autre tournerait sur sa tête à même le bitume . Un " blues " venu d' Amérique vient compliquer les influences et jeter des ponts entre le hip-hop , né à New York , et cette musique née dans les plantations du sud des États-Unis . Les deux compères exécutent quelques figures breakées au sol , une jambe pliée , le crâne à la renverse . Quand le hip-hop met en scène à ce point sa très courte histoire , qu' il passe dans le corps de ceux qui ont grandi avec lui , on se dit que cette forme a encore de beaux jours devant elle . Il en est d' autres qui métissent tant et si bien hip-hop et danses de tradition que c' est tout le dispositif scénique qui mute . C' est le cas avec la compagnie malgache Up the Rap , qui présente Rah ? Ay ( Ce qui nous appartient ) . Le caractère vindicatif , furieusement solitaire du danseur de hip-hop se dissout ici . Il s' agit d' une ambitieuse tentative de mise en scène d' un pays à travers ses pratiques chorégraphiques . Le résultat demeure inégal , volontiers proche du sketch , et l' on aurait aimé un propos plus ramassé sur une trame plus évidemment dédiée au mouvement pur . La menace , à ce stade , c' est de voir coexister , non sans mal , des comportements qui s' opposent - la solitude , le groupe - sans parvenir à créer un liant entre eux . Les six interprètes évoluent de concert , orchestrant les mêmes pas . Avec eux , le défi s' abolit dans un consensus .