_: INSEE : les compteurs sont dans le rouge Les nouvelles prévisions de l' INSEE ne sont guère rassurantes . D' ici à la fin de l' année 2003 , le chômage en France devrait atteindre 9 , 6 % de la population active contre 9 , 3 % actuellement ( 8 , 6 % en mars 2000 ) . De même , la croissance s' établirait à 0 , 8 % en moyenne sur 2003 pour la France , et à 0 , 5 % pour la zone euro ( la croissance en France était de 4 , 2 % en 2000 ) . Francis Mer avait lui-même réviser les chiffres du gouvernement il y a deux jours . Dès lors , comment ces chiffres vont influencer le débat sur les politiques économiques et sociales alors que le même Francis Mer , dans les lettres de cadrage envoyées du mois de mars , demandait la plus grande rigueur aux ministres ? Le gouvernement a d' ores et déjà prévu 0 % de croissance des dépenses budgétaires dans la prochaine loi de finances pour 2004 . Il fait fi des besoins sociaux et sociétaux absolument énormes que les différents mouvements expriment aujourd'hui , que ce soit pour la retraite , le service public , la santé , l' éducation , la formation tout au long de la vie . Au-delà des aspirations sociales , ce sont la croissance et l' économie qui l' exigent . Ce débat doit être d' autant plus vif qu' après la levée des " incertitudes " liées à une guerre rapide en Irak , les acteurs économiques n' ont toujours pas " modifié leurs anticipations " : carnet de commandes qui stagnent , moral des ménages toujours à la baisse et investissement en berne . En fait , l' INSEE veut voir pour le second semestre la promesse d' une " consolidation de la reprise " . Mais une menace pèse sur tout semblant de reprise : celle du taux de change de l' euro face au dollar . L' appréciation de la monnaie européenne face au billet vert constitue un vrai problème pour l' économie de la zone en pénalisant les exportations . " C' est particulièrement vrai pour une Allemagne en récession et qui s' avère être le plus gros exportateur européen " , notent les économistes de l' INSEE . Ils notent également que les baisses successives des taux d' intérêt de la BCE " n' ont pas compensé les effets de la hausse de l' euro " . Pour sortir de ces contradictions et d' une situation aussi dégradée , peut -on continuer à comprimer les dépenses sociales ? Le 26 juin prochain s' ouvre au Parlement le débat sur la loi d' orientation budgétaire pour 2004 . Ne serait -ce pas l' occasion de poser la question ?