_: Toulouse : des salariés mobilisés pour une chimie sécurisée Cinq mois après l' explosion d' AZF , les syndicats , unis , multiplient les initiatives pour tenter de relancer , dans la sécurité , le pôle chimique . Cinq mois après la catastrophe d' AZF , l' arrêté préfectoral de suspension de toutes les activités des six entreprises de la plate-forme chimique du Sud toulousain est toujours en vigueur . L' avenir de tout ce pôle d' activités qui emploie directement environ 1 100 personnes , sans compter celles travaillant dans la sous-traitance , est incertain . Le collectif " Plus jamais ça , ni ici , ni ailleurs " s' oppose à toute reprise . Ainsi que des élus comme le député et maire de Toulouse , Philippe Douste-Blazy , qui refuse toute activité chimique classée Seveso . Les syndicats de salariés de la chimie , les chambres de commerce et d' industrie , le conseil économique et social régional ne l' entendent pas de cette oreille . " Nous ne pourrons jamais tolérer d' être victimes deux fois de l' explosion ( ... ) . Jamais nous n' accepterons la perspective du chômage comme réponse à l' attente des Toulousains " , écrivent dans une lettre largement diffusée les salariés du pôle chimique toulousain soutenus par leurs syndicats CGT , CFDT , FO , CGC . Aussi , multiplient -ils dans l' unité syndicale les manifestations et les démarches afin d' obtenir une reprise progressive de la production . Lors de l' assemblée générale , qui a réuni lundi matin plusieurs centaines de personnes , un plan d' action a été adopté . Il comprend des initiatives d' information en direction des Toulousains , de sensibilisation des élus locaux , des actions revendicatives diverses . Jeudi 21 mars , une journée d' action et une manifestation sont prévues à l' initiative des principales Fédérations nationales des syndicats de la chimie . Un plan social est en cours pour les salariés d' AZF-Grande Paroisse , la direction proposerait le départ en préretraite de 174 salariés âgés de 52 ans et plus . Des mutations seraient envisagées pour 80 autres employés parmi les plus jeunes . Pour les 280 restants , c' est l' attente . La direction de la filiale du groupe pétrochimique TotalFinaElf , ne veut pas dire ce qu' elle envisage pour l' avenir du site , n' ayant pas à sa disposition , selon un communiqué , " tous les paramètres " pour prendre une décision . Les syndicalistes d' AZF souhaitent un redémarrage des activités dans les secteurs qui n' auraient pas été touchés par l' explosion . Ils citent par exemple les ateliers de production d' ammoniaque , d' urée , de mélanine ... Avec des conditions de sécurité les plus sévères possibles , insistent les syndicalistes . " Nous demandons qu' avant toute reprise , un état des lieux précis soit établi , que toutes les réparations soient effectuées , et surtout que les 90 mesures préconisées par la commission d' enquête parlementaire soient mises en application " , assure Maurice Daubèze , l' un des responsables de la CGT . Notamment , précise -t-il , les dispositions qui ouvrent des droits nouveaux aux salariés et associent les associations de riverains pour avancer vers une chimie transparente et sécurisée . Leurs collègues syndicalistes de la SNPE voisine partagent les mêmes préoccupations et exigences . Hubert Dandine , secrétaire de la CGT dans l' entreprise publique , considère que les droits supplémentaires accordés aux comité d' hygiène et de sécurité des conditions de travail ( CHSCT ) et la création de CHS de pôle constitueraient une réelle avancée . Or , conteste -t-il , le projet de loi présenté par le ministre de l' Environnement ne comprend pas ces dispositifs . Les personnels et les syndicats de la SNPE et de ses filiales présentes sur le site , Tolochimie , Raisio , Isochem , L' Air Liquide , manifestent à côté de ceux d' AZF pour la relance des productions sur un pôle chimique sécurisé . Conformément à l' appréciation formulée par le premier ministre le 21 décembre dernier , la SNPE a déposé auprès des services compétents des dossiers d' autorisation de redémarrage de certaines activités hors utilisation du phosgène et de l' hydrogène . Pas de réponses pour l' instant . Des procédés d' utilisation en flux tendu du phosgène , c' est-à-dire sans aucun stockage , sont également à l' étude .