_: Jeunesse . Près de 15 000 participants au rassemblement national de la Jeunesse ouvrière chrétienne La JOC fait le plein à Bercy Autour du thème " Vivre ensemble " , les participants ont débattu avec de nombreux invités . Ils refusent d' être les figurants de la société . Les milliers de jeunes qui s' engouffraient et sortaient sans cesse , samedi , du palais omnisports de Bercy , donnaient à cette sorte de monticule herbeux aux entrées qui s' enfoncent comme des galeries , un air de fourmilière . À l' heure de la clôture du rassemblement national de la Jeunesse ouvrière chrétienne , sa présidente Sophia De Oliveira , perchée sur un podium avec les responsables régionaux de son mouvement , rayonne . " Qui pourra dire que ce rassemblement n' est pas réussi ? " , lance -t-elle à des gradins combles , dont l' enthousiasme déborde sur l' espace central de la grande salle . Près de 15 000 jeunes venus de toute la France se sont en effet retrouvés l' espace d' une journée pour échanger sur le thème " Vivre ensemble " . Une journée placée sous le double signe de la foi et de la mobilisation , où se sont succédé à la tribune des " jocistes " , des religieux , des militants associatifs , mais aussi , à leurs côtés dans les débats ou croisés dans les allées du palais , des syndicalistes tels que les secrétaires généraux de la CGT et de la de la CFDT , Bernard Thibault et François Chérèque , des responsables politiques comme la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet , venue assister aux travaux , ou encore Luc Ferry , ministre de l' Éducation nationale . Le fruit d' un an de travail , pour les responsables de la JOC , qui répond à la volonté de relever le défi " de la difficulté du vivre ensemble , explique la présidente du mouvement . Chaque jour , des événements , des comportements nous en montrent la difficulté " . Et de citer pêle-mêle : l' individualisme , la persistance du racisme , la montée de la violence , les discriminations , la précarité , les inégalités , les guerres ... Le thème du rassemblement s' est imposé à la suite du 11 septembre 2001 et , surtout , du séisme du premier tour de l' élection présidentielle d' avril 2002 . L' événement , qui se veut plus qu' un simple rendez -vous , constitue le point d' orgue d' une campagne lancée par la JOC " dans le but de connaître les intentions et les attentes des jeunes vis-à-vis d' une société où les différences économiques , religieuses ou sociales peuvent ressurgir régulièrement " . Une enquête , menée auprès de 30 000 jeunes , a servi de support à cette initiative pour permettre aux participants de mieux cerner le regard que la jeunesse porte sur elle-même . Et d' où il ressort que si souvent les jeunes considèrent sans complaisance leur génération , ils ne se reconnaissent pas dans l' image " négative " que la société et notamment les médias renvoient d' eux-mêmes . Un décalage qui s' observe d' ailleurs dans la perception que les adultes ont de ces jeunes , qui les disent moins " solidaires " qu' ils ne se voient eux-mêmes . Pour nombre de jocistes , ce rassemblement est l' occasion de montrer que les jeunes ne sont pas tels qu' on les dépeint . " Ici , on a à faire à un mouvement de jeunes géré par les jeunes eux-mêmes , explique Annie-Claude , une jeune femme de vingt-sept ans , militante à la JOC dans les Hauts-de-Seine . C' est une dimension que les médias ignorent dans leur présentation de la jeunesse . " A contrario du discours dominant , la JOC entend faire la démonstration qu' " un an après le 21 avril , les jeunes sont mobilisés " . " Des jeunes femmes ont affirmé leur droit à la dignité . Des étudiants se sont mobilisés pour l' égalité des chances dans la formation . Des aides-éducateurs ont revendiqué le droit à un avenir " , égrène Sophia , la présidente de la JOC . Ces luttes , et bien d' autres , se trouvaient au menu des tables rondes qui ont émaillé la journée . Avec un leitmotiv dans le discours de la JOC : faire des " différences de culture , de religion , des situations de vie face à l' emploi , au chômage " , des facteurs de rassemblement des jeunes pour agir . Emblématique de cette volonté , le moment qui a réuni à une même table des jeunes de confessions juive , musulmane et chrétienne , venus faire part de leurs efforts pour faire progresser le dialogue inter-religieux . Mais aussi l' interpellation vigoureuse des jocistes envers Luc Ferry , accueilli sous quelques sifflets , qui était venu leur lire un message de Jacques Chirac . " Saurez -vous nous entendre ? L' école a -t-elle encore les moyens de donner un avenir à chacun ? Le gouvernement est -il prêt à entendre l' angoisse voire la désespérance des jeunes ? " Si les réponses improvisées du ministre sont restées évasives , le message de la JOC , lui , s' est voulu on ne peut plus clair : " Nous ne voulons pas être des figurants dans la société . Nous n' attendons pas que les politiques fassent sans nous et à notre place . Aujourd'hui , nous voulons porter haut notre message . Nous voulons être le haut-parleur des sans-voix , nous voulons interpeller le gouvernement . " Une ambition citoyenne déclinée , samedi , à près de quinze mille voix .