PPD: alors bien entendu on a beaucoup parlé des lycées des collèges de Creil de Noyon d' Avignon eh bien on a choisi d' inviter le proviseur d' un lycée dont on n' a pas encore parlé je pense que vous vous en plaignez pas encore dans l' actualité Françoise Loüys vous êtes proviseur au lycée Paul Eluard à Saint-Denis un lycée où il y a deux mille quatre cents lycéens et à peu près soixante pour cent d' immigrés avec je crois vingt-six nationalités différentes et vous nous dites qu' il y a pas de problèmes entre eux FRA: des enfants de de jeunes d' origine étrangère étrangers ou d' origine étrangère alors moi je vis et travaille au milieu d' eux je représente ici les enseignants et les personnels du lycée et nous sommes bien dans notre lycée nous y vivons bien et les élèves y vivent bien tout le monde est ensemble il n' y a pas de racisme il n' y a pas de racisme et nous avons des cours d' arabe et nous n' avons pas de cours d' hébreux et les jeunes juifs vont suivre les cours d' arabe pour avoir une langue qui soit un peu proche de la leur PPD: vous pouvez témoigner qu' il n' y a pas de racisme entre les enfants et vous n' avez p~ jamais eu de jeunes filles qui ont voulu porter le foulard par exemple FRA: écoutez euh ce problème là moi j' en ai assez parce qu' on en beaucoup trop parlé j' ai trois jeunes filles qui portent le foulard et qui l' ont porté il y en a d' autres qui le portaient avant et l' ensemble de la communauté a décidé que ça ne posait pas problème parce qu' elles n' étaient pas nombreuses et qu' elles ne gênaient personne PPD: ni donc leurs camarades de classe ni les professeurs ni vous-même FRA: ex- absolument absolument mais nous s-~ nous avons convenu que si c' était une gène pour les uns ou pour les autres nous aurions une autre attitude nous nous vi nous vivons dans un monde de tolérance PPD: est-ce est-ce que vous ap~ avez appelé votre collègue de de Creil Monsieur Chéniere pour lui oui FRA: j' ai déjeuné avec lui chez Monsieur Jospin je l' ai rencontré PPD: et vous lui avez dit ce qu' étaient vos solutions pour éviter justement qu' il y ait ce type de problème c' est-à-dire peut-être interdire les caméras s-~ dans les cours de récréation ou FRA: mais écoutez la cinq est venue faire un un reportage chez moi r~ juste au moment des des affaires de du chador euh mais ça n' a r~ pas changé le comportement des gens je veux dire moi je je je vis dans ce milieu je travaille avec eux avec tous ces jeunes et je pense que c' est dans un lycée comme cela que nous fabriquons l' avenir de la France parce que parmi mes élèves et là je voudrais terminer ce que j' ai à dire euh nous avons créé une classe de mathématique supérieure une classe de mathématique spéciale dans ce lycée de banlieue qui est d' ailleurs tout à fait délabré je remercie le président du Conseil Régional j' espère qu' il va nous donner un peu plus d' argent maintenant qu' il m' aura vu à la télévision parce qu' il faut leur le rénover complètement il est délabré mais euh ce que je veux dire c' est que nous avons créé une math sup et une math spé PPD: j' espère voilà profitons-en profitons-en allez-y donnez-leur de l' argent TAP: demandez-lui FRA: nous avons des B T S nous avons eu cette année en B T S électro-tech cent pour cent de réussite avec beaucoup d' élèves originaires de l' immigration et qui veulent s' intégrer qui veulent garder à la fois leur caractère propre euh a-~ avoir leurs racines de là-bas s-~ en savoir un peu plus sur leurs racines de là-bas parce qu' ils ont besoin de le savoir mais devenir aussi des Français des gens qui vivront avec nous PPD: Monsieur Borrivent euh vous vous habitez à Amiens vous êtes encadreur vous avez deux enfants deux enfants qui sont dans le privé est-ce que c' est parce que vous vouliez pas justement que ils côtoient des des immigrés dans le public JAC: oui qui sont dans le privé euh non parce que bon ça si vous voulez bon ce sera leur problème bon à partir du moment où ils acceptent qu' il y ait des immigrés bon moi je l' accepte aussi bien sûr mais enfin je pense pas que qu' est là vraiment le problème avec les enfants les enfants si vous voulez bon ils ont leurs jeux et caetera