_: Rentrée scolaire . Gros embouteillage chez les tout-petits Avec une hausse record de 52 800 élèves , les classes de maternelle subissent de plein fouet le baby-boom de l'an 2000 . Les élèves de moins de trois ans risquent d' en faire les frais . Engorgement , bouchon , embouteillage ... Deux jours après la rentrée des classes , le constat tant redouté est sans appel : les maternelles subissent de plein fouet le baby-boom de l'an 2000 . Tous les enfants , " victimes " de parents trop sensibles à la symbolique superstitieuse du nouveau millénaire , sont en effet arrivés , cette année , en petite section . Du coup , les classes " préélémentaires " enregistrent une hausse record de 52 800 élèves . Un trop-plein attendu . Mais qui a , tout de même , semé une belle pagaille dans certaines régions de France . À Champlitte , en Haute-Saône , une soixantaine de parents ont occupé mardi l' école maternelle pour demander la création d' une quatrième classe afin d' accueillir les cent élèves de trois à cinq ans inscrits cette année . Situation encore plus tendue à Paris , où l' on compte 1 900 élèves de maternelle de plus qu' en 2002 . Selon le SNUipp , plusieurs centaines d' enfants de trois ans seraient toujours sur liste d' attente dans la capitale . " Pourtant , relève le syndicat , des locaux sont vacants et , selon les chiffres mêmes de l' académie de Paris , près de 80 enseignants en surnombre sont disponibles mais non affectés ! " Le directeur de l' académie de Paris , Pierre Polivka , le reconnaît sans peine . " Nous avons suffisamment de places , mais pas dans les endroits où vivent les familles . Il y a inadéquation entre les capacités d' accueil et la demande sociale des familles . " Le comptage total des élèves parisiens devait se terminer hier matin . " À partir de là , ajoute Pierre Polivka , qui pointe des problèmes notamment dans les 16e et 17e arrondissements , nous allons ouvrir quelques classes supplémentaires avec des postes que nous avons gardés en réserve . " Pas de quoi fouetter un chat , donc ? Pas sûr . La situation devrait , peu à peu , se débloquer pour les enfants de trois ans , mais le problème reste entier pour les parents qui souhaitent faire entrer leur bambin à l' école dès deux ans . Au final , cette scolarisation précoce pourrait bien faire les frais , selon certains , de ce baby-boom exceptionnel . En Indre-et-Loire , une vingtaine de parents d' élèves de Mosne ont occupé ainsi les classes afin d' obtenir l' inscription de leurs enfants de deux ans . Réponse sibylline de l' inspection académique : " L' accueil des élèves de trois ans est notre priorité , pas celui des deux ans . " De fait , la scolarisation précoce - une particularité française - n' a rien d' obligatoire . Vivement encouragée , notamment dans les milieux sociaux les plus défavorisés , elle reste largement inégalitaire sur l' ensemble du territoire . Dans l' académie de Rennes , par exemple , elle concerne 68 , 3 % des enfants de moins de trois ans contre seulement 11 , 4 % à Paris . En moyenne , ce chiffre est à la baisse : 32 % en 2002 - 2003 , contre 34 , 7 % l' année précédente . Bref , de quoi inquiéter parents et syndicats enseignants , qui redoutent que certaines inspections académiques continuent de rogner sur cette classe d' âge afin d' endiguer le sureffectif qui devrait se poursuivre l' année prochaine . " Notre crainte est que l' on réponde à une hausse démographique par une baisse de la scolarisation en maternelle . Et ça , on ne le veut pas " , résume Luc Bérille , secrétaire général du syndicat SE-UNSA . Comme un cri d' alarme , toutes les fédérations enseignantes ( SE-UNSA , SNUipp , SGEN CFDT , FCPE , PEEP et AGIEM ) viennent d' ailleurs de lancer , pour la première fois , une campagne de promotion de la maternelle . Élaboré au printemps dernier , un quatre-pages , intitulé Pas touche à l' école maternelle ! et tiré à 100 000 exemplaires , détaille ces premières années scolaires et leur rôle à la fois social et pédagogique . Il devrait être diffusé pendant la rentrée auprès du public et des élus locaux . " Il ne s' agit pas de présenter des revendications exclusivement budgétaires , mais de sensibiliser l' opinion à l' importance de la maternelle et de rappeler sa spécificité , précise Nicole Geneix , secrétaire générale du SNUipp . Aujourd'hui , les maternelles sont trop utilisées pour palier les hausses démographiques . " Au passage , les auteurs du texte ne manquent pas de rappeler que la notion d' école publique gratuite , accessible avant six ans , et même dès deux ans , est inscrite dans la loi Jules Ferry de ... 1886 . Un message pour le Luc du même nom ?