_: Expertise . Les hausses de tarif des assurances . Chasseurs de primes en liberté Les faits 1 ) Rien n' est encore bouclé mais tout est en place pour que l' an prochain , en fait dès le 1er janvier , le tarif de votre police d' assurance connaisse une augmentation qualifiée , dans les milieux autorisés , de très sensible . L' envolée prévisible des primes vise d' abord les PME-PMI : jusqu'à 20 % pour les dommages , jusqu'à 40 % pour la responsabilité civile . Pour les grandes entreprises , les majorations seront de l' ordre de 20 à 25 % concernant les dommages mais elles vont culminer à 100 % , voire plus , en ce qui concerne la responsabilité civile . Quant aux particuliers , la Fédération nationale des syndicats d' agents généraux d' assurance ( AGEA ) prévoit une hausse de 5 à 6 % des tarifs . 2 ) Parallèlement à cette hausse , les compagnies se montrent de plus en plus exigeantes pour assurer les biens des municipalités . Ainsi la ville de Perpignan est aujourd'hui son propre assureur et Le Havre pourrait prochainement se retrouver dans le même cas . Ces situations de carence pourraient se multiplier car l' an prochain un tiers des collectivités locales devront renouveler leur dossier et les assureurs , s' appuyant sur le " taux de sinistralité " de certaines villes de banlieue ou de communes particulièrement exposées aux risques naturels , prévoient une multiplication par deux ou trois des primes . 3 ) La flambée des primes atteint des sommets pour les chirurgiens , les gynécologues obstétriciens et les anesthésistes . Depuis la loi Kouchner du 4 mars 2002 sur les droits des malades , deux des principaux assureurs ont décidé de résilier leurs contrats . Pour sortir d' une impasse totale , le gouvernement a dû aménager la loi et les assureurs , en contrepartie , ont créé le groupement temporaire des assureurs médicaux ( GTAM ) qui a décidé de fixer ces tarifs annuels pour les cliniques ayant une activité en gynécologie-obstétrique dans une fourchette de 0 , 9 % à 1 , 4 % du chiffre d' affaires . Les questions 1 ) Quels arguments avancent les compagnies d' assurance pour justifier ces hausses tous azimuts ? Les assureurs s' appuient à la fois sur une montée du nombre des sinistres et sur une augmentation du coût moyen de ceux -ci . Hausses des montants de la réparation des préjudices corporels et matériels , surtout ceux résultant des accidents de la route ; tribunaux qui ont tendance à rechercher systématiquement un responsable pour indemniser les victimes ; arrêts de la chambre civile de la Cour de cassation du 28 février reconnaissant de manière extensible la faute inexcusable des employeurs lors de dommages causés aux salariés ; tempêtes et inondations à répétition ; terrorisme international , et même , perspective d' une guerre contre l' Irak , qui contraignent les assurances à payer plus cher leur réassurance . 2 ) Existent -ils d' autres données que les compagnies rechignent à mettre sur la place publique ? Les explications " techniques " avancées par les assureurs ne sont , à l' évidence , pas exclusives . Ainsi , le matelas financier de ces entreprises ne leur est plus d' un grand secours tant les marchés boursiers ont fondu . Leurs actifs se sont dépréciés d' un côté , les turbulences des marchés financiers rendent aléatoires tous placements , de l' autre . Faire supporter les pertes par les assurés est plus sûr . Ainsi , concernant la hausse des tarifs appliqués aux obstétriciens et autres anesthésistes , Alain Michel Ceretti , président du Lien et porte-parole des associations de patients , s' indignait dans le Monde du 20 décembre : " les assureurs prétextent une explosion des contentieux pour justifier leur attitude ; or , les litiges sont en baisse entre 2000 et 2001 . " Notre conclusion Les prétextes avancés par les compagnies pour augmenter leurs tarifs avaient déjà servi l' an dernier . Serviront -ils ad vitam æternam ? Les associations de consommateurs font remarquer que les contrats multirisques habitation comportent un volet " catastrophes naturelles " et qu' il est donc anormal que l' argument serve à justifier les hausses . De plus , quand les marchés boursiers flambaient , jamais les assureurs n' ont baissé pour autant leurs tarifs . Tout juste étaient -ils prêts à casser les prix , dans les années quatre-vingt , auprès des collectivités locales , quand le marché était dopé par la décentralisation . Aujourd'hui , les profits sont ailleurs et passent par la hausse des tarifs .