_: Un bon coup de crosse dans la fourmilière Hockey sur glace . Intégré à la Fédération des sports de glace ( FFSG ) , ce sport entend bien conquérir son autonomie sans pour autant faire sécession . Diviser pour continuer à régner . Didier Gailhaguet a dû se résoudre à partager le pouvoir pour ne pas en être lui-même écarté . Lors de l' assemblée générale de la Fédération française des sports de glace , en mai dernier en Avignon , l' omnipotent président avait consenti à subdiviser sa chère institution en trois sous-entités : les disciplines associées ( curling , bob , skeleton , etc. ) , le patinage artistique et le hockey . Ce dernier s' est donc retrouvé doté d' un directoire piloté par l' ancien professionnel Luc Tardif . Une structure enfantée dans la douleur . Admise dans son principe , elle vient tout juste d' être officiellement mandatée par Didier Gailhaguet . Dans la foulée , les missions qu' elle s' est conférée sont pour le moins étoffées . Il s' agit pêle-mêle de ressouder une famille jusque -là désunie , de centraliser les processus de décision , de gérer le volet marketing mais aussi les relations avec les collectivités et enfin , dixit Tardif , de " reprendre en mains le suivi budgétaire pour dépenser au mieux nos ressources " . Ce programme ressemble fort à une déclaration d' indépendance en bonne et due forme . C' est que les nouveaux délégataires n' ont pas l' intention de partager leurs prérogatives chèrement acquises . Ils entendent bien , à terme , démarcher les sponsors et surtout négocier eux-mêmes les droits télévisés avec les chaînes candidates . " Je ne veux pas que d' autres personnes s' en occupent " , tonne Luc Tardif . Il risque fort de déchanter . Didier Gailhaguet répète à l' envie que tout ça , c' est lui " qui l' a voulu " afin , notamment , que la Fédération internationale dispose d' un interlocuteur identifié dans l' Hexagone . Qu' on se le dise , le roi n' est pas mort et le trône pas vacillant : " Il y a un patron , c' est moi . Il n' est pas envisageable que le hockey vole de ses propres ailes en dehors du giron fédéral . Tout sera soumis au bureau exécutif , a fortiori les dossiers qui ont une incidence financière . " Les tenants de l' autogestion n' en ont pas fini avec la révolution . En attendant , leur bilan au terme d' un semestre d' activités est probant . Création d' un statut du joueur , instauration d' un championnat national cadet , refonte des calendriers , remodelage de l' élite . Les réformes se sont succédé avec succès . L' avenir s' inscrit néanmoins en pointillés . Las de cette gestion de fait , Luc Tardif attend que ledit directoire ainsi que ses attributions soit légitimé et pérennisés par les textes . Bref , qu' ils figurent noir sur blanc dans les statuts de la FFSG . Ce devrait être chose faite au printemps prochain . Sous quelle forme ? Toute la question est là . Les intéressés craignent d' être mis devant le fait accompli et que l' organe vecteur de leur émancipation soit instrumentalisé à des fins électoralistes . Sur la glace , les Bleus , récents vainqueurs du Tournoi du Mont-Blanc , aimeraient enfin savoir à quel palet se vouer . " Ils ont eu quelques soucis " , concède le sélectionneur Heikki Leime . Les Mondiaux de Zagreb , en avril prochain , seront décisifs dans l' optique d' une remontée en groupe A. Un exploit qui effacerait opportunément la cruelle désillusion de Salt Lake City . Mais encore faut -il avoir les moyens de briller . Or , beaucoup de Tricolores se sentent délaissés par les instances , autrement dit , livrés à eux-mêmes tout en étant tenus à une obligation de résultats . Un peu comme leurs dirigeants , en somme .