_: AUTOMOBILE . Nissan dope les comptes de Renault Les deux constructeurs commencent à fabriquer des véhicules ensemble . Mais si l' État français poursuivait son désengagement , Renault pourrait se retrouver fragilisé . Alors que Renault a annoncé la semaine dernière une baisse de 2 , 88 % de son chiffre d' affaires consolidé au troisième trimestre , son partenaire japonais Nissan prévoit un chiffre d' affaires pour l' année ( l' exercice se clôturant le 31 mars 2003 ) en croissance de 9 , 7 % . Carlos Ghosn , le PDG de Nissan , prévoit d' atteindre un bénéfice net de 4 , 2 milliards d' euros , en hausse de 31 , 6 % . Certes , il faut se garder de comparer des carottes avec des navets , car depuis le début de l' année le chiffre d' affaires de Renault est en hausse de 2 , 57 % et ses ventes mondiales sont quasiment stables sur les neuf premiers mois , à 1 818 116 véhicules , malgré un marché automobile qui , en Europe de l' Ouest , commence à souffrir du retournement de conjoncture . On fera aussi observer que , dans le cadre de ce que les deux constructeurs ont baptisé l' Alliance , les performances semestrielles de Nissan bénéficieront à Renault , actionnaire à 44 , 4 % du constructeur japonais . Dans ce contexte , Renault devrait cette année afficher des bénéfices au moins équivalents à ceux de PSA Peugeot Citroën , qui s' annoncent pourtant record . Enfin , grâce à ses parts dans Nissan , à l' heure où les valeurs vedettes ne cessent de jouer au Yo-Yo , Renault est le seul groupe du CAC 40 à afficher une performance boursière positive depuis le début de l' année . Cependant , si à l' évidence Renault profite financièrement aujourd'hui des résultats de Nissan , on ne peut écarter le risque d' un déséquilibre qui fragiliserait le constructeur français pour lequel la participation de l' État français au capital constitue toujours une garantie contre d' éventuels prédateurs . Pour l' heure , ce risque n' est pas à l' ordre du jour mais pourrait surgir si le gouvernement s' obstinait dans une politique de désengagement pour trouver de l' argent frais . Il reste qu' aujourd'hui l' Alliance Renault-Nissan commence à prendre forme avec le lancement de plates-formes communes . Ainsi les deux firmes viennent de lancer en Espagne leur première production croisée , avec la fabrication dans l' usine Nissan de Barcelone ( où sont également produits le 4 x 4 Nissan Terrano et l' Almera Tino ) d' un fourgon compact X83 qui sera commercialisé dans trois mois sous trois noms différents : Renault Trafic , Nissan Primastar et Opel Vivaro . Le site catalan a bénéficié pour ce projet d' un investissement de 240 millions d' euros , dont 168 millions apportés par Renault , responsable du développement du produit . En fait , avec ce fourgon , l' Alliance consacre un ménage à trois . Depuis 1996 , Renault fabriquait , en effet , avec l' américain General Motors ( GM ) , ses fourgons Trafic dans l' usine britannique GM de Luton . Mais comme Renault a gagné cinq points de parts de marché en six ans depuis le renouvellement de sa gamme de véhicules utilitaires légers , il recherchait un site pour augmenter sa production . Il a donc saisi l' opportunité de finaliser une production croisée avec son partenaire Nissan dans l' usine de Barcelone qui pourrait aussi fabriquer le Kangoo ...