ils voient pas tellement les problèmes des adultes et je PPD: quand vous vous avez découvert cette affaire du foulard à la télévision vous regardiez le journal le soir JAC: oui PPD: euh vous vous aviez des boutons vous étiez énervés JAC: euh j' aurais viré les deux jeunes filles oui carrément PPD: ah oui est-ce que c' est cette affaire de foulard qui vous a fait prendre des positions qui sont des des positions de de refus de l' immigration ou ou est-ce que ces positions existaient déjà JAC: non absolument pas oui ces positions existaient déjà depuis longtemps euh si vous voulez bon il y a il y a pas mal de choses quand même que les Français ne savent pas parce que à mon avis bon les pays pauvres c' est vrai qu' ils exportent énormément leurs pauvres à eux chez nous mais je me demande également ce qu' on fera des pauvres à nous des pauvres Français je dis bien Français bien quand vous avez des des immigrés clandestins qui arrivent ils demandent maintenant l' asile politique c' est faux c' est complètement faux ils vont à l' O F P R A l' O F P R A qui est l' office Français de pour le comment dire pour la oui pour la protection pour la protection des ré des réfugiés apatrides on leur donne un bon avec ce bon là ils ont le droit d' aller à la préfecture et ils ont un droit d' asile SAL: pour la protection PPD: pour la protection des des réfugiés politiques oui JAC: on e-~ je pense qu' on est entièrement d' accord on leur donne deux mille francs en deux fois et ensuite les ASSEDIC leur verse mille trois cent quarante francs mensuel c' est parfois moins cher qu' un artisan qui est en retraite un artisan Français déjà d' une ensuite pardon SAL: non PPD: non non je vais vous donner des des quelques chiffres qui qui qui vont vous aider il y a eu effectivement pour cet OFPRA vingt-sept mille demandes en quatre-vingt-sept et deux ans plus tard il y a maintenant soixante mille dont quarante-cinq mille ont été refusés cette année car effectivement on estime qu' il y a de faux réfugiés politiques TAP: O K JAC: ah bon ah bon exactement oui attendez ils sont refusés ils sont oui ils sont réfugiés poli~ enfin soit disant politiques bon ce qui est complètement faux ensuite bon il y a une commission qui s-~ qui s' organise pour les renvoyer chez eux mais enfin en général à ce moment là ils ont perdu leurs papiers on sait jamais où les renvoyer ils ont ça dure trop longtemps ils ont même le droit de refuser de prendre l' avion s' ils le veulent c' est un droit PPD: et ça dure trop longtemps JAC: ensuite euh bon tout cela est je crois est renouvelable tous les trois mois ils touchent toujours la même somme et euh ils obtiennent donc le droit d' asile le droit d' asile lorsqu' ils sont euh normalement expulsés ils ont droit à des recours ils vont voir des des des recours d' aide aux immigrés avec des avocats qui sont bien du côté du gouvernement actuel et cela peut durer pendant trois ans PPD: alors Salem Kacet je voudrais que l' on revienne un à au problème de l' école parce que vous j' imagine que vous aussi quand vous avez vu ces problèmes de de foulard euh vous avez réagi euh négativement parce que vous êtes contre le fait de voir des jeunes filles voilées SAL: écoutez moi je pense qu' il faut revenir à l' école parce qu' en effet c' est vraiment le coeur du débat pour moi l' école c' est non seulement le creuset de l' intégration mais c' est également le creuset de la république c' est le creuset des valeurs françaises c' est ce qui a fait que j' ai choisi la France donc pour moi c' est la clé du su~ du problème pour revenir à cette histoire de foulard lorsque j' ai vu ça la première fois en effet j' ai été un petit peu choqué puis finalement je me suis dit tant mieux parce que enfin ça va poser le vrai problème je voudrais mais en apartés et très rapidement dire à Monsieur Le Pen est-ce que lorsqu' on parle de votre Seigneur Lefévre lorsque l' on parle attendez attendez non je parle gentiment je non non non non mais lorsque l' on parle de votre Seigneur Lefévre ce ce n' est pas par irrespect je dis je dis par contre Monseigneur Delaporte Monseigneur Lustiger CLA: n' y touchez pas ah oui mais n' y touchez pas celui-là