La Dépêche

Corpus:
Chambers-Rostand (E)
Filename:
La Dépêche
Contact:
Angela Chambers, Séverine Rostand, Université de Limerick, Irlande
Annotation tiers:
Annotation automatique
Annotation status:
automatique
Type:
presse écrite
Text type:
presse quotidienne régionale
Modality:
écrit
Sample address:
/annis-sample/chambers-rostand/1_D_E_280103.html
Text:
Les armes et la politique N' en déplaise à Bush , les Etats-Unis se rangent , bon gré mal gré , derrière les thèses de « la vieille Europe » qui plaident en faveur d' un délai accordé aux inspecteurs des Nations-Unies afin qu' ils puissent se faire une idée précise de l' armement irakien . Malgré ses menaces et ses rodomontades , le président américain accorde donc un sursis àson ennemi Saddam . Certes , tout au long de la semaine diplomatique très intense qui s' annonce , il brandira le spectre d' une guerre future . Pas question pour lui de battre en retraite . L' éventualité d' une intervention militaire n' est que repoussée et non annulée . De fait , Saddam Hussein aurait tort de considérer qu' il a remporté la partie et que Bush a calé . Il devra jouer franc jeu avec les inspecteurs de l' Onu dans la poursuite de leur mission et ne rien leur dissimuler . Mais en attendant , Bush n' envisage plus , pour l' instant , une opération unilatérale comme il en avait émis l' hypothèse un temps . Pourtant , il dispose des moyens militaires qui lui permettraient de se passer de ses alliés . Mais son problème est d' ordre politique . D' abord , il doit faire face à une opinion , y compris aux Etas-Unis , qui ne voit pas en Bagdad un agresseur en l' état actuel des choses . Ensuite , il aura besoin de la communauté internationale pour gérer l' après Saddam Hussein dans l' éventualité d' un conflit armé . Car une fois que le dictateur de Bagdad aura été chassé du pouvoir , il faudra bien instaurer un nouvel ordre politique en Irak . Or , les Américains ne font guère confiance à l' opposition à Saddam . Ils préfèreraient mettre en place un dispositif ressemblant à celui qui a prévalu au Kosovo ou en Afghanistan . Dans ces conditions , ils ont besoin des Nations-Unies pour nommer une autorité civile . Ils ne peuvent donc aujourd'hui transgresser les procédures et les débats du Conseil de sécurité . Voilà pourquoi Bush , faute d' avoir pu entraîner dès maintenant la communauté internationale derrière lui , est contraint de prendre en compte les prudences de celle -ci . En fait , le président américain , alors qu' il se trouve au pied du mur , bute devant le problème politique qu' il a occulté depuis des mois . Il commence à examiner les conséquences d' une guerre en Irak , une question soulevée d' entrée par ses détracteurs . Il serait grand temps ! Car c' est toujours la politique qui prend le relais des armes . Les Etats-Unis , qui ont trempé dans de nombreux conflits sur la planète , devraient être les mieux placés pour le savoir .