_: Les sans-papiers en appellent en vain à Hugo Sans-papiers Les collectifs de sans-papiers se mobilisent afin de sensibiliser l' opinion sur la lenteur et l' arbitraire des procédures de régularisation . La maison de briques roses était connue pour son hospitalité . Son illustre propriétaire la disait même " inviolable " , lui qui se sentait " frère de tous les hommes et l' hôte de tous les peuples " . Pourtant , les quelques dizaines de sans-papiers qui s' étaient invités samedi dans la maison-musée de Victor Hugo , sous les arcades de la place des Vosges , à Paris , n' ont pu y trouver qu' un bref asile . Arrivés dans l' après-midi , ils en ont été délogés manu militari dans la soirée par des forces de l' ordre n' hésitant pas à forcer la vieille porte de bois de la demeure du poète . En investissant ce lieu symbolique , le neuvième Collectif des sans-papiers entendait protester contre " la politique répressive du gouvernement Chirac-Raffarin-Sarkozy " et refuser la régularisation au rabais ( vignette d' un an ) que celui -ci leur propose . Ils souhaitaient surtout rencontrer le préfet de Paris , Jean-Paul Proust , pour s' entretenir avec lui des centaines de demandes de régularisation déposées depuis un an et demi et qui attendent toujours d' être traitées par ses services . Dominique Bertinotti , maire PS du 4e arrondissement , a servi un moment de médiatrice entre la préfecture , la mairie et les occupants . Elle avait obtenu une rencontre entre le directeur adjoint du cabinet du préfet et les occupants , mais a jeté l' éponge , " écoeurée " par certains " extrémistes " qui exigeaient de parler au préfet en personne . C' est alors que les policiers ont décidé de passer à l' action . Tout le monde dehors . Le scénario est quasi identique pour la Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers dont plusieurs centaines de membres ont occupé le gymnase Léo-Lagrange de Pantin ( Seine-Saint-Denis ) de vendredi à samedi matin . Leurs revendications concernent l' examen des 4 000 demandes de régularisation déposées depuis le 13 décembre 2002 . À ce jour , seuls 493 dossiers , dont 58 ont trouvé une issue favorable , ont été " étudiés " par la préfecture qui fait montre , selon un représentant du Collectif , d' une indéniable " mauvaise foi " et d' une lenteur peu commune dans son traitement . Certaines familles retournent maintenant dans la clandestinité , menacées d' être retrouvées et expulsées rapidement grâce aux renseignements contenus dans les demandes de régularisation . En attendant , les 300 sans-papiers présents dans le gymnase ont été expulsés , samedi , à l' aube , par 300 CRS . Ils espèrent toujours une rencontre avec le préfet .