_: MEDEF . Le baron en veut toujours plus En marge de l' université d' été du patronat , Ernest-Antoine Sellière demande au gouvernement d' accélérer les " réformes " . La une du Figaro et une pleine page d' interview dans les pages saumon du quotidien , un long entretien sur une radio , la rentrée d' Ernest Antoine Seillière est digne de celle d' un Premier ministre . " Normal " , diront certains , tant le patron du MEDEF se comporte comme un maître d' école avec le gouvernement , distribuant bons et mauvais points , encourageant ou gourmandant les ministres . La preuve , son utilisation du pronom " on " lorsque Ernest Antoine Seillière parle du gouvernement : " On va être obligé d' aller à Bruxelles se soumettre à l' examen des commissaires " expliquait -il hier matin . Une confusion des genres qui démontre bien que l' organisation patronale , le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin et la droite parlementaire marchent main dans la main . Le MEDEF qui s' était donné un an pour juger l' action du gouvernement rend un verdict sans surprise : satisfaction sur toute la ligne . Son président trouve même " formidable " la dernière idée du gouvernement : supprimer un jour férié pour financer le plan de solidarité envers les personnes âgées . Une proposition qui le réjouit surtout car elle va dans le sens du principe de l' augmentation du temps de travail , le grand cheval de bataille de l' organisation patronale . " L' idée qu' on puisse se dire qu' on va régler des problèmes en travaillant plus est une grande première en France , en tout cas depuis cinq ou six ans " assure le Baron pour qui , " l' illusion qu' on peut avoir une solidarité plus forte , faire fonctionner le système français , avec l' oeil sur les loisirs , est une époque révolue " . C' est sur ce sujet du " temps de travail " que le Medef entend mener ce qu' Ernest-Antoine Sellière appelle la " bataille des mentalités " , pendant véritable de la " bataille des idées " sur la " valeur travail " dont Alain Juppé a fait un axe central de l' activité de L' UMP . C' est d' ailleurs l' un des thèmes retenus à l' université d' été de l' organisation patronale , qui a débuté hier à Jouy-en-Josas . 2 500 patrons y seront pour réfléchir sur le thème de la " grande transformation " , dans laquelle les entreprises ont un rôle majeur à jouer pour " faire en sorte que la France réussisse , en dépit bien entendu des résistances " explique le patron des patrons . Les résistances ? Essentiellement le " conservatisme " de certains syndicats assimilés à un " monolithisme social dépassé ... Il faut accepter que l' entreprise puisse négocier et , le cas échéant , déroger aux accords collectifs " explique , sans fard , le président du Medef . La rigidité et l' autoritarisme du gouvernement face aux puissants mouvements sociaux du printemps et de l' été permettent à Ernest-Antoine Sellière d' afficher son optimisme . " La réforme est lancée , avec , bien entendu , des difficultés et des résistances . Mais l' opinion a compris qu' il fallait bouger et que l' action des pouvoirs publics , prudente mais déterminée , allait dans ce sens . Elle a , semble -t-il , compris ( ... ) que la question de la compétitivité est fondamentale " assure -t-il . Selon lui , pas question de changer de cap malgré une économie en panne , au contraire : " Nous pensons que la France a atteint le point bas de la conjoncture ( ... ) . Il n' y a pas de raison de ne pas accélérer la réforme " , martèle -t-il . Une " réforme " devant , selon lui , s' inscrire dans le fil de " la réforme des retraites qui est un vrai pas en avant . " " Toujours plus " : c' est le credo du Medef . Toujours plus de baisse d' impôts car " la taxation dans notre pays dépasse de loin ce qu' elle est dans les autres pays " . Toujours plus de " diminutions des dépenses publiques car , sans réduction de celles -ci , nous ne trouverons pas les ressources nécessaires au financement de l' innovation et de la recherche , qui sont la clé de notre croissance " affirme le patron des patrons . Toujours plus de cadeaux au patronat , comme " l' allégement de la taxe professionnelle et un aménagement du crédit d' impôt recherche , afin de faciliter l' investissement et l' innovation " , assure t -il . En réalité , toujours plus de détermination à imposer un libéralisme débridé . Une détermination , que même le succès de la manifestation anti-OMC " Larzac 2003 " n' a pas entamé . " ' Un autre monde est possible ' est une formule extraordinairement romantique , extraordinairement désespérée d' ailleurs " explique Ernest-Antoine Sellière , " nous , nous pensons qu' il n' y a en réalité qu' un seul monde , celui dans lequel nous sommes et dans lequel il faut réformer pour réussir . " La gauche , les altermondialistes , les syndicalistes , les progressistes sont prévenus . Le Medef n' acceptera en aucun cas que le gouvernement ralentisse le rythme .