acaDM1: monsieur le cardinal messeigneurs mesdames et messieurs les ministres chers collègues chers étudiantes et étudiants mesdames et messieurs il est de tradition que tous les trois ans le corps académique prenne la parole à l' occasion de cette cérémonie officielle de rentrée en septembre deux-mille-quatre le professeur *Remacle* se tenait ici et axait son discours sur deux aspects de la vie académique le projet académique individuel et le fonctionnement démocratique de notre institution cette périodicité de trois ans donne au corps académique un petit avantage sur le recteur la mémoire s' effaçant il nous est plus facile de recycler nos propos ceci serait d' autant plus pertinent que la plupart des propos d' antan restent d' actualité je renoncerai à cette facilité et tout en inscrivant mes réflexions dans la continuité des discours précédents axerai mon intervention sur trois points qui sont aujourd' hui au coeur des préoccupations du corps académique le premier aspect sur lequel portera mon attention est l' attractivité de la carrière académique dans un second temps je me permettrai certaines réflexions globales sur le contexte dans lequel nous évoluons aujourd' hui à l' U C L à savoir les réformes structurelles en gestation je terminerai en évoquant les relations avec nos partenaires que ce soit à l' intérieur de la communauté française ou en dehors de celle-ci mon premier point porte donc sur ce qui fait la spécificité de la carrière académique peut-on a priori imaginer un métier plus passionnant que celui qui consiste d' une part à se consacrer à la recherche c' est-à-dire à la création et au perfectionnement du savoir et qui consiste d' autre part à aider les jeunes générations à s' approprier ce savoir à le maîtriser à le mettre en pratique à le faire évoluer et à le transmettre à leur tour aux générations futures cette symbiose enseignement-recherche la seconde alimentant le premier constitue du moins en théorie un cadre de travail particulièrement gratifiant les tâches de gestionnaire d' équipe et les responsabilités administratives qui prennent souvent de l' ampleur avec la progression de la carrière mais étouffent malheureusement aussi beaucoup de jeunes collègues sont toutefois inévitables du moins jusqu' à un certain point le contexte est ainsi décrit un problème crucial est aujourd' hui de conserver à cette carrière académique une attractivité suffisante les difficultés de recrutement que nous rencontrons régulièrement sont une manifestation visible ce malaise concerne la communauté française dans sa totalité et ce sont donc clairement la force et la renommée internationale de toutes nos institutions universitaires qui sont en jeu le statut social du professeur d' université considéré jadis comme prestigieux l' est de moins en moins son statut pécunier tout en étant correct n' est en relation ni avec le haut degré de compétence et de disponibilité exigé ni avec les énormes responsabilités du métier mais les académiques manifestent une certaine pudeur à en parler le corps académique a décidé de faire du dossier des incitants à la carrière académique une priorité pour l' année à venir des discussions déjà été entamées dans ce sens avec le conseil d' administration ce qui est en jeu ici c' est une politique plus affirmée pour améliorer la compétitivité vis-à-vis du secteur privé et des universités étrangères tant en début de carrière que pour les académiques en milieu de parcours à cet égard dans la mesure où le verrou actuel au niveau de la promotion au grade de professeur ordinaire à savoir vingt pour-cent du total des effectifs du personnel académique serait confirmé la demande d' un grade supplémentaire pour le personnel académique dans la partie supérieure de l' échelle se précise parallèlement à cela des mesures spécifiquement dédiées aux jeunes académiques devraient elles aussi être proposées alors que le premier aspect le grade supplémentaire relève de la compétence de la communauté française et devra faire l' objet très rapidement de négociations globales le second les mesures en faveur des jeunes académiques relève davantage d' une politique budgétaire locale volontariste impliquant le conseil de recherche et les partenaires de proximité départements et facultés aujourd' hui oserai-je dire instituts demain cette question m' amène ainsi tout naturellement au second point que je voudrais aborder aujourd' hui les réformes structurelles qui sont en gestation depuis le début de l' année deux-mille-six et communément reconnues sous le vocable de Plan de Développement soyons clairs et directs la majorité d' entre nous n' a aucun doute sur la nécessité pour l' U C L d' évoluer dans ses structures et son fonctionnement ce qui a été initié depuis près de deux ans en matière de gestion différenciée et coordonnée de l' enseignement et de la recherche doit être d' une manière ou d' une autre poursuivi et achevé nous ne pouvons ni renoncer ni échouer mais nous devons avancer en tenant compte des obstacles qui sont sur la route et tout en regardant dans le rétroviseur les structures et les modalités de fonctionnement du passé ne sont pas à supprimer parce qu' elles symbolisent le passé elles doivent simplement évoluer pour mieux s' adapter à ce que nous imaginons aujourd' hui comme notre avenir probable il faut reconnaître que le cheminement de ce Plan fut chaotique durant l' année écoulée nous espérons que les réflexions qui sont aujourd' hui sur la table permettront de redynamiser le processus de le débloquer et de le mener à terme dans un temps raisonnable mais il faudra que partout les académiques se débarrassent de certains clichés de leurs a priori qu' ils prennent leurs distances par rapport aux structures existantes et qu' ils se projettent dans le paysage universitaire de deux mille vingt plutôt que de s' accrocher à celui de mille neuf cent-quatre-vingt les positions nuancées voire même les dissensions au sein du corps académique entre les membres des trois secteurs de l' université