_: Alimentation . Des OGM mieux contrôlés dans nos assiettes L' adoption par le Parlement européen de règles d' étiquetage et de traçabilité des OGM ouvre la voie à la levée du moratoire . Les OGM au bout des fourchettes , c' est pour la fin de l' année ! L' adoption par le Parlement européen , mercredi , de règles sur l' étiquetage et la traçabilité des organismes génétiquement modifiés ( OGM ) donne le feu vert à la levée du moratoire sur leurs autorisations . Cette suspension avait été décidée en 1998 face à l' inquiétude de l' opinion . Il était fondamental , aux yeux des sept pays qui l' avaient adoptée , d' instaurer un système d' information sur les produits qui permette au consommateur de choisir en toute connaissance de cause . C' est chose faite depuis mercredi : la présence d' OGM dans les aliments destinés aux animaux ou aux humains devra obligatoirement être signalée si elle est supérieure à 0 , 9 % par ingrédient . Ces règles ne concernent cependant pas les produits issus d' animaux nourris aux OGM , cette disposition étant impossible à mettre en place d' après les experts . Roselyne Bachelot-Narquin , " attachée à ce que le consommateur garde le choix entre produits " avec " et " sans OGM " " , accueille cependant " favorablement " ces dispositions . Les nouvelles mesures européennes surviennent dans un contexte de forte pression de la part des États-Unis . Le lobby agrochimique mise depuis des années sur le marché des OGM pour compenser la stagnation de celui des pesticides . Les agriculteurs américains , qui estiment leur manque à gagner annuel à 300 millions de dollars en raison de l' impossibilité d' exporter leurs produits vers l' UE , s' élèvent cependant contre ces dispositions . Elles prévoient en effet d' imposer une traçabilité totale , " de la fourche à la fourchette " , des produits contenant des OGM . Or 75 % du soja et 34 % du maïs provenant des États-Unis sont issus d' OGM . Le lobby oléagineux redoute tout particulièrement l' obligation d' étiqueter l' huile de cuisson et l' alimentation animale , deux produits majoritairement fabriqués à partir de graines génétiquement modifiées , et , plus encore , celle de séparer le soja modifié du soja classique , jusqu'à présent systématiquement mélangés . Pressions américaines La politique de l' UE , deuxième marché mondial , s' avère cruciale pour les intérêts agrochimiques , car elle possède en outre une influence majeure sur de nombreux pays . L' administration Bush avait déposé plainte , en mai , devant l' OMC contre ce moratoire , stigmatisé comme " illégal , non scientifique et responsable de la famine en Afrique " . Les associations écologistes rappellent , de leur côté , que les solutions techniques sans OGM pour nourrir la planète n' attendent qu' une volonté politique pour être mises en place . Elles font également valoir que ces produits , propriétés de grandes compagnies , menacent de disparition de nombreuses exploitations dans les pays pauvres . Mais le problème est économique avant d' être sanitaire pour les instances dirigeantes mondiales soumises à la pression des lobbies de l' industrie agroalimentaire . Alors que l' innocuité des OGM n' est toujours pas prouvée scientifiquement , un tel enjeu de société aurait mérité une consultation des citoyens plutôt qu' une querelle technocratique sur l' étiquetage .