L1: et quand tu étais allé au au au Liban c' était L2: oui L1: où il y avait quelqu' un qui devait venir t' attendre et tu t' es retrouvé largué au milieu L2: de voilà bon ben là c' est un peu les aléas du voyage à l' étranger où il y a toujours un problème qui se pose à un moment ou à un autre et euh bon ben si la personne est pas là quand quand on débarque à l' aéroport c' est vrai qu' on est un peu un peu comme un con avec ses deux valises bon je vais où euh surtout que moi toujours très prévoyant je débarque pas un numéro de téléphone rien euh pas d' argent pour appeler en France enfin euh la galère donc euh on se débrouille L1: tu supportes bien le décalage horaire L2: là ça s' est bien fait euh il y a cinq heures de décalage euh quatre heures et demie exactement alors ça par contre ça pose énormément de problèmes au niveau du boulot parce que pour quand moi je veux joindre euh par exemple un technicien en France bon c' est une vraie galère euh il y a quatre heures et demie de moins euh il est dix-sept heures chez nous mince il sont en train de manger euh après ah ben zut moi je vais partir oui eux ils seront en train de bosser euh c' est euh invraisemblable c' est c' est des gros gros problèmes et c' est là où justement internet peut nous sauver parce qu' on peut s' envoyer des courriers électroniques s' envoyer des des programmes par internet c' est beaucoup plus facile et souple que le téléphone et le courrier caetera L1: et caetera tu te sers beaucoup d' internet L2: à l' étranger beaucoup nous c' est une c' est presque indispensable parce que notamment bon ben nous quand on débarque à l' étranger on est censé tout avoir sur nous on a tout en double nos programmes en double tout ce qu' il faut des disquettes en veux-tu en voilà mais il il te manque quand même toujours et à un moment ah mince il me faudrait ce truc zut je l' ai oublié exactement bon moi nous on a un site notre petite boîte elle a un site et donc ils peuvent me coller quelque chose sur notre site que moi je récupère L1: donc là tu peux pêcher sur internet L2: donc il y a là une communication où euh on s' astreint complètement de justement de la distance des horaires et caetera de plus pour communiquer c' est beaucoup mieux que le téléphone on s' envoie des e-mails euh on se tape un petit truc on se l' envoie et euh parce que dans ces centres aussi pour avoir une ligne en France c' est euh toujours une galère comme là en plus Allègre arrivait le standard était débordé absolument voilà L1: c' est vrai que c' est pratique comme comme tu dis ça ça élimine le problème du du décalage horaire L2: c' est moi je sais que la nuit quand je pars eh ben eux ils ont encore quatre heures ou six heures à bosser donc si j' ai un problème je leur ai soumis le lendemain matin j' aurai la réponse non ça c' est vraiment impeccable L1: c' est c' est moi ça m L2: c' est très L1: bien ça m' étonne toujours de de voir la lon longueur de temps euh du courrier du courrier normal sans sans sans parler du téléphone mais le courrier normal L2: ah oui alors par alors par contre ça c' est voilà moi c' est clair par exemple quand je bosse en France parfois ça m' a-~ ça nous arrive quand nous on fournit le matériel donc je débarque avec le matériel chez le client ben zut j' ai oublié quelque chose le câble qui manque enfin le petit truc à trois francs six sous envoyez-le-moi en urgence ça met quand même un jour même si je ne suis qu' à cinq cents kilomètres de Valence L1: envoyez-le-moi L2: c' est malgré tout euh une contrainte physique L1: hum hum donc quand c' est pour l' étranger hein puisque en te l' envoyant à l' étranger ça peut mettre quinze jours trois semaines c' est c' est c' est vraiment L2: alors bon pour l' étranger on n' en parle même pas quoi voilà l' Inde voilà l' Inde moi j' y étais pour trois jours de boulot s' il avait fallu m' envoyer quelque chose bon ben c' est clair ils avaient à Noël moi j' étais déjà rentré depuis longtemps chez moi si c' est moi qui devais m' occuper du truc ça tombe à l' eau là c' est évident L1: oui et pour re-~ revenir à ce logiciel hein euh je m' étonne un petit peu de la la petitesse disons de la de la boîte où où tu travailles pou-~ pour un un quelque chose qui est qui est qui est important et qui a l' air de desservir euh beaucoup de gens c' est c' est c' est un logiciel qui a été fait par qui c' est vous qui l' avez élaboré ou L2: non c' est lié au euh à l' origine c' est oui à l' origine cette boîte ça été monté par donc mon boss en association avec un autre gars ils étaient deux ils ont commencé à écrire un logiciel il y a une dix douze ans je ne sais pas exactement et euh ben