_: AZF . TotalFinaElf tire un trait sur AZF Le groupe Grande-Paroisse a annoncé hier la fermeture définitive du site chimique détruit par l' explosion du 21 septembre . La sirène qui , hier matin vers 10 h 30 , a longuement retenti sur tout le Sud toulousain annonçait aux salariés d' AZF comme à ceux de l' ensemble du pôle chimique ce que tous redoutaient , à savoir la fermeture totale de l' usine . Lors de la réunion extraordinaire à Paris du comité central d' entreprise , qui se tenait au même moment , la direction de Grande-Paroisse , appartenant au groupe TotalFinaElf , a confirmé sa décision de stopper définitivement toute activité sur le site AZF , là où le 21 septembre dernier s' était produite l' explosion meurtrière . La colère des salariés présents a très vite pris le pas sur l' émotion . Vers midi , ils ont décidé avec de nombreux collègues venus de la de la SNPE toute proche de bloquer , devant la porte B , la circulation sur la route d' Espagne qui longe , à la sortie de Toulouse , toute la plate-forme chimique . Ouvrier depuis vingt ans à AZF , Daniel est sous le choc de l' annonce patronale . " On s' y attendait un peu , mais comme tous mes copains on refuse de porter le chapeau et de subir encore une fois comme salarié les conséquences . " Il ne veut pas oublier que 21 de ses collègues sont morts ce vendredi noir de septembre sur le lieu de travail. & 194;& 182;gé de quarante-six ans , Daniel ne sait pas ce qu' il va devenir . Son épouse travaille à Toulouse , ses enfants y étudient , il se refuse à l' idée d' être contraint de quitter la Ville rose . Les salariés et les syndicats CGT , CFDT , CGC , FO s' affirment d' autant plus exaspérés que , depuis plusieurs semaines , ils se prononcent en commun pour une reprise progressive et sécurisée des autres activités chimiques de production qui n' avaient pas été directement touchées par l' explosion . Au nom de l' intersyndicale du pôle chimique Toulousain , Armand Cassé Cassé , secrétaire du comité d' entreprise d' AZF , a sévèrement critiqué la décision de TotalFinaElf . " Ce sont encore les salariés qui vont avoir le plus à souffrir , a -t-il insisté , alors qu' en revanche , par cette décision de fermer l' usine AZF que rien ne justifie , la direction de Total se dérobe à une réglementation beaucoup plus sévère pour assurer la sécurité sur les sites chimiques . " Il devait également dénoncer l' attitude jugée " démagogique et non fondée sur la raison " de certains élus et médias , avant d' appeler les salariés à rester mobilisés pour s' engager sur de nouvelles actions . Une assemblée générale est prévue pour lundi matin 15 avril . L' annonce récente de Lionel Jospin de renvoyer après les élections toute décision sur le devenir des autres entreprises du pôle chimique soulève un vent de critiques chez les salariés toulousains de la chimie . D' autant plus que la SNPE , Raisio et Isochem ont déposé des dossiers de reprise d' activité , qui ont obtenu le feu vert d' organismes locaux comme le comité départemental d' hygiène . Réagissant à la décision de fermeture d' AZF , Charles Marziani , conseiller régional et secrétaire de la de la Fédération communiste de Haute-Garonne , a indiqué que le groupe Total " ne pourra pas s' en tirer comme cela , ils portent les responsabilités de la catastrophe , donc de la reconstruction et de la réindustrialisation du site " .