L'Humanité

Corpus:
Chambers-Rostand (E)
Filename:
L'Humanité
Contact:
Angela Chambers, Séverine Rostand, Université de Limerick, Irlande
Annotation tiers:
Annotation automatique
Annotation status:
automatique
Type:
presse écrite
Text type:
presse quotidienne nationale
Modality:
écrit
Sample address:
/annis-sample/chambers-rostand/1_H_F_200602.html
Text:
EDF renforce ses positions en Grande-Bretagne Le groupe public français poursuit son développement à l' étranger . EDF vient d' ajouter une nouvelle pièce à son réseau de distribution européen en renforçant ses positions en Grande-Bretagne par le rachat de la compagnie régionale Seeboard qui distribue l' électricité au sud de l' Angleterre ( principalement le Kent , le Surrey et l' East Sussex ) . Avec cette opération le groupe français court-circuite ses concurrents , les privant de la possibilité d' atteindre une taille critique sur un marché britannique ouvert à la concurrence depuis douze ans , mais aujourd'hui en pleine mutation . Ainsi , c' est par sa filiale à 100 % , London Electricity , que le groupe public français a écarté l' allemand E.ON et deux autres prétendants , la compagnie britannique Scottish-Southern Energy et l' américaine TXU . EDF a racheté Seeboard pour 1 , 39 milliard de livres sterling ( 2 , 17 milliards d' euros ) . Le prix inclut 722 millions de livres de reprise de dette et 100 millions d' engagements financiers liés à une participation dans la centrale électrique de Medway . Selon Vincent de Rivaz , directeur général de London Electricity Group , " Seeboard complète parfaitement les autres activités du groupe " . De fait , si on tient compte des 1 , 9 million d' usagers de Seeboard , EDF dessert dorénavant en électricité plus de cinq millions de foyers outre-Manche . Le groupe public français devient ainsi le quatrième distributeur d' électricité et de gaz de Grande-Bretagne . Ce qui ne fait pas plaisir à tout le monde . Mardi dans l' entourage des prétendants malheureux à la reprise de Seeboard , certains reprochaient à EDF de multiplier les acquisitions à l' étranger alors que le marché français de l' électricité reste largement fermé . On notera que la stratégie d' EDF à l' international comporte le risque de peser sur sa rentabilité en France . Elle anticipe d' une certaine manière une ouverture du marché de l' électricité dans l' Hexagone , telle qu' elle avait été souhaitée par la plupart des chefs d' État européens lors du sommet de Barcelone sans rencontrer de véritable veto de Jacques Chirac et Lionel Jospin . Ce qui avait provoqué une imposante manifestation des gaziers et électriciens français revendiquant le maintien d' EDF et GDF dans le pôle public . Sur le premier point , EDF , qui ambitionne de réaliser 50 % de son chiffre d' affaires à l' étranger en 2005 , contre 35 % en 2001 et 25 % en 2000 , répond que le prix d' acquisition de Seeboard est raisonnable , il s' inscrit dans la fourchette définie par le président du groupe public , François Roussely , soit de 7 à 8 fois le résultat opérationnel de la cible . Et Jacques Chauvin , directeur financier d' EDF , estime que " cette opération n' aura pas d' impact sur les ratios financiers du contrat de groupe 2001 - 2003 liant EDF à l' État " . Quant au deuxième point , l' avenir du statut d' EDF , le débat est , bien sûr , à l' ordre du jour , dès lors que le gouvernement Raffarin s' est fixé comme objectif d' accélérer les processus de privatisation .