donc ils ont fait un petit logiciel de gestion de bibliothèques et ils ont cherché à le vendre et le milieu de la bibliothèque c' est un milieu assez fermé où c' est très difficile de rentrer mais une fois qu' on est rentré par contre c' est assez facile de s' étaler je di~ je dirais et c' est ce qu' ils ont fait eux c' est-à-dire ils ont eu vraiment une période de vache maigre pendant très très longtemps puis finalement un jour ben en embauchant quelques développeurs un peu plus qualifiés qu' eux parce qu' eux m' avaient l' air d' être un peu des manches quand même sans vouloir euh médire sur mon patron L1: ah hein ça peut ça peut arriver on lui racontera L2: pas lui c' est pas un technicien à la base c' est malheu non non voilà lui c' est quand même c' est plus un manager un gestionnaire qu' un qu' un technicien donc il a embauché des gens ils ont fait un logiciel assez sympa ah ils ont commencé à réussir à le placer un petit peu à un endroit dans un coin ça un peu fait tache d' huile et petit à petit ben la boîte a grossi grossi et en France bon il y a quoi on on doit être une douze quinze boîtes à proposer un logiciel de gestion de bibliothèques on n' est pas tant que ça L1: à travailler sur la gestion de bibliothèques L2: il y a des boîtes un peu plus grosses L1: et s-~ su~ sur ces douze vous représentez combien L2: de ah nous on est hum L1: de pourcentage disons L2: nous on est très très bien implanté en disons petites et moyennes bibliothèques on doit être L1: c' est vous qui avez installé la médiathèque de Valence L2: sinon leader sur le marché disons on a une place enviable on est dominant non alors la médiathèque de Valence est plus de notre ressort c' est une trop grosse structure L1: ah d' accord L2: nous on travaille malgré tout en système MS-DOS et caetera donc on est via le matériel déjà limité à pas plus de vingt vingt postes c' est presque un maximum L1: avec des petites L2: donc nous on est presque condamné à vivre petites et moyennes bibliothèques la grosse c' est pas notre secteur et on serait je pense pas crédible on n' est pas si gros nous on est une boîte de d' une quinzaine de personnes L1: vous êtes combien de formateurs L2: nous on est actuellement trois formateurs sachant qu' on va en embaucher un quatrième normalement j' espère mais euh nous on est quand même vraiment adapté à la petite et à la moyenne bibliothèque la grosse est pas on n' est pas une assez grosse structure nous-mêmes L1: O K L2: ils auraient pas confiance en nous alors le fait qu' on travaille à l' étranger ça c' est euh un peu particulier puis c' est vraiment là une une activité marginale chez nous l' étranger c' est la cerise sur le gâteau pour les formateurs que ça intéresse de se faire payer un voyage à New Delhi ou au Liban L1: et tu es concerné par ceux que ça intéresse ou ou ou ça te pèse plutôt tu tu tu trouves ça bien ou pas toi d' avoir à voyager comme ça L2: ah ben ouais on est que moi personnellement ça me plaît beaucoup d' aller à l' étranger c' est New Delhi bon euh je pense que je n' aurai jamais l' argent pour me payer comme ça un petit voyage à New Delhi enfin à voir ou en Colombie où j' ai fait quand même quelques trucs très loin disons je vais peut-être aller à Pékin des choses comme ça bon L1: c' est c' est une occasion donc L2: de voilà c' est vraiment l' occasion d' y aller moi ça me pose plus de problèmes je dirais familialement euh parce que déjà je suis beaucoup en formation en France et je ne suis pas souvent chez moi et l' étranger alors là c' est clair on part pour euh une petite semaine quoi c' est c' est évident et autant moi la limite c' est très bien euh les gens qui restent c' est super tu t' en vas mais bon nous on nous on fait la l' intendance elle est là L1: quoi au moins une semaine oui tu ra- tu tu ramènes des souvenirs L2: oui oui oui c' est sûr à défaut de s maladie déjà des souvenirs L1: pour pour calmer les qu' est-ce que c' est qu' est-ce que c' était que tu as que tu avais ramené de de euh de New Delhi là les petites statues-là qu' est-ce que ça représentait L2: non j' ai ramené oui j' ai ramené euh deux petites choses enfin plusieurs non pour pour ma gamine j' ai ramené un petit vêtement typiquement indien qui pour une petite fille c' est carrément princesse L1: qui qui a un nom particulier L2: non ce ce machin non c' est pas un sari je sais pas on me l' a dit mais je m' en souviens plus ça m' a pas marqué L1: non bon bon d' accord L2: c' est une espèce de tunique un petit pantalon avec une tunique qui descend très bas c' est très très bien pour l' été euh une petite tirelire en éléphant euh L1: et cette statue donc aussi qui oui qui