_: Licenciements . L' État appelé à la rescousse de STMicro Le CCE de STMicroelectronics lance une action en justice contre la restructuration et en appelle à l' intervention de l' État . Vêtus de tee-shirts " ST , Sans Travail " , frappant de toutes leurs forces sur un échafaudage métallique , quelque trois cents salariés du site STMicroelectronics de Rennes ont manifesté hier matin devant le siège de l' entreprise , au bord du périphérique parisien , à Montrouge . À l' intérieur se tenait le comité central d' entreprise au cours duquel la direction comptait présenter son projet de restructuration entraînant la fermeture de leur usine , implantée à Rennes en 1966 , et où sont actuellement fabriquées des puces " six pouces " . Un plan qui mettrait sur le carreau 465 salariés en CDI et 135 intérimaires . Dans le cadre d' un plan de restructuration mondial qu' elle dévoilera en octobre , la direction du groupe franco-italien ( 43 000 salariés dans le monde ) veut délocaliser la moitié de la production des puces six pouces d' Europe et des États-Unis vers d' autres sites des pays développés , ou vers l' Asie ( cf. l' Humanité du 28 août ) . En France , ce serait la première fois que ST licencierait . " Nous avons refusé de prendre les documents concernant le plan et avons quitté la réunion , expliquaient en fin de matinée les délégués syndicaux centraux . Comme ce projet de fermeture fait partie d' un plan plus vaste qui sera présenté en octobre , nous estimons que nous n' avons pas les informations nécessaires . " Le CCE a décidé de lancer une action en référé contre la tenue de la prochaine réunion le 17 septembre , qui doit marquer le lancement de la procédure de " plan de sauvegarde de l' emploi " . De son côté , la direction cherche à négocier avec les organisations syndicales un " accord de méthode " sur la restructuration . Les discussions ont été ouvertes au printemps , avant même l' annonce officielle du plan , mais n' ont pas abouti . Elles doivent reprendre vendredi . " On sait ce qui se cache derrière , la direction veut nous faire accompagner la fermeture " , explique le délégué syndical central CGT Marc Leroux . Même réserve chez le DSC CFDT Pierre Henry : " Je suis de la vieille école , l' école de Lip . À l' époque , on disait qu' " un licenciement , ça ne se négocie pas , ça se refuse " ! Pour l' instant , on n' est pas dans une logique de plan social , on pense que le site de Rennes a un avenir . Il est rentable , même s' il l' est moins qu' une usine à Singapour . " Lundi , les représentants du personnel seront reçus par Nicole Fontaine , ministre de l' Industrie . L' État français contrôlant , de même que l' État italien , 17 % du capital de STM , au travers d' Areva et de France Télécom , les syndicats demandent son intervention . " Nous demandons à l' État non pas de l' argent , mais une volonté politique . Il a versé des subventions à STM pour le site de Crolles , nous lui demandons d' exercer son droit de contrôle sur l' entreprise , pour s' opposer à la fermeture . " " Depuis le début de l' année , on sentait que les choses ne tournaient pas normalement , raconte Sylvie Periane , entrée dans l' entreprise en 1983 . Mais ST a traversé tellement de crises que les salariés se disaient que ça allait passer comme les autres fois . Certains sont tombés de l' armoire il y a dix jours . " " On leur disait depuis longtemps qu' un mauvais coup se préparait , mais les CDI ne voulaient pas entendre , raconte Marc Bonneau , intérimaire . Nous , on a plus d' expérience , on s' est fait avoir dans d' autres boîtes . Certains ont connu le même scénario chez Mitsubishi . Maintenant , on est inquiets . Où est -ce qu' on va retrouver du travail dans la région ? " Alors que leurs missions se terminent fin septembre ou octobre , la direction les renverra tous chez eux mi-septembre , ce qui diminuera presque par deux les effectifs en production . " Ils veulent nous démobiliser , constate Marc Bonneau . Une quinzaine d' entre nous au moins vont attaquer aux prud'hommes pour recours abusif à l' intérim . Et on fera le tour des sites STM pour informer les intérimaires sur leurs droits . "