_: A Bordeaux , des associations exigent l' abrogation d' un arrêté anti-bivouac Environ 150 personnes se sont retrouvées , samedi 25 mai , dans le centre-ville de Bordeaux , pour demander l' abrogation de l' arrêté municipal anti-bivouac pris par le maire , Alain Juppé ( RPR ) . Les manifestants ont partagé un pique-nique au milieu d' un carrefour routier M. Juppé veut faire disparaître les pauvres du centre-ville pour ne garder que les riches . Qu' il supprime cet arrêté lepéniste , fustige Stéphane Lhomme , porte-parole du collectif d' associations et de partis politiques ( PS , MJS , Verts , PCF , LCR ) , opposé à cette décision . Le 26 janvier , les Bordelais et l' opposition municipale avaient découvert cette mesure en lisant Sud-Ouest . Même les structures sociales chargées de travailler avec les marginaux et les sans-abri , tacitement visés par cette décision , n' étaient pas au courant . L' arrêté , au contenu proche de ceux pris dans d' autres villes , interdit toutes occupations abusives ou prolongées des rues , accompagnées ou non de quêtes , lorsqu' elles entravent la libre circulation des personnes ou portent atteinte au bon ordre public . La position assise ou allongée est également proscrite si elle constitue une entrave à la circulation des piétons . Pas question , non plus , de boire de l' alcool en dehors des lieux autorisés . Enfin , le regroupement de chiens , même tenus en laisse et accompagnés de leurs maîtres , n' est plus possible . Certains marginaux ont déjà reçu des amendes de 75 euros pour non-respect de cette règle . L' arrêté est applicable dans le centre historique , du 1er décembre au 1er mars et du 15 mai au 30 septembre . Ce type de décision aboutit au déplacement de ces populations mais ne résout rien , affirme le responsable d' un organisme social bordelais , qui préfère garder l' anonymat . Au contraire , cela va aggraver le malentendu , déjà profond , entre ces personnes , les institutions et les structures d' encadrement . Pour la municipalité , il est hors de question de le supprimer . Il devrait même être étendu à d' autres rues . C' est un élément d' une politique globale de solidarité , de prévention et de dissuasion envers les SDF et les marginaux , assure Véronique Fayet , l' adjointe au maire de Bordeaux chargée des affaires sociales . Des personnes âgées , des commerçants et de jeunes couples se plaignaient de l' agressivité de certains d' entre eux . Ces derniers doivent comprendre que la rue ne leur appartient pas . L' élue reconnaît cependant que la solution miracle n' existe pas . Quatre recours demandant l' annulation de l' arrêté ont été déposés , début mars , au tribunal administratif de Bordeaux et un bivouac géant est prévu le 8 juin .