qui représente l' éléphant L2: oui alors donc l' éléphant c' est le dieu Ganesh je crois un dieu qui a euh qui a une tête d' éléphant qui est parfois e féminisé j' ai vu là il est m-~ visiblement le mien est mâle j' ai pas fait attention parce que souvent j' ai vu il a une paire de seins une poitrine et L1: tout yin et yang L2: euh non non là c' est pas du tout le yin et le yang c' est l' indien gros mystique vache dans la rue et caetera ça j' en ai vu c' est très marrant c' est comme dans Tintin c' est c' est pas croyable oui oui les vaches dans la rue absolument L1: ah oui c' est vrai les vaches sacrées L2: voilà les vaches sacrées oui L1: tu t' es fait appeler sahib là-bas L2: non ils t' appellent sir L1: sir L2: ouais ouais ils te parlent toujours c' est sir et caetera autrement non donc j' ai ramené Ganesh puis j' ai ramené un petit truc typique un un truc mystique encore une espèce de dieu toujours à base d' éléphant parce que visiblement l' éléphant là-bas c' est important L1: oui L2: et c' est très marrant on dirait du Giacometti indien c' est pas mal moi j' ai bien aimé et puis ça coûte rien du L1: tout et toi qui es et toi qui es qui es qui es branché euh astrologie étoiles L2: et caetera astronomie L1: astronomie exactement excuse-moi c' est vrai non tu as L2: j' ai regardé le ciel mais à New Delhi je n' ai pas vu grand chose L1: pas tu as pas été intéressé par la toute cette multitude là-bas de de de dieux et de de représentations comme ça qui se oui non L2: c' est ah oui mais alors là bon associer l' astronomie aux dieux locaux bon c' est un peu dur non euh mais moi je suis un peu mystique dans l' âme et moi ce côté tous ces gens qui croient profondément puis visiblement il y a plein de croyances il y a quand même plein de dieux il y a d des espèces de petits temples dans la rue où les gens s' arrêtent là deux secondes ils ils font un petit machin moi ça me je trouve ça très intéressant et d' ailleurs ils te posent souvent la question qu' est-ce que tu es toi est-ce que tu es catholique est-ce que tu es par exemple il y a eu la visite du Pape assez récemment aux en Inde tous les européens globalement en avaient absolument rien à foutre les indiens étaient absolument eux fascinés de voir que le Pape vienne que c' était donc une très haute instance des de la chrétienté L1: oui j' a~ j' avais entendu dire qu' il avait été mal reçu au contraire L2: ah ben pour l' indien de base moi ce que m' en ont dit les français qui étaient là-bas euh L1: oui L2: ils étaient très impressionnés que le Pape vienne alors peut-être que le Pape a eu des problèmes avec une frange de la population parce que bon c' est divers et varié les indiens euh il y a un peu de tout ne cette histoire de castes de ils parlent pas les mêmes langues suivant les régions ils ont pas du tout le même physique c' est c' est immense l' Inde c' est un continent L1: hum hum L2: c' est c' est la folie donc peut-être qu' il a été mal reçu par certaines personnes mais euh l' indien de base je pense quand même était euh bon ça y est le Pape pour eux à la limite ils avaient plus de respect que nous qui sommes bon le Pape qu' est-ce qu' il qu' est-ce qu' il v-~ va emmerder ces pauvres indiens L1: quoi ils étaient peut-être oui c' est sûr que il y L2: a enfin bon c' est très personnel hein mais par exemple eux te demandent vont te demander à la limite est-ce que tu es catholique L1: c' est son boulot hein c' est son boulot L2: ce qui est ce qui m' avait d' ailleurs beaucoup frappé au Liban c' est qu' au Liban on est sans arrêt aussi amené à parler de religion étant donné bon la guerre du Liban on connaît cette histoire les chrétiens les sunnites les chiites les druzes et on est sans arrêt amené L1: à oui ils conti-~ ils continuent à se bagarrer beaucoup L2: en fait non pas se bagarrer L1: au quotidien L2: au pas du tout pas du tout parce que moi je vois au Liban je formais j' ai formé des équipes où il y avait mélangés chrétiens et sunnites ou chiites druzes et caetera il y avait des gens de différentes confessions mais par contre les gens te parlent de ça et tu sais forcément ton interlocuteur au bout d' un moment il se sentira obligé de te dire L1: oui L2: ou de te faire comprendre moi je suis ceci ou cela L1: et toi tu es quoi ils te demandent ce que tu es toi catholique protestant L2: comme en Inde voilà ne moi je sais pas si ils avaient demandé peut-être on avait dû en parler mais ils avaient dû comprendre que moi j' en avais un peu rien à fiche donc ils avaient laissé tomber c' est comme en Inde les gens enfin donc surtout les brahmanes donc cette haute caste la plus haute caste ils s' arrangent forcément