_: Le PDG de Vivendi s' adresse aux salariés Jean-René Fourtou annonce le déblocage prochain de 2 milliards d' euros , mais le flou sur l' avenir du groupe est toujours aussi grand . Les événements et les rumeurs ont précipité , la semaine dernière , le cours de l' action Vivendi dans les eaux profondes . Le PDG Jean-René Fourtou a réagi à cette situation . Il a adressé dimanche soir une lettre aux salariés et aux actionnaires en leur déclarant : " Salariés du groupe , actionnaires du groupe , je vous dois la vérité . " Mais les syndicats s' estiment très peu informés sur la situation réelle de leur entreprise et pas du tout consultés sur l' avenir . Mohammed Marham , délégué FO à l' Instance de dialogue social européenne ( IDSE ) , explique qu' il a envoyé " le 11 juillet un courrier à Jean-René Fourtou pour lui demander de tenir informés les salariés des événements " . Peine perdue , c' est par e-mail que le délégué syndical a appris la vente de la maison d' édition Houghton Mifflin , le 13 août . La vérité promise par Jean-René Fourtou arrive à chaque fois un peu tard puisque les salariés et leur représentant sont souvent avertis " par voie de presse " , comme nous l' explique Roger Lechevestrier , délégué CFTC à l' IDSE . " Nous aimerions être informés de ce qui se passe à propos d' éventuelles pertes d' emplois lorsque des sociétés seront cédées . Nous n' avons aucune présentation stratégique de la part de la direction et nous sommes très inquiets de ce qui peut être annoncé , j' ai peur que les salariés laissent des plumes dans cette histoire " , indique Roger Lechevestrier . Pour la fédération interco de la CFDT , " tout semble fait dans la précipitation pour répondre aux attentes des marchés , sans ligne directrice , et bien sûr , sans aucune concertation " . Jean-René Fourtou annonce dans sa lettre avoir négocié rapidement début juillet " avec sept banques une facilité de trésorerie d' un milliard d' euros " . Il précise également qu' une deuxième ligne de crédit de deux milliards devrait être bouclée d' ici la fin de septembre au plus tard , afin de faire face aux échéances de paiement jusqu'à la fin de l' année . Michel Bacher , délégué CGC à l' IDSE , dénonce le rôle joué justement par les banques qui s' apprêtent , selon lui , à " dépecer le groupe " . " Les banques jouent un rôle dans l' économie pure et non dans l' économie sociale . On parle de vendre des actifs mais on oublie de dire qu' il s' agit d' entreprises dans lesquelles travaillent des salariés " , s' indigne le syndicaliste , estimant que " la seule chance que les banques réagissent différemment peut venir d' une intervention de l' État . Celui -ci possède des parts dans certaines banques . Il pourrait ainsi intervenir pour que des conditions favorables de financement soit proposées " . En effet , Jean-René Fourtou et son équipe négocient âprement les futures lignes de crédit bancaire et le PDG avoue lui-même dans sa lettre : " Nous passerons donc le cap difficile ( ... ) mais à un prix élevé . " Les institutions bancaires négocient des taux d' intérêts très importants contre des prêts . Certains estiment même que la baisse du cours de l' action Vivendi pourrait leur profiter : en laissant mijoter Vivendi dans ses difficultés financières , les banques sont en position de force pour proposer un crédit à taux prohibitifs . Ce qui ne manquerait pas d' alourdir la dette du groupe et de provoquer un gâchis de ressources financières .