_: M. Raffarin demande à ses ministres de rompre avec le « catastrophisme » Le débat sur le rythme des réformes n' a « pas beaucoup de sens » , dit -il REQUINQUÉ par le soutien de l' Elysée , l' appui réaffirmé de Bernadette Chirac ( Le Monde du 3 octobre ) et l' hommage de Dominique de Villepin , le 28 septembre sur Europe 1 , le premier ministre a peut-être fini par réussir sa rentrée . Au cours du séminaire gouvernemental qui s' est tenu jeudi 2 octobre à Matignon , M. Raffarin a tenu aux ministres des « propos toniques » , rapporte l' un des participants . Le chef du gouvernement y a lancé : « Stop au catastrophisme ambiant et aux faux débats ! » , a rapporté le porte-parole , Jean-François Copé . L' allusion visait à la fois les controverses sur le « déclin » du pays et la mauvaise passe que traverse le gouvernement . « ACTION ET MOBILISATION » Premier exemple : l' Europe . Il n' est pas question de revenir sur les choix européens de la France , a insisté M. Raffarin , alors que ses propos contre les exigences de « tel ou tel bureau » à Bruxelles , ont un moment semé le doute ( Le Monde du 13 septembre ) . A la veille de la date limite fixée par la Commission européenne pour que la France présente des mesures convaincantes pour réduire ses déficits , il a profité du séminaire de jeudi pour refermer l' épisode des tensions avec l' Europe . Le ministre des affaires étrangères , Dominique de Villepin , s' est , quant à lui , félicité de la relance de l' axe franco-allemand et de la réforme de la politique agricole commune et des fonds structurels . Deuxième sujet : l' emploi . M. Raffarin a laissé la parole au ministre des affaires sociales , François Fillon , qui a brossé un tableau optimiste de la situation . Même s' il n' attend pas de baisse du chômage avant 2004 , il table sur la hausse de l' emploi industriel dès la fin de cette année . Le ministre a évoqué la signature prochaine du 100 000 e contrat-jeune en entreprises , le dispositif d' aide aux emplois marchands du secteur privé qui a succédé aux emplois-jeunes . En dépit de la multiplication des plans sociaux , M. Fillon a souligné l' amélioration de la qualité de leur contenu depuis six mois . Assurant que l' heure était à « l' action et à la mobilisation » , le premier ministre a remis un document de 24 pages aux membres du gouvernement . Ce texte , qui énumère les chantiers ministériels constitue « un brouillon que chacun [ d' eux ] doit compléter » , a indiqué un participant . Ce plan de travail détaille l' « agenda 2006 » que M. Raffarin avait présenté le 23 septembre à Nancy , lors des journées parlementaires de l' UMP . Selon M. Copé , le premier ministre a aussi estimé que le débat ouvert par le ministre de l' intérieur , Nicolas Sarkozy , et les réformateurs de l' UMP sur « le rythme des réformes » n' avait « pas beaucoup de sens » . « Ce qui compte , c' est en réalité de faire en sorte d' aller le plus vite possible , mais sans qu' un grand projet dans l' intérêt des Français ne conduise au blocage » , a précisé M. Copé . Le premier ministre a fait allusion , selon son porte-parole , à la réforme de l' assurance-maladie . Dans un premier temps , le gouvernement avait choisi de se donner un délai pour mettre au point son projet de loi - qui devait coïncider avec le débat parlementaire de l' automne sur le financement de la sécurité sociale ; il semble avoir un peu raccourci son calendrier : les arbitrages devront être rendus avant le 14 juillet 2004 . De même , en matière de décentralisation , le ministre délégué aux libertés locales , Patrick Devedjian , a réaffirmé la détermination du gouvernement à mettre en oeuvre l' « organisation décentralisée de la République » instaurée par la révision constitutionnelle du printemps , tout en admettant que le sujet est « peu porteur » auprès de l' opinion . Un critère que Jean-Pierre Raffarin , dont la popularité s' érode , n' estime plus , désormais , déterminant .