surtout SAL: pas lorsque l' on parle lorsque l' on voit cet intégrisme lorsque l' on voit ce qu' ils ont fait lors du film de Scorcese lorsque l' on voit Monsieur euh cet évêque de Suisse nous parler et nous dire il faut mettre tous les musulmans dans un bateau et les renvoyer chez eux et si possible couler le bateau en pleine mer est-ce que l' ensemble des catholiques est-ce que l' ensemble des catholiques se reconnaissent dans cet intégrisme mais c' est attendez PEN: on n' a jamais dit ça PPD: attendez la la la Monsieur Kacet soyez court là mais très rapidement pour Monsieur Liné CLA: est-ce que vous suivez Monseigneur Lefévre oui il y a un amalgame qui est pas beau mets pas du tout Monseigneur Lefévre là-dedans laisse-le tranquille SAL: Monsieur Monsieur mais voilà mais voilà cher Monsieur vous avez dit le mot amalgame c' est ce que je voulais vous entendre dire on a voulu faire de l' amalgame que représente un certain intégrisme musulman et mettre l' ensemble des musulmans de France dans le même sac le comportement de la communauté musulmane la façon la dignité dans laquelle la communauté musulmane de France s' est comportée alors qu' on l' a matraquée pendant deux mois tous les jours à la télévision dans les journaux d' histoires de foulard qui ont touché dix jeunes filles sur cinq cent mille qui sont actuellement scolarisées la dignité dans lequel elle s' est comportée est la preuve on vient de vous donner la preuve Monsieur Le Pen que l' Islam de France est un Islam compatible avec la laïcité PEN: mais monsieur je voudrais vous répondre PPD: Jean Marie Le Pen PEN: c' est que moi je n' ai pas participé pratiquement à ce débat sur le tchador vous me prenez à partie mais pendant quinze jours je me suis tellement tu sur le sujet que tellement tu sur le sujet de voir les politiques faire n' importe quoi tellement tu sur le sujet que ce sont en effet les politiques qui se sont entre-déchirés car il est vrai que j' aurais pu en effet faire le catalyseur si j' avais pris position pour le foulard eh bien toute la classe politicienne aurait pris po-~ parti contre si j' avais pris parti contre elle aurait pris parti pour c' est c' est d' ailleurs bien ce qui montre le simplisme des réactions de notre classe politique mais je considère que cette affaire a eu un mérite TAP: tout à fait il nous a laissé faire oui PEN: c' est qu' elle a permis de poser le problème de l' immigration avec celui des mosquées non non elle a permis de poser le problème de l' immigration et si vous le voulez de l' intégration ce qui devrait vous rendre inquiet sur le problème de l' immi-~ de l' intégration c' est que ce sont ceux qui hier en Algérie et Roseau le sait SAL: non le problème de l' intégration PEN: qui était contre la mi~ l' in~ l' intégration des Français musulmans d' Algérie qui comme par hasard aujourd' hui se retrouvent partisans d' intégrer les étrangers ç-~ ça je dois dire que j-~ je trouve ça tout à fait suspect et que les gens qui depuis mille neuf cent soixante-deux il y a vingt-sept ans ont eu l' occasion de montrer leur capacité d' intégration par exemple pour réintégrer les pieds noirs chassés je le rappelle tout de même par la violence d' Algérie ainsi que les musulmans fidèles à la France eh bien on n' ont n' ont rien fait pour eux ou très peu de choses se sont moqués d' eux et aujourd' hui face à des millions d' immigrés et surtout je ne vous demande de ne jamais oublier ça face aux millions supplémentaires de demain eh bien je crois qu' ils sont impuissants incapables que c' est une politique qui est fausse PPD: vous vous avez vous avez posé une question en en évoquant le le nom de Jacques Roseau une réponse de Jacques Roseau et ensuite l' avis de Bernard Tapie JAQ: oui c' est-à-dire que pour nos téléspectateurs qui nous suivent et notamment pour toutes les nouvelles générations il faudrait quand même préciser ce dont on parle concernant les Français musulmans rapatriés les harkis et leurs enfants car il y a beaucoup de gens qui ne savent plus qui sont les harkis c' est vrai il s' agit donc il faut que les téléspectateurs sachent que les harkis et leurs enfants qui sont des Français musulmans rapatriés