pour 0 dire à un moment ou à un autre moi je suis de la caste des brahmanes moi attention je suis pas le le gland du coin L1: oui oui c' est quelque chose qu' ils mettent L2: en avant je suis un brahmane L1: ah oui L2: et alors que donc ce qu' on disait par rapport aux gens étant donné que nous européens on doit être considéré un peu quelque part comme au niveau des privilèges comme l' égal de cette caste L1: des brahmanes L2: comme des la haute caste parce que bon nous on a du pognon ils ont été colonisés euh euh ils avaient s leur s maître anglais et caetera et caetera et c' est pour ça que les castes là-bas ne se mélangent pas trop je pense et il y a pas de pas de liens comme au Liban d' ailleurs visiblement les confessions malgré tout ne se mélangent pas moi j' ai un ami libanais qui que j' avais rencontré au Liban sur place il je l' ai vu avec des copains et caetera bon euh il est chrétien c' est clair qu' il y avait que des chrétiens avec lui c' est du Joseph c' est du euh c' est vraiment et puis alors c' est du chrétien chrétien par exemple la bibliothécaire que je formais dans la plaine de la Bekaa Zarley son prénom attention tenez-vous bien Jeanne d' Arc L1: si non son prénom ou son surnom L2: et le mec je formais son prénom Jeanne d' Arc moi je n' ai même alors bon normalement on se tutoie on a des rapports très cool à l' étranger avec les gens j' ai quand même jamais p-~ quand je l' appelais je ne disais jamais Jeanne d' Arc je lui disais Jeanne alors c' est oui non c' est quasiment bon excuse-moi mais Jeanne d' Arc non c' est trop fort L1: madame Jeanne je peux L2: pas c' est trop fort c' est impressionnant L1: oui c' est vrai qu' au Brésil ils sont beaucoup comme ça aussi L2: mais moi je trouve ça à peine croyable L1: ils donnent des noms euh très étranges L2: ben c' est euh t~ bon ça va tu elle s' appelle Jeanne d' Arc tu sais très bien que c' est pas une c' est pas une chiite c' est c' est clair c' est évident et d' ailleurs au Liban ils se reconnaissent à cause de ça au Liban attention sur ta carte d' identité figure ta religion L1: ça annonce la couleur au au niveau des noms des gens oui L2: non absolument eh ben tiens et comme en Inde euh l' histoire des castes je crois que pour faire des recherches d' emplois ou autre forcément de toute façon tu devras annoncer ta caste L1: ah ça je savais L2: pas du tout sachant que bon j' imagine un intouchable il y a un poste d' employé dans une banque il va pas postuler tu les vois dans la rue euh les intouchables L1: c' est tu as pas droit L2: tu as pas envie de les toucher de base faut dire ce L1: qui est ne serait-ce que par l' aspect L2: voilà l' aspect bon c' est quand même c' est du bidonville c' est ce que tu as dû connaître au Brésil les favelas est euh c' est c' est très dur quand même pour nous malgré tout à voir euh tu as vraiment une tendance un peu à détourner les yeux L1: quoi c' est un peu difficile ouais c' est c' est L2: un c' est je ne je l' ai pas vu ils tapent à la portière du taxi pour me demander du fric non je l' ai pas vu L1: c' est la solution de facilité qu' on emploie souvent c' est c' est c' est une manière de défense est sûr c' est L2: pas tu tournes la L1: tête c' est pas l' idéal comme réaction mais L2: ben on a euh oui puis on n' est on n' est pas assez habitué à ça déjà ici ici les S D F on voilà on les connaît on sait comment à la limite on a un rapport ça va avec eux de humain à humain là-bas c' est un peu c' est un peu bizarre malgré tout c' est ah euh oui c' est évident que bon ben ils sont dans la rue les gens leur marchent dessus ça je pense ça les gêne pas L1: quoi ils ont même pas le statut d' humain donc les intouchables L2: mais c' est un truc tu sens que c' est depuis des millénaires et tout mais euh c' est pas c' est pas tout neuf cette histoire L1: bon ben NNAAMMEE est-ce que tu connais ta prochaine destination puisqu' on va bientôt terminer L2: alors ma prochaine destination je crois que c' est le nord de la France ou plus précisément l' est les régions froides L1: c' est plus proche L2: c' est pas très engageant c' est et c' est du style de bleds euh je ne sais plus les noms d' ailleurs des petits bleds autrement à l' étranger je ne sais pas je sais que je dois avoir L1: à l' étranger oui rien de prévu L2: non je dois recevoir une chinoise à Valence madame NNAAMMEE euh qui doit venir je ne sais pas pourquoi elle est en France mais enfin du coup elle en profite pour venir à Valence se faire former plutôt que j' aille à Pékin ce qui m' aurait peut-être pas déplu L1: tu aurais aimé aller à Pékin oui L2: euh oui pour voir là c' est pareil c' est l' occasion fait le larron