_: Etats de non-droit URSS - Russie et les anciennes républiques de l' Union soviétique dont l' Azerbaïdjian ( Gueïdar Aliev ) et la Géorgie ( Edouard Chevardnadze ) - La démission de l' oligarque Mikhaïl Khodorkovski LES ANCIENNES Républiques de l' Union soviétique n' en finissent pas de liquider leur passé , douze ans après l' effondrement du communisme . Mis à part les trois Républiques baltes , qui vont rejoindre l' Union européenne le 1er mai 2004 , les autres morceaux de l' ex-empire , Russie en tête , ont abandonné le système totalitaire pour sombrer dans l' autoritarisme ou le chaos . On est loin des lendemains radieux et démocratiques espérés après la dislocation de l' URSS . La situation n' est pas la même partout . Les Républiques d' Asie centrale sont gouvernées selon les principes du despotisme oriental . C' est aussi le cas de l' Azerbaïdjan , où Gueïdar Aliev a transmis , le 15 octobre , la présidence à son fils Ilham après une caricature d' élections et des arrestations massives . Les observateurs internationaux , qui ont le sens de la litote , ont constaté d' « évidentes irrégularités » . Ils ont fait de même , dimanche 2 novembre , dans une autre République du Caucase , la Géorgie , qui renouvelait son Parlement . Le président Edouard Chevardnadze avait promis que le scrutin serait libre . Il ne l' a été que partiellement , la campagne ayant été parsemée de violences . Au moins , M. Chevardnadze n' a -t-il pas fait bourrer les urnes pour que son parti , arrivé tout de même en tête , ne perde pas la majorité . Gueïdar Aliev et Edouard Chevardnadze ont eu la même formation . Ils viennent tous les deux du KGB , qu' ils ont dirigé dans leur République respective du temps de l' URSS . Mais le président géorgien n' est pas , ou pas seulement , un petit potentat local . Aux côtés de Mikhaïl Gorbatchev , il a été un des héros de la réforme et de la liquidation du régime soviétique . Son malheur est d' être à la tête d' un pays à bout de souffle , tenu à bout de bras par les Etats-Unis , contaminé par la guerre en Tchétchénie et menacé par des sécessions encouragées depuis Moscou . En Russie aussi , le président a fait ses classes au KGB , et ce passage dans les « organes » laisse des traces dans sa manière de gouverner ou de s' entourer , dans ses rapports pour le moins ambigus avec l' Etat de droit . Il ne se maintient pas au pouvoir par la répression massive . Il organise la « démocratie » de telle sorte que son parti domine la Douma après les élections de décembre et qu' il soit certain de gagner le scrutin présidentiel de mars 2004 . L' attaque contre les oligarques , et notamment contre Mikhaïl Khodorkovski , le patron de Ioukos qui vient de démissionner depuis sa cellule , fait partie de cette stratégie . Non seulement elle écarte des rivaux potentiels , mais elle assure un regain de popularité dans une opinion russe plus hostile aux nouveaux riches que sensible au respect de la loi . Traditionnellement en Russie , la loi n' est pas là pour être respectée mais pour être interprétée , et donc violée , soit par les citoyens , soit par le pouvoir qui maintient ainsi son emprise sur la société . M. Poutine en apporte une nouvelle fois la démonstration . C' est , entre autres , ce qui sépare la Russie des démocraties occidentales .