se sont avérées significatives elles témoignent bien sûr de sensibilités différentes et de spécificités locales mais elles me semblent davantage le reflet d' une mauvaise appréhension des enjeux réels et de certaines difficultés de communication que d' un profond désaccord sur les objectifs l' un des enjeux majeurs et pas toujours correctement appréhendé du Plan de Développement n' est-il pas précisément de faire évoluer l' institution dans le sens d' une meilleure prise de conscience collective ce ne sera pas facile car l' académique-type est un individu par essence autonome ambitieux et souvent individualiste l' enjeu est donc de convaincre chacun du gain indéniable que pourrait procurer un nouveau mode de fonctionnement notamment par le biais d' une plus grande autonomie de la gestion par secteur mais aussi par la mutualisation des moyens tant humains que financiers ainsi que par une gestion plus souple plus dynamique et par là même mieux adaptée aux spécificités locales de ces mêmes moyens nous espérons que le corps académique sera un élément moteur de la phase de transition qui s' amorce dans la mesure où les propositions qui sont aujourd' hui sur la table ne parviendraient pas débloquer la situation nous demandons en tout cas que des vice-recteurs de secteur soient élus dans de brefs délais dans les deux secteurs qui n' en ont pas encore à savoir le secteur des sciences humaines et celui des sciences et technologies pour que ceux-ci achèvent sur la base d' un mandat qui légitime leur fonction la mise en place des nouvelles structures et la définition des périmètres des nouvelles entités rappelons ici que l' un des objectifs majeurs de la réforme voire même le principal consiste à donner à la recherche le poids et la visibilité tant interne qu' externe qu' elle mérite dans nos structures décisionnelles l' identification dans chacun des secteurs de l' université d' interlocuteurs en charge de la recherche est un prérequis pour y parvenir les instituts de recherche sur les périmètres desquels nous travaillons aujourd' hui sont destinés à concrétiser cette approche une question essentielle suivra automatiquement celle du financement à hauteur suffisante de ces instituts il est implicite que la plus grande partie de ce financement devra venir de l' extérieur de l' université malgré les efforts consentis récemment les moyens propres du FNRS restent insuffisants pour garantir à la recherche de toutes nos universités un financement à la hauteur de son niveau de qualité de son dynamisme et de ses ambitions légitimes il y a là un enjeu très clair que la communauté française et les régions doivent prendre en compte en réalisant combien cette problématique n' est pas étrangère au premier point de mon discours à savoir l' attractivité de la carrière académique la compétition avec les institutions étrangères et notamment européennes est une réalité qui en matière de financement des institutions universitaires et de recherche se marque quotidiennement mon troisième et dernier point concerne nos relations avec nos partenaires extérieurs à l' U C L nous sommes bien convaincus que la majorité des membres du personnel académique de l' U C L a pour objectif de se positionner comme membres d' une communauté scientifique internationale avec un horizon nettement plus large que celui de l' académie Louvain ou même que celui de la communauté française nous estimons notamment qu' une stratégie claire dans la ligne de la politique d' ouverture et de rapprochement met onze zuster universiteit de K U Leuven politique qui a été initiée dès le rectorat du professeur *Crochet* et confirmée par les recteurs actuels de l' U C L et de la K U Leuven doit être poursuivie et matérialisée par des accords précis septembre deux-mille-sept verra le lancement des nouveaux programmes de master dans sa grande majorité le personnel académique de l' U C L se plaint d' un manque de temps à consacrer à la recherche sans être la cause unique l' obésité du portefeuille de cours y est souvent pour quelque chose le souhait de maintenir une attractivité suffisante à nos programmes de second cycle conduit en effet très souvent à maintenir un portefeuille pléthorique qui n' est pas en relation avec le nombre d' étudiants concernés et quoiqu' on en pense la cure d' amaigrissement que l' on espérait parfois de la réforme dite de Bologne n' a pas toujours été efficace dans le contexte actuel de l' académie Louvain bien sûr mais aussi de toute la communauté française voire même au-delà avec la K U Leuven les mouvements d' étudiants de second cycle doivent s' amplifier dans les deux sens ce sera tout bénéfice pour les étudiants eux-mêmes qui découvriront d' autres approches et pour les enseignants qui dans certains cas presteront dans des auditoires plus étoffés et verraient globalement leur charge de cours diminuer en conséquence de ce partage de compétences entre les institutions à un niveau très pratique nous avons pris acte qu' à partir de la présente année académique des navettes d' autobus sont organisées entre Louvain-la-neuve et Namur dans le contexte des masters concertés au sein de l' académie Louvain à quand un réseau plus étoffé vers Leuven Bruxelles et Liège une devise très courte que nous avons apprise dans notre jeunesse et qui est bien souvent oubliée aujourd' hui notamment par un certain monde politique ne dit-elle pas l' union fait la force Eendracht maakt macht le monde académique belge a peut-être par rapport à d' autres cénacles plus de liberté pour mettre cela en pratique à son niveau il devrait le montrer mesdames messieurs l' année qui s' ouvre aujourd' hui sera certainement une année clef dans l' histoire de notre université il n' appartient qu' à nous que l' issue en soit la réussite du processus engagé en collaboration avec tous les autres acteurs de cette institution le corps académique est prêt à assumer ses responsabilités dans ce processus au nom de tous mes collègues je souhaite à chacun une très bonne année académique