_: Retraites Pressions du MEDEF pour allonger la durée de cotisation L' alignement du régime de retraite des fonctionnaires sur celui du privé est présenté par le gouvernement comme une mesure d' " équité " . C' est en réalité un préalable nécessaire pour allonger ensuite la durée de cotisation de l' ensemble des salariés . Autrement dit , au petit jeu de l' équité vers le bas , tout le monde sera perdant ... Il suffit , pour s' en convaincre , d' écouter le président du MEDEF , qui , en la matière , prend moins de pincettes que Jean-Pierre Raffarin : " L' idée est maintenant acceptée qu' il existe dans la fonction publique par rapport au privé une sorte de privilège à la retraite , a martelé Ernest-Antoine Seillière , dimanche soir sur France 3 . Nous disons bien entendu que , si le gouvernement rétablit l' équité sur quelques années , il aura fait quelque chose de fondamental qui aura allégé le coût pour le contribuable , souvent salarié du privé . Mais nous savons très bien que la retraite de l' ensemble des salariés qui sont dans le privé ne pourra pas être servie si on ne fait pas également une réforme sur l' ensemble des salariés du privé . Cette réforme devra être faite très progressivement et devra faire l' objet d' un arbitrage du gouvernement . " Sur la méthode , Ernest-Antoine Seillière estime que " la décision appartient au gouvernement , et qu' il n' est pas nécessaire d' engager une négociation avec les syndicats . Raffarin peut consulter , mais négocier , ça veut dire que l' on fait un accord et que c' est sur la base de cet accord que les choses se mettent en place . Mais l' âge légal de la retraite , ce sont des textes , des décrets . Ce n' est pas une négociation . " Surprenant , de la part de ce président du MEDEF , qui défend mordicus les vertus de la négociation , du " dialogue social " quand ils permettent un recul des droits des salariés . On se souvient de ses sorties virulentes contre le carcan de la loi , l' " autoritarisme " du gouvernement qui s' opposait au PARE . Mais , dans l' affaire des retraites , le MEDEF est certain que les décisions du gouvernement iront dans le sens de ses intérêts . Dès 2000 , dans le cadre de sa " refondation sociale " , le patronat a inscrit noir sur blanc ses exigences en matière de retraite , avec un calendrier très précis . Son projet , " réaliste , cohérent , nécessaire " , prévoyait naturellement un blocage des cotisations - pas question , pour le patronat , de mettre un sou de plus pour la retraite des salariés . " À partir de 2004 , pouvait -on lire , la durée de cotisation sera allongée d' un trimestre chaque année , tout comme l' âge pivot pour pouvoir bénéficier du taux maximum du régime . En 2023 , l' âge pivot de départ à la retraite redeviendra 65 ans et la durée de cotisation sera de 45 ans . Il s' agit donc d' une évolution très progressive et en fait d' un simple retour à la situation d' avant 1980 , époque à laquelle la durée de vie des Français était bien plus courte qu' aujourd'hui . " En théorie , le projet concernait seulement les retraites complémentaires , gérées paritairement . Mais le MEDEF écrivait qu' " il est certain que le régime général devra se réformer , et que cette réforme ira inévitablement dans le sens de projet du MEDEF " . Le patronat ne se gênait pas pour préconiser l' alignement du public sur le privé , et l' instauration de fonds de pension .