sont ces Algériens Français qui ont choisi l' Algérie française et qui se sont battus pour la défense de l' Algérie française dans le cadre d' une intégration à laquelle nous avions rêvée à l' époque et ces gens là ont versé d' ailleurs un sang considérable pour la France ils s' étaient déjà battus sur les champs de bataille pour libérer la France en quatorze dix-huit et en trente-neuf quarante-cinq notamment lors du débarquement de Provence et à Monte-Cassino ils ont été les héros côté des pieds noirs de ces batailles ils ont donc acquis chèrement le droit ils ont été acquis ch ils ont acquis chèrement leur droit d' être Français et aujourd' hui vingt-sept ans après il est vrai que pour une fraction importante de cette communauté elle n' est toujours pas intégrée à tel point que le gouvernement a du édicté de nouvelles circulaires pour favoriser cette intégration au niveau de la scolarité du logement de la formation professionnelle en août dernier mais malheureusement on ne sait pas si ça sera suivi d' effets c' est une communauté qui a beaucoup souffert et qui souffre encore qui souffre par le fait d' actes de racisme à son égard tel que celui du Maire de Lonjumeau qui vient de supprimer une rue qui portait le nom du Bachaga Boualem PPD: ce sont des gens qui ont choisi la nationalité française au en plein coeur de la guerre d' Algérie et ils ont ensuite été rejetés par les deux communautés ils ont été rejetés par ces deux communautés JAQ: qui est un des héros de la communauté française d' Algérie ancien vice-Président de l' assemblée nationale qui est la figure charismatique des Français d' Algérie et des musulmans Algériens Français et la rue du Bachaga Boualem a été honteusement débaptisée par ce Maire de Lonjumeau qui est un lâche dans cette affaire car il ne parait pas lorsque les Français d' Algérie toutes confessions confondues et nos amis métropolitains manifestent dans sa ville PPD: Bernard Tapie TAP: l' école l' école c' est c' est tout l' avenir c' est d' abord s~ l' endroit où on prépare des chômeurs ou des non-chômeurs c' est là où on leur donne le moyen plus tard de pouvoir échanger leur savoir-faire contre une vie décente saine c' est pas si simple malheureusement partout c' est pas aussi bien réalisé que là où vous l' avez réalisé chez vous moi je reconnais qu' à Marseille j' ai rencontré des gens qui me disent j' ai ma petite fille elles sont dix petites filles non musulmans dans une classe où il y a quatre-vingts pour cent de musulmans et que on se sent presque agressé on se sent minoritaire sur un sol qui est le nôtre culturellement sociologiquement politiquement ça vient s' accompagner en plus d' un vice qui veut que plus on appartient à une couche sociale défavorisée moins on est performant à l' école et ça par conséquent tire le niveau général de la classe souvent vers le bas alors on peut pas éliminer ce problème on peut pas ne pas le résoudre alors la première raison et il est l' incarnation mon fils qui est à Jeanson de Sailly il a cette chance les trois premiers de sa classe sont trois immigrés trois enfants d' immigrés ça prouve qu' ils sont pas génétiquement plus bêtes que nous simplement quand ils habitent parce qu' ils sont fils de concierge euh rue Paul Valéry ils ont des capacités de suivre PPD: alors Françoise Loüys est-ce que justement le niveau et ça m' intéresse est-ce que le niveau des juste un un petit mot quand même le le niveau des élèves que vous avez est-il égal à celui euh de Lycée où il n' y a que des Français TAP: vous voulez pas que je finisse FRA: oui c' est-à-dire que nous avons je dirige un Lycée dans lequel il n' y a pas de sélection chez nous on accueille tout le monde on ne reje~ ah oui on ne rejette personne et on amène les élèves au ma~ au niveau maximum auquel ils peuvent prétendre PPD: et vous avez autant de succès au bac que qu' ailleurs FRA: nous avons des résultats que dans certains baccalauréats certaines années qui ne sont pas supérieurs à ceux du quatre-vingt-treize moi je suis dans le quatre-vingt-treize c' est un département difficile en Seine Saint-Denis donc j' ai le résultat du département où je où nous sommes PPD: Seine Saint-Denis oui